Martine Biron annonçant le plan du gouvernement sur l'avortement.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : capture d'écran vidéo/TVA Nouvelles
Le lundi 18 novembre, le ministre responsable de la Condition féminine du Québec, Martine Biron, a présenté le Plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement 2024-2027. Ce plan, doté d’un budget de 7,5 millions de dollars, a pour but de faciliter l’accès à l’avortement, à contrer la désinformation sur l’avortement et à prévenir tout recul dans le « droit » à l’avortement. Le plan se veut une réponse à une supposée montée en puissance du mouvement pro-vie, notamment aux États-Unis, et à en contrer les effets au Québec.
Ce plan représente-t-il un sérieux obstacle à la propagation de la vérité sur l'avortement ? L'avenir nous le dira. Peut-être, malheureusement, que les moyens mis dans l'élargissement de l'avortement, notamment par le biais de la pilule abortive, permettra-t-il à un plus grand nombre de femmes, si cela était possible, de tuer leur enfant à naître.
En guise d’avant-propos, on y trouve un « Mot du premier ministre » du Québec, François Legault :
Le Plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement 2024-2027 est un jalon important qui vient renforcer un droit fondamental pour les Québécoises : celui de choisir de poursuivre ou non une grossesse. L’avortement est un soin de santé sécuritaire et essentiel ; un meilleur accès aux services contribue à la santé, à l’égalité et à l’autonomie des femmes dans notre société.
Nous avons parcouru un long chemin pour garantir ce droit, mais il est clair que nous devons rester vigilants. Comme société, nous avons la responsabilité de garantir que les Québécoises puissent exercer leur libre choix. Ce plan d’action reflète notre engagement à soutenir les femmes.
Ensemble, nous veillerons à ce que ce droit, ancré dans nos valeurs d’égalité et de justice, demeure solide et inébranlable.
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« Santé », « égalité », « justice » ? L’avortement, faut-il le souligner, n’est pas un soin de santé, il a pour but la destruction de l’enfant à naître qui est un être humain — l’avortement, selon toute évidence, contrevient à la Charte des droits et libertés de la personne du Québec qui statue au N°1 que : « Tout être humain a droit à la vie ». Et s’il fallait parler d’égalité, la justice voudrait que l’on applique le droit à la vie aux enfants à naître, autrement dit qu’on ne les avorte pas.
Après vient le « Mot » de Martine Biron, ministre de la Condition féminine, où cette dernière présente le plan comme étant le fruit de diverses consultations auprès d’experts en droit et en santé. Elle évoque comme François Legault le risque de « tenir pour acquis » le « droit à l’avortement » qui serait, dans le « contexte mondial particulier », « toujours fragile » — alors que 25 000 avortements environ ont lieu au Québec chaque année.
Martine Biron évoque « l’importance de diffuser une information juste » concernant l’avortement. Plus loin dans le plan, il est expliqué que les « anti-choix » (c’est nous ça) répandent de la « désinformation » sur cette pratique, d’où l’importance apparemment de nous contrer.
Mais le passage le plus ahurissant du message de Mme Biron est sa conclusion :
Le Plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement 2024-2027 s’inscrit dans une vision large d’autonomie reproductive. Le libre choix est une condition incontournable de l’égalité entre les femmes et les hommes et nous œuvrerons pour que ce droit soit garanti pour les générations à venir.
« Autonomie reproductive » ! Mais l’avortement est anti-reproductif ! Quant aux générations à venir !!!?… Il faut encore les laisser naître, ce que l’avortement empêche expressément, surtout aux chiffres actuels. Ce qui est frappant, d’ailleurs, c’est que ce plan s’étende jusqu’à 2027, l’année où l’Institut de la statistique du Québec prévoit qu’il y aura plus de décès que de naissances au Québec. N’y a-t-il pas déjà trop d’avortements ? Est-ce donc un bien si précieux aux yeux du gouvernement du Québec qu’il faille le protéger et l’étendre davantage au détriment de toute la population et de ces femmes mêmes dont le gouvernement prétend défendre les intérêts ?
Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux, glisse également son « Mot » dans ce document parsemé de taches d’aquarelle. Je n’en retiendrai que ce passage :
En matière de droit à l’avortement, notre réseau de la santé et des services sociaux est uni derrière les femmes québécoises pour qu’elles demeurent libres de leur choix.
Le terme « unis » est sans doute exagéré. Non, le système de santé n’est pas unanimement d’accord en ce qui concerne la pratique de l’avortement, notamment celle des avortements tardifs. Rappelons l’affaire de bébé « Daniel », lors de laquelle nous avions eu vent d’une infirmière (ou du moins une travailleuse de la santé) qui était indignée de ce qu’un avortement tardif devait avoir lieu à l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal. Rappelons également les propos du Dr Jean Guimond, dans le documentaire La peur au ventre, chargé de superviser les avortements tardifs au Québec : « Je fais partie, supposément, d’un groupement pour l’assassinat des bébés. Ça m’a été dit récemment », par des infirmières...
Je m’étonne qu’un gouvernement puisse vouloir accélérer l’autogénocide de sa propre population. Mais telle est la situation d’aujourd’hui.
J’aborderai l’introduction du « Plan » dans un prochain billet.