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Le Pape François propose la béatification du Roi Baudoin, qui a refusé de signer en 1990 la loi dépénalisant l’avortement en Belgique


Le Roi Baudoin et la Reine Fabiola.

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Dulière/Wikimedia Commons

Lors de sa visite en Belgique, le Pape François a annoncé qu’il lancerait le procès de béatification du Roi Baudoin à son retour à Rome. Pendant la messe dominicale célébrée dans le stade Roi Baudouin, le pape a exprimé le souhait que le monarque, « exemple d’homme de foi, illumine les gouvernants », rapporte Aleteia.

La veille, alors qu’il se recueillait sur la tombe de Baudoin dans la crypte royale de l’église Notre-Dame de Laeken, le pape avait salué le « courage » du celui qui avait choisi de « quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi meurtrière ».

En effet, en 1990, le Roi Baudoin, catholique fervent, refusa de sanctionner la loi dépénalisant l’avortement en Belgique — dans le cadre de cette monarchie constitutionnelle les lois doivent être signées par le roi. Selon Wikipédia :

En 1990, celui-ci refuse, selon sa conscience, de sanctionner cette loi qui propose la dépénalisation conditionnelle de l’avortement. Le 30 mars, Baudouin écrit au Premier ministre Wilfried Martens : « Ces derniers mois, j’ai pu dire à de nombreux responsables politiques ma grande préoccupation concernant le projet de loi relatif à l’interruption de grossesse. […] Ce projet de loi soulève en moi un grave problème de conscience. […] Vous comprendrez donc pourquoi je ne veux pas être associé à cette loi. En signant ce projet de loi et en marquant en ma qualité de troisième branche du pouvoir législatif, mon accord avec ce projet, j’estime que j’assumerais inévitablement une certaine coresponsabilité. Cela, je ne puis le faire pour les motifs exprimés ci-dessus. » Le Souverain invite dès lors « le gouvernement et le Parlement à trouver une solution juridique qui concilie le droit du Roi de ne pas être forcé d’agir contre sa conscience et la nécessité du bon fonctionnement de la démocratie parlementaire ».

Le Conseil des ministres d’alors déclara le roi « dans l’impossibilité de régner » (geste sans doute inconstitutionnel puisque la Constitution belge, entre autres, ne prévoit le cas d’« impossibilité de régner » qu’en cas de maladie du roi, ce qui n’était pas le cas à ce moment-là). Le roi fut rétabli par un vote des Chambres réunies.

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Les déclarations du Pape François à l’endroit du roi pro-vie ont soulevé l’« étonnement » de plusieurs médias, comme si ces derniers ne connaissaient pas la doctrine morale de l’Église au sujet de l’avortement... Selon le site Benoît et Moi :

En effet, une journaliste présente sur le vol a immédiatement fait part de son « étonnement » face aux propos du pape sur le roi disparu en 1993.

François a toutefois tenu bon et a répondu :

« Le roi a été courageux parce que, face à une loi de mort, il n’a pas signé et a démissionné. Cela demande du courage, non ? Il faut un homme politique “avec un pantalon” pour faire ça. Il faut du courage. Lui aussi a fait passer un message et il l’a fait parce qu’il était un saint. Cet homme est un saint et le processus de béatification se poursuivra, car il m’en a donné la preuve ».

À la même journaliste qui avait évoqué ce qu’elle appelait « le droit des femmes à une vie sans souffrance », le pape a répondu sèchement que « les femmes ont droit à la vie : à leur vie, à la vie de leurs enfants ».

Plus tranchant encore, François a poursuivi :

« Un avortement est un meurtre. La science nous dit qu’au mois de la conception, tous les organes sont déjà présents… Un être humain est tué. Un être humain est tué. Et les médecins qui s’y prêtent sont des tueurs à gages. Ce sont des tueurs à gages. Et cela ne peut être contesté. Une vie humaine est tuée. Et les femmes ont le droit de protéger la vie ».

Le souverain pontife a ensuite ajouté que les méthodes contraceptives étaient « une autre chose » pour conclure, une fois de plus, que le fait que l’avortement soit un meurtre « ne peut être discuté » parce que « c’est la vérité ».

Lors de sa visite en Belgique, le pape s’est rendu à l’Université (ex) catholique de Louvain (c’est cette dernière qui avait renvoyé le professeur Stéphane Mercier pour une présentation sur l’avortement) où il s’est fait publiquement reprocher par le recteur Luc Sels de traiter la « question de la diversité des genres de manière aussi rigide » et s’est vu demander « une plus grande ouverture envers la communauté Lgbtq+ ». Il s’est fait également adresser une lettre rédigée par les professeurs et les étudiants critiquant sur sa position sur l’ordination des femmes et l’homosexualité — traitement étrange si l’on songe au texte « Fiducia supplicans » du dicastère pour la Doctrine de la foi...

Enfin, quand le Pape François nous donne l’occasion de nous réjouir, il faut la saisir, et la béatification du Roi Baudoin, si elle aboutit, ne peut être qu’une bonne chose pour l’Église et le mouvement pro-vie.



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