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Le projet de loi légalisant l’euthanasie en France arrêté net alors que Macron convoque des élections anticipées


Emmanuel Macron.

Par Jeanne Smits — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Rémi Jouan/Wikimedia Commons

10 juin 2024 (LifeSiteNews) — Les élections européennes en France se sont transformées en un petit tremblement de terre lorsque, au vu des résultats lamentables des candidats de son parti, le président Emmanuel Macron a décidé de « dissoudre » l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français.

Il a annoncé cette décision lors d’une allocution télévisée dimanche soir, une heure après que le premier sondage à la sortie des urnes eût révélé, à 20 heures, que le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen avait obtenu plus de deux fois plus de voix au niveau national avec son chef, Jordan Bardella, que Renaissance avec sa liste de candidats « macronistes » menée par l’insipide et pratiquement inconnue Valérie Hayer. 31,37 % et 30 sièges au Parlement européen pour le RN, contre 14,6 % et 13 sièges pour les macronistes, pour être précis, sur un total de 81 sièges pour la France.

Les socialistes, avec 13,98 % et 13 sièges, et le parti de droite Les Républicains, avec seulement 7,25 % et 6 sièges, restent insignifiants après avoir régné sur la France pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que Macron prenne le pouvoir en 2017 et agisse comme un accélérateur pour la remise des pouvoirs souverains de la France à l’Union européenne et pour l’augmentation de la « culture de mort » dans la législation française.

Macron a notamment promu les « droits » des LGBT et de l’avortement : c’est sous son mandat que les couples lesbiens ont été autorisés à recourir à la procréation artificielle, tandis que les quelques garanties restantes contre les avortements volontaires ont été abandonnées et que l’avortement lui-même a été inscrit dans la Constitution française il y a seulement quelques mois.

La décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale — avec effet immédiat — a eu un effet très positif, et certainement involontaire. Sous son impulsion, le gouvernement avait présenté un projet de loi sur la « fin de vie » visant à légaliser le « suicide assisté » et l’« aide à mourir ». Le projet de loi, qui évitait d’utiliser le terme « euthanasie », mais signifiait exactement cela, a été fortement amendé par la Commission juridique de l’Assemblée nationale ; et s’il avait été adopté tel quel, les lois françaises en matière d’euthanasie auraient été les plus libérales et les plus « progressistes » du monde.

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Le projet de loi devait être discuté et adopté d’ici la fin de semaine dernière, et tout était en place pour une première lecture solennelle à l’Assemblée nationale le 11 juin avant d’être envoyé en procédure accélérée au Sénat, étant considéré comme une sorte d’urgence législative par la volonté de Macron.

Cependant, le débat a duré beaucoup plus longtemps que prévu, avec plus de 3 000 amendements et de longues sessions plénières. La semaine dernière, il a été décidé qu’une semaine supplémentaire de discussions était nécessaire, le vote solennel étant repoussé au 18 juin.

Le processus a été involontairement tué dans l’œuf par le geste politique de Macron, qui a offert à la France un sursis pour franchir cette nouvelle et grave étape vers davantage de meurtres approuvés par l’État, qui semblait encore inévitable il y a seulement un jour, puisque le projet de loi devait être approuvé par le Parlement sans grande opposition, malgré un certain nombre de modifications mineures.

Dimanche soir, sombrement vêtu de ce qui ressemblait à une tenue de deuil profond, avec une grande cravate noire à l’ancienne, Macron a annoncé sa décision de convoquer des élections anticipées, accompagnée d’avertissements sinistres selon lesquels la France risquait d’être submergée par des « partis d’extrême droite » qui sont « opposés » aux « avancées » de l’UE, qui défendent « l’appauvrissement des Français » et le « déclassement de notre pays ». Il a également brandi les menaces du « dérèglement climatique » et des « risques extérieurs » — une allusion voilée à la guerre en Ukraine — suggérant que les partis vainqueurs ne les aborderaient pas comme il se doit.

