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Le Canada cherche à étendre la loi sur l’euthanasie aux patients atteints de maladies mentales

Par Alex Schadenberg (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : stokkete/Adobe Stock

12 juillet 2022 (Coalition pour la prévention de l'euthanasie) Le Dr Ramona Coelho est médecin de famille de London, en Ontario, dont la pratique comprend la prise en charge de patients marginalisés et de ceux qui vivent avec une maladie mentale ou un handicap. Dans son article intitulé « Medical assistance in dying overused in Canada even before expansion » [L’aide médicale à mourir est sur-utilisée au Canada, même avant son élargissement], Mme Coelho explique comment la loi canadienne sur l’euthanasie est devenue le régime le plus permissif au monde.

Son article a été publié par le London Free Press le 9 juillet 2022 :

La loi canadienne sur l’aide médicale à mourir (AMM) est la législation la plus permissive au monde en matière d’euthanasie et de suicide assisté. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, l’expert indépendant des Nations Unies sur la jouissance de tous les droits de l’homme par les personnes âgées et le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme ont tous averti le gouvernement canadien que la loi sur l’Aide médicale à mourir (AMM) entraînerait des violations des droits de l’homme.

Pourtant, le comité mixte spécial fédéral sur l’AMM étudie et fait des recommandations au gouvernement sur l’élargissement du système, qui a été créé en 2016 et encore élargi en 2021.

Voici quelques exemples récents d’abus de l’AMM sous la loi actuelle, basés sur des informations fournies par des médecins, un patient et des membres de sa famille :

Un homme a été admis à l’hôpital après avoir subi un petit accident vasculaire cérébral affectant son équilibre et sa déglutition. Il se sentait déprimé et isolé en raison d’une épidémie de COVID-19 dans son service. Le neurologue spécialiste des accidents vasculaires cérébraux a prévu qu’il serait capable de manger normalement et de retrouver une grande partie de son équilibre. Le psychiatre a diagnostiqué un trouble de l’adaptation, mais a noté que son pronostic était très bon.

Le patient a alors demandé à bénéficier du programme d’AMM. Aucun de ses évaluateurs d’AMM n’avait d’expertise en matière de réadaptation et de récupération après un AVC. Comme il mangeait temporairement moins, les évaluateurs AMM ont décidé qu’il pouvait mourir tout de suite au lieu d’attendre les 90 jours requis pour les personnes vivant avec un handicap, même s’il n’avait pas de comorbidités terminales. Il a reçu l’AMM la semaine suivante. Cet homme est mort seul et déprimé, avant d’avoir essayé une thérapie appropriée ou d’avoir atteint son niveau de récupération maximal.

Un veuf de 71 ans a été admis dans un hôpital du sud-ouest de l’Ontario après une chute. Sa famille affirme que pendant son admission, il a contracté une maladie diarrhéique infectieuse. Il a été humilié par le personnel à cause de l’odeur de sa chambre, selon sa famille. Il a développé un nouvel essoufflement qui n’a pas été évalué de manière exhaustive. Dans ce contexte, un membre de l’équipe de l’hôpital a suggéré qu’il pourrait bénéficier de l’AMM. L’équipe a déclaré qu’il était atteint d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) en phase terminale. Le patient a été surpris par le diagnostic, mais a fait confiance à l’équipe.

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Dans les 48 heures suivant sa première évaluation, il a bénéficié d’une mort médicalement assistée. Les tests post-mortem ont montré qu’il ne souffrait pas de BPCO en phase terminale. Son médecin de famille, lorsqu’il a été informé de son décès, a également déclaré qu’il ne souffrait pas de BPCO en phase terminale, mais l’équipe n’avait pas pris contact avec elle lors de l’évaluation de ses antécédents.

L’option AMM a-t-elle été évoquée parce que l’admission de l’homme prenait trop de temps, que sa chambre sentait mauvais ou qu’il était victime d’âgisme ? A-t-il choisi la mort parce que son équipe traitante l’a fait se sentir horrible ou qu’il a pris sa décision sur la base d’informations inexactes ? Sa famille pense que c’est le cas. Il n’y a aucune garantie dans la législation pour protéger les Canadiens marginalisés (victimes d’âgisme, de racisme ou de discrimination fondée sur la capacité physique) contre le fait que l’AMM soit présentée comme une « option de traitement ».

CTV a diffusé un reportage sur W5 montrant la disposition AMM d’un homme, et une patiente m’a fait savoir que le reportage était très attrayant, et que l’AMM serait une bonne option pour elle. Cette patiente est dans la cinquantaine et a subi récemment une légère lésion de la moelle épinière à laquelle elle n’a pas eu le temps de s’adapter, de recevoir le soutien de ses pairs ou de contrôler correctement ses symptômes. Elle préférerait mourir plutôt que d’être pauvre et elle sait que le gouvernement ne lui fournira pas ce dont elle a besoin pour vivre avec son nouveau handicap.

La législation est rédigée de telle sorte qu’elle peut avoir accès à l’AMM avant de pouvoir aller mieux, de guérir dans la mesure du possible et de s’adapter. Autre fait troublant, le gouvernement n’a pas tenu compte du phénomène bien documenté selon lequel les messages faisant la promotion du suicide augmentent le taux de suicide. Avons-nous considéré comment l’AMM offerte par le gouvernement pourrait affecter la décision d’une personne de choisir la mort ?

Malgré ces cas, et de nombreux autres sous les feux de la rampe des médias, qui devraient nous inciter à nous arrêter et à examiner les preuves, certains font pression en faveur de l’expansion de l’AMM. Le groupe d’experts fédéral sur l’AMM pour la maladie mentale a recommandé que la maladie mentale soit greffée au cadre de l’AMM sans aucun changement législatif en mars 2023.

De manière troublante, le bioéthicien canadien Udo Schuklenk rejette les préoccupations selon lesquelles la souffrance causée par l’injustice sociétale pourrait conduire à choisir la mort. Schuklenk affirme que limiter l’AMM dans les cas de souffrance psychosociale « se traduirait par la suppression de l’agence des patients [capables de prendre une décision] sans offrir d’issue à leur situation difficile ».

Schuklenk parle d’agence, mais ne montre aucune considération pour la façon dont les structures sociétales, telles que les gouvernements, créent et soutiennent les situations difficiles qui peuvent faire de la mort un choix attrayant pour ceux qui auraient plutôt bénéficié de plus de ressources et de soins.

Le Dr Jeff Kirby, membre du groupe d’experts sur l’AMM pour les maladies mentales, écrit qu’il a dû démissionner avant la publication du rapport, car les recommandations étaient « molles » et « inadéquates ». Il affirme également qu’il y a eu des problèmes de procédure, notamment le fait que les membres n’ont pas été encouragés à soumettre des questions pertinentes à la délibération et le manque de transparence des rapports.

Ellen Cohen, représentant une organisation nationale de défense de la santé mentale, a également démissionné en faisant part de préoccupations équivalentes. Le Canada devrait être extrêmement prudent quant aux recommandations émanant d’un groupe d’experts dont deux des douze membres nommés ont démissionné, pour raison de conscience.

La loi sur l’AMM du Canada autorise actuellement la facilitation du suicide pour les personnes handicapées et est en passe d’être étendue en mars 2023 aux personnes atteintes de maladie mentale. Le premier rapport du comité mixte spécial fédéral sur l’AMM suggère qu’il va non seulement ignorer tous les problèmes causés par l’AMM, mais aussi approfondir et étendre l’AMM au Canada.



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