Donald Trump, président des États-Unis éjecté par fraudes électorales.
Par Francesca de Villasmundo (Médias Presse Info) ― Photo : Gage Skidmore/Flickr
Trump a crié à la fraude, à la conspiration menée par toute la bien-pensance universelle contre lui afin qu’il perde les élections. Le monde s’est moqué de lui, l’a traité de complotiste, a diabolisé ses soutiens. Tout le monde se souviendra des graves allégations de fraude formulées par l’équipe juridique de Trump au lendemain de la victoire de l’opposant démocrate, qualifiées de théories de « conspiration » et sans fondement. « Ils nous ont volé les élections », avait déclaré Trump devant ses partisans le 6 janvier. Et pourtant…
Tout à leur victoire, les opposant à Donald Trump se relâchent et ne cachent plus les sombres manœuvres entreprises pour empêcher que l’ancien président des Etats-Unis ne fasse un second mandat à la Maison-Blanche.
Ce qui ressemble bien à une vaste conspiration commence à émerger dans la presse mainstream, racontée en détail par des protagonistes fiers d’eux-mêmes. Le Time dans un article du 4 février dernier intitulé L’histoire secrète de la campagne fantôme qui a sauvé les élections de 2020, de la journaliste Molly Ball (biographe de la présidente de la Chambre Nancy Pelosi) décrit ce qui s’est passé, recueillant les témoignages de toutes les figures clés du plan.
Il n’y a peut-être pas eu de fraude, qui n’a de toute façon pas été légalement prouvée [ce qui n'est pas tout à fait vrai*], mais Donald n’a pas eu tort de parler de « conspiration » contre lui. Dans son étude le Time relate une histoire interne sans précédent et dramatique d’un « effort extraordinaire visant à “garantir que le vote soit libre et équitable” ».
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« Pendant plus d’un an, une coalition d’activistes a soutenu les institutions américaines alors qu’elles étaient simultanément attaquées par une pandémie impitoyable et un président à tendance autocratique », écrit Time. En pratique, l’existence d’un « complot » contre Trump est admise, mais orchestrée afin de protéger les institutions américaines :
« Bien qu’une grande partie de cette activité ait été menée par la gauche, admet le journal, elle a été séparée de la campagne de Biden et a franchi les lignes idéologiques, avec des contributions cruciales d’acteurs non partisans et conservateurs. »
Cependant, ces « militants » ne cherchaient pas à saper l’éventuelle victoire du Donald, précise Molly Ball, mais à protéger le bon déroulement des élections, selon l’hebdomadaire américain. « Toute tentative d’interférer avec le résultat correct des élections a été rejetée », déclare Ian Bassin, cofondateur de Protect Democracy, l’une des nombreuses entreprises impliquées. :
Mais il est extrêmement important pour le pays de comprendre que cela n’est pas arrivé par accident. Le système n’a pas fonctionné comme par magie.
L’article souligne qu’il y a eu un effort coordonné, d’une durée de plus d’un an, pour arrêter Trump, depuis l’automne 2019. Il en ressort qu’il s’agit d’une collusion de syndicats, d’hommes d’affaires, de médias, de grandes technologies et de mouvements de protestation des droits civiques avec l’un des deux partis en lice, le Parti démocrate. Des intérêts politiques et économiques puissants et très différents qui ont agi à l’unisson contre un candidat, Trump.
Comme Molly Ball l’écrit avec insistance, « leur travail a touché tous les aspects de l’élection. Ils ont convaincu les États de changer leurs systèmes électoraux et leurs lois, ont aidé à lever des centaines de millions de fonds privés et publics. Ils ont remporté des procès visant à supprimer des votes, recruté des armées de sondeurs pour les bureaux de vote et incité des dizaines de millions de personnes à voter par correspondance pour la première fois ». Le Parti démocrate, pendant la campagne électorale, a en fait exhorté les électeurs à voter par correspondance, tandis que Donald Trump a constamment remis en question sa fiabilité. Résultat : 3/4 des votes par courrier sont allés à Joe Biden et ils se sont avérés fondamentaux dans sa victoire. Dans ce plan, l’épidémie de Covid a fourni le prétexte pour changer le mode de scrutin, même sans introduire de vraies lois. Le vote par correspondance, que l’article Time présente comme une « révolution » a affecté la moitié de l’électorat. Et s’il y a un type de vote qui ne peut pas être contrôlé, c’est bien le vote postal. En outre, ces militants démocrates « ont réussi à pousser les entreprises de médias sociaux à adopter une ligne plus ferme contre la désinformation ».
