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Le pape Pie XI et le « traité d'or » sur l'éducation chrétienne de la jeunesse

Par John Smeaton (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Lightfield Studios/Adobe Stock

Cet article est le neuvième d’une série d’articles, enracinés dans l’enseignement de Divini Illius Magistri, qui cherchent à aider les parents à préparer leurs enfants à vivre comme des chrétiens matures en des temps dangereux. Cette série a débuté le 18 janvier 2023 avec Le but de l’éducation : le message intemporel pour les parents du Lion de Münster.

Tout au long de Divini Illius Magistri, le pape Pie XI insiste sur le droit des parents à diriger l’éducation de leurs enfants sans ingérence de l’État, citant l’enseignement du pape Léon XIII, ainsi que saint Thomas d’Aquin et le Code de droit canonique. [1]

Une autre source importante de conseils sur laquelle le pape Pie XI attire à plusieurs reprises l’attention des fidèles catholiques est le « traité d’or » du cardinal Silvio Antoniano (1540-1603), qu’il décrit comme « disciple de l’admirable éducateur que fut saint Philippe de Néri, maître et secrétaire pour les lettres latines de saint Charles Borromée ». [2]

Nous n’avons pas ici l’intention, même en nous réduisant aux points essentiels, de parler expressément de l’éducation domestique. La matière est trop vaste et les traités spéciaux d’auteurs anciens ou modernes ne manquent pas, qui exposent d’une manière excellente la doctrine catholique sur ce sujet. Parmi eux nous apparaît digne d’une mention particulière le livre d’or d’Antoniano, intitulé De l’éducation chrétienne des enfants, livre que saint Charles Borromée faisait lire publiquement aux parents rassemblés dans les églises. [3]

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Dans un langage simple et terre-à-terre, Pie XI attire particulièrement l’attention sur l’insistance du cardinal Antoniano sur la grande délicatesse qui est nécessaire lorsque les parents enseignent à leurs enfants les aspects intimes de la sexualité humaine. Il oppose les erreurs de l’éducation séculière moderne à l’approche, recommandée par le cardinal Antoniano, d’un père parlant prudemment en privé à son fils (et donc, par extension logique, d’une mère parlant à sa fille).

Il est un autre genre de naturalisme souverainement périlleux qui de nos temps envahit le champ de l’éducation en cette matière extrêmement délicate qu’est la pureté des mœurs. Très répandue est l’erreur de ceux qui, avec des prétentions dangereuses et une manière choquante de s’exprimer, se font les promoteurs de ce qu’ils appellent « l’éducation sexuelle ». Ils se figurent faussement pouvoir prémunir la jeunesse contre les périls des sens uniquement par des moyens naturels, tels que cette initiation téméraire et cette instruction préventive donnée à tous indistinctement, et même publiquement, ou, ce qui est pire encore, cette manière d’exposer les jeunes gens, pour un temps, aux occasions, afin, dit-on, de les familiariser avec elles et de les endurcir contre leurs dangers.

La grande erreur, ici, est de ne pas vouloir admettre la fragilité native de la nature humaine, de faire abstraction de cette autre loi, dont parle l’Apôtre, qui lutte contre la loi de l’esprit, de méconnaître les leçons de l’expérience, montrant à l’évidence que, spécialement chez les jeunes gens, les fautes contre les bonnes mœurs sont moins un effet de l’ignorance intellectuelle que surtout de la faiblesse de la volonté, exposée aux occasions et privée des secours de la grâce.

Si, en matière aussi délicate, compte tenu de toutes les circonstances, une instruction individuelle devient nécessaire, en temps opportun, et de la part de qui a reçu de Dieu mission d’éducateur et grâce d’état, il reste encore à observer toutes les précautions que connaît si bien l’éducation chrétienne traditionnelle et que l’auteur Antoniano, déjà cité, développe suffisamment en ces termes : « Telle et si grande est notre misère, notre inclination au péché, que souvent ces choses mêmes que l’on nous présente comme remède au péché deviennent occasion et excitation à ce même péché. Il importe donc extrêmement qu’un père digne de ce nom, qui a à traiter avec son fils de matière aussi dangereuse, se tienne pour bien averti de ne pas descendre dans le détail des choses et des modes variés dont sait user l’hydre infernale pour empoisonner une si grande partie du monde. Autrement, au lieu d’éteindre le foyer du mal, il risquerait de l’allumer et de l’activer imprudemment dans le cœur encore simple et délicat de son enfant. Généralement parlant d’ailleurs, tant que dure l’enfance, il conviendra de se contenter de ces moyens qui, par eux-mêmes, font entrer dans l’âme la vertu de chasteté et ferment la porte au vice. » [4]

L’enseignement des Papes Léon XIII et Pie XI a également été confirmé par le Pape Pie XII dans son Discours aux pères français du 18 septembre 1951. Les paroles de ces papes sont imprégnées de la loi divine, de l’enseignement apostolique et de la tradition de l’Église, ainsi que d’une connaissance réaliste et sainte de la lutte constante entre le bien et le mal dans l’âme de chaque être humain.

Le prochain article de cette série commencera à explorer plus profondément le « traité d’or » du cardinal Silvio Antoniano, De l’éducation chrétienne des enfants.


Notes

1. Divini illius magistri, 33-35.

2. Ibid, 54.

3. Ibid, 72.

4. Ibid, 65-67.



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