Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : WaveBreakMediaMicro/AdobeStock
Le ministre de l’Éducation du Québec, François Roberge, a annoncé le remplacement du cours d’« Éthique et culture religieuse » par un cours de « Culture et citoyenneté québécoise » sensé être basé, comme l’indique son nom, sur la culture et la citoyenneté québécoise, ainsi que le dialogue et la pensée critique.
François Roberge affirme, en guise d’explication, que l’ancien cours comportait un « dogme » erroné selon lequel la religion était le seul prisme par lequel on devait voir la personne humaine, selon Le Devoir :
Il a insisté à plusieurs reprises pour dire que le cours d’ECR était « vicié à la base » et « reposait sur un dogme qui est une erreur », soit que la religion est l’unique « lunette à travers on regarde la personne ». L’analyse des identités religieuses demeurera au programme, mais perdra son aspect « prépondérant ». « On ne peut plus tolérer ce genre de biais dans nos écoles. »
Certes, la religion n’est pas le seul angle de vue sous lequel on peut voir la personne humaine, on n’étudie par le corps humain par le biais de la religion, mais par celui de la biologie, science expérimentale ; d’autre part, on n’étudiera pas la morale humaine (puisqu’elle concerne l’Homme) par le biais de la biologie ou d’une autre science expérimentale, mais par le biais de la religion ou de la philosophie (il est vrai que la Loi naturelle repose souvent sur des considérations sur la biologie humaine et de son bon usage, mais ce sont souvent des faits évidents). Mais je doute que ce fût ce que le ministre voulait dire.
Sans doute veut-il que l’on mette en parallèle le matérialisme et l’athéisme (à une place prépondérante), ou « laïcisme québécois », avec les religions. Au fond, l'angle de vue (mais non l'approche) ne sera pas tellement différent puisqu'on opposera areligion à religion.
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Du reste, je ne sais où il va chercher cette idée de « dogme » dans l’ancien cours. On en présentait tellement à la fois aux malheureux élèves et de si opposés qu’aucun dogme ne pouvait émerger de cette soupe multiculturaliste et relativiste, à part qu’il n’y a rien de vrai ni rien de faux.
Quant au nouveau cours de « Culture et citoyenneté québécoise », que pensez-vous qu’il en ressortira, préparé par les soins de notre gouvernement impie ? Une culture québécoise laïcisée où on méprisera nos ancêtres plongés dans la « Grande noirceur » par une Église catholique rétrograde et dogmatique ; une citoyenneté tout aussi laïcisée où le futur citoyen se fera enseigner une anti-morale relativiste et « inclusive » ; une pensée critique sans doute axée quelques sophismes sans profondeur. Comme il sera toujours question de religions (au pluriel, car c’est dans le même panier qu’elles sont toutes présentées en général), ce sera sans doute pour continuer à détruire l’idée de religion.
Ah ! j’oubliais. Il est prévu au programme de l’« éducation aux médias » et de l’« éducation sexuelle ». Traduction : un cours de prévention contre les « théoristes du complot » et de louanges totales aux gros médias afin que nos chères têtes blondes gobent sans discernement le contenu de ces journaux ; ainsi qu’un cours où l’on piétinera allègrement la pudeur des enfants, pour ne leur apprendre que cela, ils peuvent faire ce qu’ils veulent de leur corps (même si cela devait conduire à l’avortement) — le tout, sauce LGBT.
Un ancien professeur de l’UQUAM et corédacteur apparemment rejeté du programme confirme qu’il ne s’agit que d’une nouvelle mouture de l’ancien cours, selon Le Devoir :
Le nouveau cours de « Culture et citoyenneté québécoise » ressemble au cours d’ECR avec un « vernis national », juge Georges Leroux, professeur émérite à l’UQAM et corédacteur du programme désavoué par le ministre. « La grande question, c’est quel est véritablement le changement qui va séparer le nouveau programme de l’ancien ? À part la promotion nationale, tous les thèmes qui sont abordés en éthique sont abordés dans le programme actuel. »
Quelle place accordera-t-on à l’Église catholique ? Celle de l’accusée, sans doute.