Au centre de l’intrigue, selon Ball, est le stratège de l’AFL-CIO (la plus grande fédération syndicale américaine) Mike Podhorzer, conseiller du président du syndicat. Il est également président du conseil d’administration de l’Analyst Institute et de Catalist, ainsi que du conseil d’administration d’America Votes, du Comité des États et de la Majorité progressiste. Toutes des institutions qui, dans le passé, ont reçu d’importants dons du magnat libéral George Soros, du monde d’Hollywood et de la Big Tech. À partir de septembre 2019, il aurait commencé à créer un réseau d’acteurs politiques influents pour contrecarrer « deux résultats électoraux potentiels », à savoir la possibilité que Trump perde les élections et ne l’admette pas, ou la possibilité qu’il les remporte « avec les votes du Collège électoral (malgré la défaite au vote populaire), corrompant le processus de vote dans les États clés ».
Le réseau mis en place par Podhorzer comprenait de puissants gauchistes :
« Le mouvement ouvrier, la gauche institutionnelle comme Planned Parenthood et Greenpeace, des groupes de résistance comme Indivisible et MoveOn, des experts en informatique et des stratèges progressistes, des organisateurs de base au niveau de l’État, des militants pour la justice raciale et autre. »
Les grands réseaux sociaux Twitter et Facebook se sont impliqués dans le plan depuis sa création en novembre 2019, lorsque Mark Zuckerberg (Facebook) et Jack Dorsey (Twitter) ont rencontré des militants progressistes pour concevoir une stratégie contre les « fausses nouvelles ». Laura Quinn, qualifiée dans l’article de « cofondatrice activiste progressiste de Catalist, a commencé à étudier le problème il y a des années. Elle a dirigé un projet secret qui n’avait jamais été discuté en public auparavant, qui traçait la désinformation en ligne. » On a vu comment ce mécanisme fonctionne, dans la pratique : comptes de Trump suspendus, actualité supprimée, doutes sur la fraude électorale censurés par les réseaux sociaux. Ou les notifications persistantes de zélés « vérificateurs de faits indépendants » qui contestent tout ce que les utilisateurs disent en faveur de Trump.
Le mouvement Black Lives Matter a été particulièrement crucial, sur de nombreux points de vue. D’abord parce qu’il a permis la mobilisation de nombreux militants, devenus opérateurs et scrutateurs dans les bureaux de vote, et des services d’ordre intimidants, « une force de défenseurs électoraux qui, contrairement aux scrutateurs normaux, ont été formés aux techniques de désescalade ». Les représentants de la liste républicaine qui ont été violemment éloignés des bureaux de vote en savent peut-être quelque chose.
On lit aussi dans l’article du Time que « 150 groupes libéraux, de la Marche des femmes (Women’s March) au Sierra Club, de Colour of Change à Democrats.com en passant par les Socialistes démocrates d’Amérique, ont rejoint la coalition Protect Results. Le site Web du groupe, aujourd’hui disparu, contenait une carte de 400 manifestations post-électorales, qui devait être activée par message dès le 4 novembre. Pour arrêter le coup d’État qu’elles craignaient, les organisations de gauche étaient prêtes à envahir les rues ».
L’opinion des interviewés sur la couverture médiatique (visiblement biaisée) de l’élection est tout autant étrange :
Fox News a surpris tout le monde en attribuant la victoire de l’Arizona à Biden [alors que seulement 40 % des votes étaient encore comptés, NDLR]. La campagne de sensibilisation du public a fonctionné : les présentateurs de télévision ont fait tout leur possible pour conseiller la prudence et encadrer avec précision le décompte des voix.
Un tel jugement n’a aucun sens, à moins de le lire à la lumière des plans de protestation de masse : même les médias craignaient une déstabilisation, évidemment. S’ils avaient annoncé une victoire de Trump, ils auraient soulevé l’enfer. Mais est-ce le moyen de « sauver la démocratie » ?
Dans ce plan organisé par Podhorzer & Cie pour empêcher Trump de remporter les élections et que révèle Time, le scénario d’une véritable victoire de Donald n’a même pas été envisagé. Lu comme ceci, cela semblerait un plan d’urgence pour éviter un coup d’État de Trump. Mais un parti politique qui prépare des plans d’urgence un an à l’avance est souvent, sinon toujours, le parti qui se tient debout pour préparer le coup d’État. En fait, chaque coup d’État de l’histoire est mené avec les meilleures intentions : déjouer le coup d’État de l’ennemi…
*Commentaire d’A. H.