Yoweri Musevini, président de l'Ouganda.
Par Louis Knuffke — Traduit par Campagne Québec-Vie
10 août 2023, Kampala, Ouganda (LifeSiteNews) — Le président de l’Ouganda, le général Yoweri Museveni, a assuré à ses citoyens que l’économie du pays n’a pas besoin de l’aide de l’Occident si cette aide est liée à l’acceptation de l’homosexualité.
Dans une déclaration officielle faite en réponse au gel des prêts accordés à l’Ouganda par la Banque mondiale, le président a déclaré qu’il voulait « informer tout le monde, à commencer par les Ougandais, que l’Ouganda se développera avec ou sans prêts ».
« Avec discipline, patriotisme et en luttant contre la corruption, nous prospérerons, car notre agriculture est là, nos industries se développent et notre secteur de services est en expansion. Il est donc regrettable que la Banque mondiale et d’autres acteurs osent vouloir nous contraindre à abandonner notre foi, notre culture, nos principes et notre souveraineté, en utilisant l’argent. Ils sous-estiment vraiment tous les Africains », a déclaré M. Museveni.
La déclaration a d’abord été rendue publique dans une lettre manuscrite du président, qu’il a postée sur X, anciennement appelé Twitter. Elle a ensuite été publiée dans un communiqué de presse officiel le jeudi 10 août.
Cette déclaration intervient après que la Banque mondiale ait décidé cette semaine de refuser à l’Ouganda toute demande de prêt en raison de sa récente loi anti-homosexualité, qui vise à protéger le mariage et les enfants en imposant des sanctions pénales pour les actes de sodomie et les viols homosexuels d’enfants et de personnes vulnérables.
|
|
Le ministre ougandais de l’information, Chris Baryomunsi, a déclaré mercredi : « Il convient de rappeler à la Banque mondiale et aux autres institutions que l’Ouganda est un pays souverain, qui prend des décisions dans l’intérêt de son peuple, et que c’est là l’esprit de la loi anti-homosexualité ».
M. Museveni a précisé dans sa déclaration que « le simple fait d’être homosexuel n’est pas visé par cette loi. C’est le fait de passer du statut d’homosexuel à celui de recruteur, ou de contraindre d’autres personnes à adhérer à votre déviance, qui est visé par la loi ».
« Nous n’avons pas besoin de la pression de qui que ce soit pour savoir comment résoudre les problèmes de notre société », a-t-il déclaré.
Museveni a déjà affirmé qu’il ne se laisserait pas contraindre par l’argent. Après avoir signé la loi contre l’homosexualité et que le gouvernement américain ait menacé de réduire l’aide à son pays, Museveni a déclaré : « S’ils réduisent l’aide, nous nous assiérons et nous disciplinerons nos dépenses, nous réorganiserons nos budgets ; s’ils interfèrent avec notre commerce, nous ferons du commerce avec d’autres ».
Comme LifeSiteNews l’a précédemment rapporté, les législateurs ougandais ont exprimé des préoccupations croissantes concernant le recrutement d’enfants dans le mode de vie LGBT. Des groupes comme Sexual Minorities Uganda, fondé en 2004 mais interdit en 2022, auraient ciblé des mineurs en les payant en liquide pour qu’ils participent à des films homosexuels classés X. La propagande visant à préparer les jeunes à la vie sexuelle est un autre sujet de préoccupation. De la propagande destinée à préparer les jeunes à soutenir l’homosexualité (et même à s’y adonner) a également été découverte dans des écoles et ailleurs.
Le texte intégral de la déclaration du président Museveni figure ci-dessous.
Jeudi 10 août 2023
DÉCLARATION DE S.E. LE PRÉSIDENT SUR LES PRÊTS DE LA BANQUE MONDIALE
Ougandais, en particulier les Bazzukulu.
Je vous salue. Les choses évoluent bien en Ouganda malgré la corruption de certains fonctionnaires et de certains éléments de la classe politique. C’est le secteur privé de l’agriculture et de l’industrie qui développe et transforme l’Ouganda, en dépit des désagréments causés par les fonctionnaires corrompus. C’est pourquoi le taux d’inflation est aujourd’hui de 3,9 %, l’un des plus faibles au monde. Toutefois, les corrompus devront répondre de leur trahison et seront éliminés.
Hier soir, un fonctionnaire de la Banque mondiale m’a appelé pour m’informer de la déclaration de la Banque concernant la suspension de toute nouvelle demande de prêt de la part de l’Ouganda.
Je tiens à informer tout le monde, à commencer par les Ougandais, que l’Ouganda se développera avec ou sans prêts. En fait, dans le passé, de nombreux prêts ont été contractés de manière inconsidérée par des fonctionnaires, dans mon dos, alors qu’ils n’étaient absolument pas nécessaires.
C’est pourquoi, il y a quelques années, j’ai mis mon pied par terre et j’ai interdit de contracter un prêt avant mon approbation. Aujourd’hui, nous empruntons moins et avec prudence. Pourtant, notre économie est en croissance, en dépit d’autres défis mondiaux tels que la guerre en Europe, le corona, etc.
S’il est absolument nécessaire d’emprunter, nous pouvons le faire auprès d’un certain nombre de sources autres que celles de Bretton Woods. En outre, notre premier pétrole commencera à couler d’ici 2025. Ce sera une source supplémentaire de revenus pour l’État et de flux financiers pour l’économie.
Grâce à la discipline, au patriotisme et à la lutte contre la corruption, nous prospérerons, car notre agriculture est présente, nos industries se développent et notre secteur des services est en pleine expansion. Il est donc regrettable que la Banque mondiale et d’autres acteurs osent vouloir nous contraindre à abandonner notre foi, notre culture, nos principes et notre souveraineté, en utilisant l’argent. Ils sous-estiment vraiment tous les Africains.
J’ai patiemment expliqué à certains acteurs que le simple fait d’être homosexuel n’est pas visé par cette loi. C’est le fait de passer du statut d’homosexuel à celui de recruteur, ou de contraindre d’autres personnes à adhérer à votre déviance, qui est visé par la loi.
S’il reste des illogismes dans la loi, nous les identifierons et les traiterons nous-mêmes, comme nous avons combattu Idi Amin et les autres tyrans, et comme nous avons étendu notre solidarité à nos frères et sœurs d’Afrique australe qui luttaient contre le colonialisme et l’apartheid. Nous n’avons besoin de la pression de personne pour savoir comment résoudre les problèmes de notre société. Ce sont nos problèmes.
Nous continuons à discuter avec la Banque mondiale pour qu’elle et nous évitions ce détournement, si possible.
Signé :
YOWERI K. MUSEVENI
GEN(RTD)
SSAABALWANYI