Manifestants pro-Palestine faisant des prières musulmanes sur la Place d'Armes, près de la Basilique Notre-Dame. C'est sans doute à l'un de ces événement de cette nature que François Legault fait allusion.
Par Anthony Murdoch, — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Rebel News/X
11 décembre 2024 (LifeSiteNews) — Le premier ministre du Québec, François Legault, a chargé les membres de son cabinet de mettre en place une loi qui interdirait toute prière en public dans la seule province historiquement et culturellement catholique du Canada.
« Voir des gens prier dans les rues, dans les parcs publics, ce n'est pas quelque chose que nous voulons au Québec », a déclaré M. Legault la semaine dernière, vendredi après-midi.
Bien que M. Legault ait dirigé l'interdiction contre « les enseignants qui mettent en œuvre des concepts religieux islamistes dans les écoles », la réalité est que l'interdiction s'appliquerait à toutes les religions, y compris le catholicisme, qui est la religion fondatrice de la province.
Il a été cité par La Presse qui a récemment déclaré : « Nous avons vu des enseignants mettre en œuvre des concepts religieux islamistes dans les écoles ».
|
|
« Quand on veut prier, on va à l'église, on va à la mosquée, mais pas dans les lieux publics. Et, oui, nous allons examiner les moyens par lesquels nous pouvons agir légalement ou autrement », a-t-il ajouté.
M. Legault a indiqué qu'il avait demandé aux membres de son cabinet d'élaborer un plan pour mettre en place l'interdiction au cours de la nouvelle année et que, en cas de refus, il utiliserait la clause dérogatoire de la province pour le faire.
La clause dérogatoire du Canada, qui figure à l'article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés, permet aux provinces de déroger temporairement à des articles de la Charte des droits et libertés afin d'éviter que de nouvelles lois ne soient annulées par les tribunaux.
En 2019, le Québec a adopté sa loi sur la laïcité, ou loi 21, qui interdit à tous les fonctionnaires, aux enseignants des écoles publiques, aux policiers, aux avocats du gouvernement et aux responsables de la faune de porter des symboles religieux au travail, y compris des croix ou des crucifix.
La plus haute juridiction de la province a confirmé la loi au début de l'année, après l'échec d'un appel visant à l'annuler.
M. Legault, s'exprimant sur sa proposition d'interdire les prières en public, a déclaré qu'il souhaitait envoyer un « message très clair aux islamistes ».
« Nous nous battrons et nous n'accepterons jamais, jamais, que des gens essaient de ne pas respecter les valeurs fondamentales du Québec », a-t-il déclaré.
L'interdiction de la prière publique est une « suppression totalitaire » de la liberté d'expression, selon un groupe d'avocats
Alors que le Forum musulman canadien a noté que les propos de M. Legault étaient « profondément troublants », le principal groupe de défense des libertés constitutionnelles au Canada, le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF), a annoncé qu'il avait envoyé une « lettre de mise en demeure » à M. Legault concernant son projet d'interdire les prières en public.
« Une telle interdiction est une suppression totalitaire des libertés d'expression, de conscience et de religion », a déclaré le JCCF mardi dans son avis d'envoi de la lettre de mise en demeure.
La JCCF a écrit dans la lettre de mise en demeure que loin de renforcer la laïcité, l'interdiction de prier dans les lieux publics « contredirait les principes sur lesquels la loi sur la laïcité est fondée » : « (1) la neutralité religieuse de l'État, (2) l'égalité de tous les citoyens, et (3) la liberté de culte ».
Dans la mise en demeure, l'avocat Olivier Séguin écrit que « l'approche de la situation » de M. Legault suggère une « conception militante, antireligieuse et dogmatique d'une des pratiques les plus saines et les plus anciennes que l'être humain ait entretenues dans ses rapports avec ses semblables et avec une puissance supérieure ».
« L'interdiction de la prière annoncée par le Premier ministre emprunte aux relents intolérants d'un athéisme d'État qui a prospéré à l'est du rideau de fer au cours du 20ème siècle et dont l'histoire n'a gardé que de tristes souvenirs. Ce faisant, notre gouvernement violerait les principes de neutralité religieuse, d'égalité et de liberté de religion sur lesquels l'État laïque est censé se fonder », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le fait historique de l'héritage et du passé catholique du Québec, le président de la Campagne Québec-Vie, Georges Buscemi, a fait remarquer plus tôt cette année à LifeSiteNews que des lois telles que celle sur la laïcité reflètent en réalité le rejet de la foi par les Québécois d'aujourd'hui.
« Cette décision est tout à fait cohérente avec la tendance historique récente au Québec, qui est de rejeter son héritage catholique en faveur d'une vision du monde libérale "éclairée", qui considère la religion comme une affaire purement privée », a-t-il déclaré à LifeSiteNews.