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Le gouvernement espagnol hésite à remplir ses promesses d'abroger l'avortement. Commentaires d'un évêque espagnol

Sur le blog de Jeanne Smits du 17 juillet 2013:

 

(Mgr Reig Pla, qui répond ici à certaines questions sur l'avortement en Espagne)

  — Le ministre de la Justice a promis à de multiples occasions une réforme de la loi d’avortement, mais elle n’en finit pas d’arriver. Comment considérez-vous ce retard du gouvernement à présenter la réforme ? Pourquoi ?

— Les pressions sur le PP, nous pouvons imaginer qu’il y en a de nombreuses, que ce soit au dedans ou en dehors du parti. Pour autant nous ne pouvons oublier sa promesse électorale, ni la présence d’éléments importants du parti lors de toutes les manifestations et mobilisations que l’Espagne a connues ces dernières années pour demander l’abrogation de la loi d’avortement. En prenant ces faits en compte, si ce retard devait être le signe d’une hésitation ou d’une marche arrière, il faudrait le considérer comme une véritable fraude. Ce qui est en débat à propos de l’abrogation de la loi d’avortement, c’est de parier sur la civilisation de l’amour ou de rester prisonniers de la culture de mort.

— Une loi autorisant l’avortement sous conditions [et non en fonction de délais comme actuellement, ndlr] telle que la défend le PP peut constituer un moindre mal. Est-ce suffisant ?

— Non. Entre la vie et la mort il n’y a pas de situation intermédiaire. On ne peut pas abolir l’esclavage en accordant un petit peu de liberté. La vie et la liberté sont des biens indivisibles. Le seul véritable progrès est d’abroger la loi qui autorise l’avortement. La mort d’innocents ne peut jamais être considérée comme un moindre mal. Affirmer le droit à l’avortement tel qu’il se trouve dans la loi actuellement en vigueur, c’est sacraliser le despotisme de la liberté individuelle et le totalitarisme de l’Etat.

— Souvent les lois ou la politique sont fondées sur des enquêtes et sur l’opinion publique. Le droit à la vie peut-il être à la merci de l’opinion des majorités ?

— Non, en démocratie il n’est pas suffisant d’affirmer le positivisme juridique ou la volonté des majorités. Une démocratie qui ne serait pas imprégnée des valeurs de défense de la dignité de la vie humaine ou du bien social du mariage et de la famille, serait vidée de son contenu. Il y a des biens antérieurs à l’Etat, et que chaque législation doit respecter. Le contraire constitue l’affirmation de la l’arbitraire et de la dictature des majorités.

— En Espagne existe-t-il un véritable mouvement civil contre l’avortement, ou bien, en dehors des catholiques, la société l’a-t-elle accepté passivement ?

— En Espagne le mouvement pro-vie et les associations de défense de la famille, fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme, ont progressé des dernières années et forment un maillage serré qui a émergé lors des diverses manifestions dans notre pays. Dans ces associations, pour la plupart civiles, se crée tout un programme auquel participent des catholiques et d’autres personnes avec d’autres crédos. Il est vrai que la lumière de la foi et de l’Evangile du Christ est décisive pour discerner ce qui est en jeu à propos de droit à la vie et de sa dignité. La foi nous enseigne que la vie humaine n’est pas seulement digne parce qu’elle appartient à tel ou tel, mais qu’elle est sacrée parce qu’elle procède de Dieu. La meilleure défense de la vie humaine est le commandement divin : « Tu ne tueras pas. »

— En Espagne il n’y a pas de parti politique qui défende la vie. Comment les catholiques peuvent-ils se défendre publiquement ? Au moyen de l’abstention ?

— Aujourd’hui, en ce moment, il n’y a au Parlement espagnol aucun parti politique qui défende dans son intégralité la doctrine de l’Eglise catholique sur des biens aussi essentiels que la vie humaine, la valeur du mariage, le grand bien social de la famille, l’authentique liberté de l’enseignement, la justice sociale et la solidarité avec les plus pauvres. Ce sont ces biens qui ne sont pas négociables qui doivent orienter le vote catholique. Il ne suffit pas d’accepter le moindre mal qui nous a apporté au cours de ces dernières années tant de lois iniques. Les catholiques doivent être conscients de leur responsabilité au sein de la politique et de ce qui se joue lors des votations et dans la participation aux institutions de la vie sociale.

— Plusieurs collectifs défendent l’avortement comme un droit de décider. Le fait d’être parent est-il un droit ou un choix ?

— Réduire le droit à la vie à la liberté ou au droit de choisir constitue, de la part de celui qui est responsable de la vie humaine, un sophisme. Dans le cas de l’avortement le droit de choisir correspond au droit de détruire la vie de l’innocent. S’il en était ainsi il nous faudrait accepter que la vie en société est un milieu construit en vue de la destruction de la vie humaine, ce qui est absurde. Nous vivons en société pour nous aider les uns les autres, pour atteindre ensemble le bien commun ou le développement en plénitude de chaque vie humaine. La responsabilité du père et de la mère est de garder, en partant de l’amour, la vie de l’être conçu. Toute la société doit collaborer subsidiairement pour que cette responsabilité puisse être menée à bien. Les politiques qui créent du progrès sont ceux qui favorisent la présence de nouveaux citoyens, leur éducation au sein de leur famille et l’aide mutuelle entre tous. C’est en ce sens que nous pouvons avancer et construire une cité habitable par tous. (...)

 

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