Les élections législatives se dérouleront en deux tours, le 30 juin et le 7 juillet, ce qui signifie que les concurrents devront présenter des candidats dans pas moins de 577 circonscriptions en un temps record de cinq jours, d’ici vendredi, tandis que des discussions auront lieu au niveau des partis afin de négocier des accords de retrait : une nécessité dans un système où les candidats doivent obtenir au moins 50 % des voix pour être élus au premier tour, et où tous ceux qui obtiennent plus de 10 % des voix peuvent concourir au second tour si aucun n’atteint la majorité au premier tour. Dans une telle configuration, deux candidats peuvent perdre face à un adversaire si ce dernier arrive en tête, même si leurs scores sont plus élevés lorsqu’ils sont combinés. Ce processus prend généralement des mois : l’élection à la vitesse grand V obligera des partis tels que le RN et son principal rival, Reconquête d’Éric Zemmour, ainsi que deux ou trois formations plus petites à décider d’une stratégie et à trouver les candidats adéquats, dont la probabilité d’être élus à l’Assemblée nationale sera plus grande que jamais.

Reconquête, dont la liste pour les élections européennes était conduite par Marion Maréchal Le Pen, petite-fille du chef du Front national Jean-Marie Le Pen et nièce de la probable future candidate à la présidence de la France, Marine Le Pen, a obtenu 5,3 % des voix et 5 sièges au Parlement européen dimanche dernier.

Marion Maréchal Le Pen et plusieurs autres élus de Reconquête sont ouvertement catholiques et ont des positions beaucoup plus claires que le RN sur des questions morales telles que l’idéologie du genre, les thérapies sexuelles, l’euthanasie, etc. La majorité des membres de l’Assemblée nationale du RN a voté en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution française lors de la session législative qui vient de s’achever. Le RN défend également des solutions plus « socialistes » comme la retraite à taux plein à 60 ans, alors que la population vieillit et que la natalité baisse rapidement, et a tout fait pour obtenir le vote populaire alors que la France souffre d’une forte inflation liée à la crise du COVID et qu’elle subit déjà des prélèvements obligatoires de plus de 46 % du PNB, le taux le plus élevé d’Europe.

Le ratio de la dette souveraine de la France par rapport au produit national brut est si mauvais — plus de 5 % — que sa cote de crédit a été abaissée par Standard & Poor’s le 31 mai, alors que l’immigration en provenance de pays non européens, principalement musulmans, est en hausse, que les prix des denrées alimentaires sont élevés et que les taux d’intérêt empêchent de nombreuses personnes d’acheter des logements neufs ou anciens, et que les biens locatifs se font de plus en plus rares à mesure que les réglementations relatives au « changement climatique » deviennent de plus en plus rigoureuses.

Dans ce contexte, de nombreux commentateurs politiques se demandent si Macron espère perdre les prochaines élections afin d’être « forcé » de faire d’un représentant du RN son premier ministre, laissant le gouvernement nouvellement formé se débattre avec les nombreux problèmes auxquels la France est confrontée et précipitant ainsi son opposition vers sa chute lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2027.

Le manque de revenus de l’État déjà pléthorique laissera très peu de marge de manœuvre au RN et, de toute façon, 80 % de la législation française est déjà imposée par l’UE, de sorte que l’existence d’un tel plan machiavélique pourrait en fait être proche de la vérité. D’autant plus que les deux partis, RN et Reconquête, sont fermes sur les questions d’immigration qui ont été au cœur des débats précédant le vote européen, or celles-ci sont largement contrôlées par l’Union européenne.

D’un autre côté, Macron pourrait bien anticiper un élan de soutien multipartisan contre l’« extrême droite », tel qu’il l’a obtenu lors de ses deux précédentes campagnes présidentielles face à Marine Le Pen au second tour. S’il réussit son pari, il sera libre de promouvoir l’euthanasie et de se soumettre plus complètement aux politiques internationalistes des mondialistes qu’il sert avec tant de constance : sous son deuxième mandat présidentiel, depuis 2022, ses politiques ont été quelque peu entravées par la minorité de son mouvement Renaissance au Parlement, même si cela n’a pas empêché les gouvernements successifs de faire passer en force des lois très impopulaires avec très peu d’égard pour le Parlement élu, en utilisant des dispositifs constitutionnels qui permettent de court-circuiter la représentation populaire.

Le résultat le plus probable, cependant, est que le RN confirmera son succès et la vraie question est de savoir comment il l’utilisera pour le bien du pays.

La France, « fille aînée » de l’Église, a certes besoin d’un renouveau politique, mais celui-ci serait à la fois incomplet et faible si un retour spirituel à son identité chrétienne, à la vérité et à une morale robuste faisait défaut. Le coup de tonnerre spectaculaire que Macron a déclenché dans l’arène politique française peut en principe rendre beaucoup de choses possibles, même les meilleures et les moins attendues — mais pas sans un rejet de l’apostasie collective actuelle de ses gouvernants.



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