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Le message de Mgr Christian Lépine et la lettre des évêques du Canada sur l’euthanasie


Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal.

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Peter Potrowl/Wikimedia Commons

À cette heure, où les gouvernements fédéraux et provinciaux élaborent l’extension de l’euthanasie à d’autres personnes vulnérables au Canada, Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a publié un message ce 5 février où il invite à reconnaître le Christ souffrant dans les personnes touchées par la douleur, et à voir également Son action dans ceux qui procurent réconfort et soulagement aux malades, aux affligés. C’est à l’occasion de la 28e Journée mondiale du malade que Mgr Lépine écrit, selon le site Église catholique à Montréal :

Quand je rencontre des personnes malades, je les encourage à faire de cette épreuve une occasion de croissance humaine et chrétienne et de rencontre avec le Seigneur. Lorsqu’on offre sa souffrance à Jésus crucifié, on participe à sa Croix et à sa Résurrection, à son Amour qui aime jusqu’à l’extrême de l’amour et à la Puissance de sa douceur qui console et fortifie l’âme. C’est un chemin qui conduit à s’ouvrir au don de sa Paix et qui permet de traverser la maladie en gardant notre cœur attentif, plein de générosité et vigilant aux autres.

Dans la maladie, Dieu continue d’être présent et à l’œuvre en nous et à travers nous, mais Il se manifeste également à travers la famille, le personnel médical et les personnes qui nous accompagnent avec générosité. Quand on sait se faire présent, écouter et accompagner les personnes en fin de vie; quand on chemine avec elles jusqu’à la mort naturelle; quand on les aide à soulager leurs souffrances, à apprivoiser leurs peurs, on leur rend leur dignité. On leur permet ainsi d’aller jusqu’au bout de leur parcours et de poser leur dernier acte de liberté, celui de quitter la vie en ce monde en aimant jusqu’au bout, en s’en remettant entre les mains de Dieu et en pardonnant, en offrant sa vie à Dieu pour leurs familles et pour les autres. Nous devenons alors le visage de Dieu, le visage aimant qui permet à la personne malade de se familiariser à Sa présence.

Mgr Lépine nous invite à voir dans la demande de mort de ceux qui souffrent un appel à l’aide, qui doit nous inciter à être présent auprès des malades, spécialement leur proches, afin de les accompagner et d’améliorer leur condition. Aussi, Mgr Lépine en appelle-t-il à une promotion des soins palliatifs :

Il faut encourager les soins palliatifs puisqu’ils valorisent la personne et la famille en offrant un environnement humain et spirituel qui facilite le pardon et la réconciliation, qui accueille la peine en ouvrant à la paix et à l’espérance. Jésus est mort en priant et en aimant. Les soins palliatifs, même lorsque la conscience de la personne malade est difficile à rejoindre, offrent un espace de sens à la mort qui devient un acte de don et d’abandon, un temps de passage à la vie éternelle.

Aider à mourir, c’est accompagner jusqu’à la mort naturelle. Devancer la mort, ce n’est pas aider à mourir, c’est faire mourir. Faire mourir quelqu’un qui le demanderait, ce n’est pas respecter sa liberté, c’est supprimer sa liberté en le supprimant.

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Comme vous pouvez le voir, il condamne l’euthanasie, tout en démasquant son nom-déguisement « aide médicale à mourir ».

Par ailleurs, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a écrit au Premier ministre du Canada dénonçant le terme trompeur « aide médicale à mourir » qui, selon Mgr Richard Gagnon président de la CECC, dissimule ce qui reste de l’euthanasie et du suicide assisté (au passage, je trouve que le terme « suicide assisté » est également trompeur par l’introduction de la notion d’aide, de secours et donc de bienfaits, on devrait plutôt l’appeler « suicide secondé »). La CECC condamne donc l’euthanasie et le suicide assisté, qui sont « l’enlèvement direct de la vie humaine ou la participation à son suicide, gestes qui ne peuvent jamais être justifiés ». Selon Zenit :

