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Le fanatisme qui s'ignore : réplique à J. Jacques Samson du Journal de Montréal sur l'euthanasie

Sur  le site du Journal de Montréal du 19 janvier 2013, un article de Jean-Jacques Samson montre à merveille la suffisance de certains promoteurs de l'euthanasie qui ne leur permet pas de voir que l'accusation portée contre leurs adversaires leur convient parfaitement. Voici des extraits de cet article :

(Photo : manifestation contre l'euthanasie et pour les soins palliatifs, à Paris)

"La ministre Véronique Hivon n’avait pas terminé son point de presse sur le rapport du comité d’experts qui s’est penché sur le droit de mourir dans la dignité que des fanatiques religieux étaient partis en guerre."
Par fanatiques religieux, ici, il faut entendre toute personne en désaccord avec la position de M. Samson sur l'euthanasie, qui lui, est un exemple de respect et de rationalité...
Le comité présidé par Me Jean-Pierre Ménard préconise de permettre aux personnes mourantes de décider du moment et du lieu de leur mort. Il n’ouvre pas toute grande la porte à l’euthanasie au gré de la volonté d’un proche ou de quiconque, comme le lobby catholique tente de le laisser croire.
Il est heureux de constater que jamais M. Samson ne se laissera influencer par l'idée qu'il puisse être un poids pour sa famille et qu'il vaudrait mieux, pour leur bien, partir au plus vite... Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Oui, il existe des personnes généreuses, scrupuleuses dirait-il peut-être, qui pourront envisager de partir rapidement, pas parce qu'elles le désirent, mais parce qu'elles ne veulent pas gêner... Quant au fantasme de M. Samson sur le lobby catholique, nous aimerions qu'il nous donne des explications, c'est sûrement passionnant...
L’aide médicale à mourir serait réservée aux personnes majeures, aptes à consentir à des soins, atteintes d’une maladie grave et incurable, qui ne présentent aucune perspective d’amélioration et qui éprouvent des souffrances physiques ou psychologiques insupportables.
C'est effectivement des restrictions semblables qui prévalent dans ces pays où l'on euthanasie deux jumaux qui craignaient de souffrir d'une prochaine cécité, et où des centaines de patients sont expédiés chaque année vers un monde meilleur, sans leur consentement. M. Samson nous répétera que la Commission "Mourir dans la Dignité" n'a pas vu d'abus ni de pente glissante lors de son séjour en Hollande et en Belgique. Il a raison. Plus encore, nous pouvons confirmer à M. Samson que quoi qu'il arrive il peut faire confiance aux responsables de cette commission : ils n'ont rien vu, ils ne verront jamais rien...
Une personne ne pourrait en aucun cas se faire imposer, de quelque façon que ce soit, un processus de fin de vie qu’elle n’aurait pas sollicité ou demandé.
Effectivement, personne ne vous obligera «à faire preuve de conscience sociale, ni de penser au bien de votre famille qui a autre chose à faire, ni à penser au coût prohibitif de votre hospitalisation qui vient certainement amputer des ressources pour des personnes qui elles, ont encore de l'avenir.» Seule votre conscience et votre interprétation de tel geste impatient de l'infirmière, de tel soupir du médecin, vous fera croire que vous pouvez être un poids pour un système aux ressources insuffisantes... De la paranoïa quoi...
 
(...)Au nom d’une morale dont ils se sont improvisés, les gardiens et les censeurs de l’ensemble de la société, les pro-vie se débattront farouchement pour imposer leur modèle rétrograde d’organisation sociale basé sur le contrôle de l’Église catholique et des médecins sur les Québécois. Même les médecins n’en sont pourtant plus là depuis longtemps. Ils ont bien accueilli le rapport Ménard.
Heureusement qu'il existe des gens comme M. Samson qui, eux, ne veulent pas imposer leur morale euthanasiante à l'ensemble des contribuables, qui ne se débattent pas farouchement pour obliger les contribuables à payer pour tuer les patients sur un modèle qui a déjà été réfléchi par les très progressistes médecins Binding et Hoche, ceux qui ont popularisé le thème d'euthanasie dans le passé par le livre "la libéralisation de la destruction d'une vie qui ne vaut pas la peine d'être vécue", très populaire auprès des médecins nazis. Plutôt cette association que d'être associé à un  groupe religieux. 
 Heureusement pour M. Samson, alors qu'il n'y a jamais eu de consultation ni référendum parmi les médecins, les petites cliques qui dirigent les associations médicales annoncent que "les médecins" supportent l'euthanasie, alors que déjà 300 des leurs, dont les spécialistes de la fin de vie, se regroupent pour s'opposer à cette dérive...
 
Ces militants préfèrent fermer les yeux sur l’hypocrisie des méthodes utilisées actuellement pour mettre fin de façon accélérée aux souffrances intolérables de nombreux patients. Le statu quo leur est préférable au droit individuel à l’autodétermination. L’humoriste politico-social Guy Nantel conclut un de ses monologues ainsi: la religion est une lumière tellement forte qu’elle aveugle l’homme plus souvent qu’elle l’éclaire.
Le personnel infirmier qui participe à une euthanasie devra être accusé au criminel de complicité de meurtre. Nous ne nous fermons pas les yeux. Il existe effectivement des médecins qui s'arrogent le droit de tuer leurs patients plutôt que de soulager leur douleur. Il faut cesser de croire que "médecin" signifie "extrême compétence" en matière de fin de vie... Si un médecin généraliste envoie aux spécialistes ces patients, il devraient être de même pour les patients en fin de vie qui devraient tous recevoir la qualité de soins mis en place par les équipes de soins palliatifs. Ces dernières ne tolèrent pas la souffrance elles non plus, pas plus que le meurtre du patient. M. Samson termine son paragraphe par une autre allusion à la religion, cause de tous les maux, dont les boissons imbuvables dans les tavernes végétariennes, mais il a oublié de le mentionner...
Les soins palliatifs
Le droit de mourir dans la dignité ne se résume par ailleurs pas au droit de demander une aide pour mourir. Il inclut le droit à des soins palliatifs adéquats pour tous ceux qui font le choix de continuer leur route jusqu’au bout du cul-de-sac. Les deux droits sont indissociables. Un gouvernement ne peut en reconnaître un sans l’autre, ce qui se traduit par des investissements massifs dans les départements de soins prolongés des hôpitaux et dans les maisons spécialisées de fin de vie.
En période d’étranglement budgétaire, c’est cette option qui risque d’être escamotée. Les gouvernements ne livrent régulièrement pas les engagements qu’ils prennent à l’égard des personnes les plus vulnérables qui n’ont pas le poids politique pour exiger et obtenir leur dû.
Pensons seulement aux personnes souffrant de troubles mentaux qui ont été abandonnées à la rue après leur désinstitutionalisation, sans les ressources de soutien promises.

Les deux "droits" sont obligatoirement dissociables parce que l'un va directement nuire à l'autre. Dans les quelques pays où l'euthanasie est légalisée, les unités de soins palliatifs peinent à trouver le financement nécessaire parce que le gouvernement ne trouve pas le financement (on sait qu'il y a bien d'autres priorités). Et les patients mal-traités se rabattent sur l'euthanasie... ce qui soulage le gouvernement de leur procurer des soins palliatifs de qualité. Ce ne sera pas vrai pour le Québec? Vraiment? Alors que le gouvernement ouvre la porte à l'euthanasie alors qu'il n'y a pas, loin de là, un système de soins palliatifs universel pour toute les régions du Québec? Combien de patients vont demander l'euthanasie parce qu'ils ne croiront pas, faussement, pouvoir être soulagés?

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