Au nom des évêques catholiques du Canada, je vous écris pour exprimer notre très grave inquiétude concernant les changements proposés à la législation actuelle sur ce que l’on appelle « l’aide médicale à mourir » (AMM). Nous affirmons et maintenons sans équivoque la croyance fondamentale dans le caractère sacré de toute vie humaine […] Malgré l’euphémisme trompeur, « l’aide médicale à mourir » (AMM) reste simplement l’euthanasie et le suicide assisté – c’est-à-dire l’enlèvement direct de la vie humaine ou la participation à son suicide, gestes qui ne peuvent jamais être justifiés.

Mgr Christian Lépine invite les prêtres à faire lecture de ce message lors du dimanche 11 février.

La CECC critique aussi le manque de pertinence qui transparait dans les actes du gouvernement face à la décision de la Cour supérieure du Québec qui déclaré invalides les dispositions encadrant l’euthanasie :

Nous sommes déçus et profondément inquiets que le gouvernement fédéral ait récemment refusé de faire appel de la décision de la Cour supérieure du Québec d’élargir la pratique de l’euthanasie et le suicide assisté aux personnes dont la mort n’est pas imminente, p. ex., raisonnablement prévisible. De plus, même si nous sommes d’accord en principe de consulter les Canadiens et Canadiennes, nous nous opposons au questionnaire conçu par le ministère de la Justice.

1) Il est inapproprié et superficiel d’utiliser un sondage pour traiter de graves questions morales concernant la vie et la mort;

2) Deux semaines ne sauraient suffire pour étudier ce problème et pour apprendre des leçons qui donnent à réfléchir à partir des expériences faites dans d’autres juridictions où la pratique de l’euthanasie et du suicide assisté est soumise à moins de restrictions;

3) La façon dont le sondage a été conçu amène les Canadiens et Canadiennes à acquiescer tacitement à l’extension de l’euthanasie avant même de pouvoir exprimer leur opposition ou les inquiétudes qu’ils pourraient avoir;

Etc.

La lettre de la CECC dit bien des choses encore, invitant le gouvernement à explorer en profondeur les raisons qui poussent les personnes souffrantes à vouloir se faire euthanasier. Dans la lettre, les évêques catholiques du Canada font remarquer le biais adopté par le gouvernement et les médias qui favorise l’euthanasie au détriment des soins palliatifs, mettant également en valeur bénéfique de ces derniers :

En tant que citoyens et citoyennes [les catholiques et non seulement les évêques], nous constatons que tous les niveaux de gouvernement, encouragés par les organismes de réglementation et les médias, donnent la priorité à ceux et celles qui veulent choisir l’euthanasie et l’aide au suicide, et n’accordent qu’un financement et un soutien minimes pour les soins palliatifs, les soins à domicile et les centres de soins. Les soins palliatifs, qui ne sont pas encore pleinement mis en œuvre et accessibles dans notre propre pays, offrent une solution convaincante – la seule alternative respectueuse, complète et éthique au problème que le gouvernement tente de résoudre. Les soins palliatifs visent à atténuer la douleur, la solitude, la peur, la détresse et le désespoir qui peuvent conduire au résultat tragique de l’euthanasie et du suicide assisté.

Cependant, me dis-je, combien même le gouvernement voudrait-il se rendre en Cour suprême qu’il y a de forts doutes, selon moi, que celle-ci inversât le jugement de la cour précédente. C’est la Cour suprême qui a dépénalisé l’avortement et l’euthanasie dans notre pays, aussi je ne pense pas qu’elle apportera grand-chose de bon dans cette affaire, bien que cela soit la meilleure idée à mettre en œuvre immédiatement, ne fût-ce que pour gagner du temps. Peut-être que la solution, qui comprendrait une bonne volonté de la part du gouvernement (ce qui n’est pas le cas), de rouvrir la Constitution serait la seule à nous préserver du désastre. Mais il est évident qu’il y a une forte volonté derrière ce gouvernement d’étendre l’euthanasie.



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