Lauren Handy.
Par Calvin Freiburger — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : PAAU
14 mai 2024, Washington, D.C. (LifeSiteNews) — La militante pro-vie Lauren Handy a été condamnée à quatre ans de prison et à une amende de 125 $ mardi, lors de la première des audiences de condamnation du premier groupe de pro-vie qui avait l’année dernière bloqué l’accès à un centre d’avortement tardif dans la capitale nationale.
Le 29 août 2023, un jury de Washington a reconnu Handy, Will Goodman, Heather Idoni, John Hinshaw et Rosemary « Herb » Geraghty coupables de violation de la loi sur la liberté d’accès à l’entrée des cliniques (FACE) et de « conspiration contre les droits ». Le mois suivant, Joan Andrews Bell, Jonathan Darnel et Jean Marshall ont été condamnés pour les mêmes faits ; la condamnation de Paulette Harlow est intervenue en novembre.
Les audiences de mardi, qui se sont déroulées devant Colleen Kollar-Kotelly, juge du District de Columbia, ont commencé à 9 heures avec Handy, directrice de l’association Progressive Anti-Abortion Uprising (PAAU). Hinshaw et Goodman sont également condamnés aujourd’hui dans la capitale nationale.
Comme LifeSiteNews l’a largement rapporté, les pro-vie ont été jugés pour avoir bloqué l’accès à la Washington Surgi-Clinic dans le centre de Washington, D.C., lors d’un « sauvetage traditionnel » en octobre 2020.
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Les « sauvetages » pro-vie, qui ont été nombreux au début du mouvement pro-vie avant que le FACE Act ne devienne une loi fédérale, consistent à entrer physiquement dans les centres d’avortement et à refuser d’en sortir afin de convaincre les femmes de choisir la vie pour leur bébé. (C’est également à la Washington Surgi-Clinic qu’ont été découverts cinq bébés avortés tardivement, qui ont pu être tués soit par des procédures illégales d’avortement par naissance partielle, soit après avoir été mis au monde vivants.)
À la suite des condamnations, Handy et la plupart des accusés se sont vu refuser la libération dans l’attente de la sentence. Le mois dernier, le ministère américain de la Justice a déposé des mémos de condamnation demandant qu’Handy purge une peine de 5,25 à 6,5 ans de prison, et que les autres accusés purgent une peine minimale de deux ans. Lundi, le juge Kollar-Kotelly s’est prononcé en faveur de plusieurs aggravations de peine, notamment l’obstruction à la justice pour parjure présumé au procès et pour « vulnérabilité » de leurs « victimes » (c’est-à-dire les clientes des établissements pratiquant l’avortement).
La peine de Mme Handy est de quatre ans et neuf mois, moins les neuf mois qu’elle a déjà passés en prison.
« Cette période a été difficile, mais je refuse d’être découragée. Pourquoi ? Parce que la vie continue... même en prison », a déclaré Mme Handy mardi matin avant sa condamnation. « Alors autant continuer à aimer, à pleurer, à crier et à danser. C’est cela la joie. Le sentiment d’être pleinement vivant, sans honte. C’est quelque chose qu’aucun tribunal ne peut m’enlever ».
« Il n’y avait qu’une seule chose autour de laquelle Mme Handy et ses co-accusés étaient unis, et c’était la non-violence », a déclaré Martin Cannon, avocat principal de la Thomas More Society, qui représente Mme Handy. « Ils ont conspiré pour être pacifiques. Pourtant, aujourd’hui, la Cour a exaucé le souhait du ministère de la Justice de Biden en condamnant Mme Handy à 57 mois, soit près de 5 ans de prison. Pour ses efforts visant à protéger pacifiquement la vie d’êtres humains innocents avant leur naissance, Mme Handy mérite des remerciements, et non une peine d’emprisonnement éprouvante. Nous ferons vigoureusement appel de la condamnation de Mme Handy et nous nous attaquerons à la cause première de cette injustice, à savoir la loi FACE, que nous estimons inconstitutionnelle et qui ne devrait plus jamais être utilisée pour persécuter des personnes pacifiques favorables à la vie ».
« Aujourd’hui, l’administration Biden et le DOJ de Merrick Garland ont atteint un nouveau niveau de tyrannie », a réagi Terrisa Bukovinac, fondatrice de l’UPAA. « Il n’existe aucun autre mouvement de justice sociale dans notre pays dont les militants sont passibles d’années de prison fédérale pour avoir résisté de manière non violente. Cette discrimination flagrante a des conséquences incalculables pour les bébés, leurs parents, ceux qui les défendent et les militants pacifiques des mouvements du monde entier. Je reste aux côtés de Lauren et des huit autres accusés qui ont risqué leur liberté pour défendre les plus petits d’entre nous ».
Ces affaires sont les dernières en date de ce que les partisans de la vie condamnent comme une tendance du ministère de la Justice de M. Biden, favorable à l’avortement, à utiliser le système de justice pénale pour écraser ses ennemis politiques.
Depuis mai 2022, date à laquelle l’intention de la Cour suprême des États-Unis de renverser l’arrêt Roe v. Wade a été divulguée pour la première fois, « il y a eu au moins 236 attaques contre des églises catholiques et au moins 90 attaques contre des centres de grossesse pro-vie », a rapporté le Daily Signal. Pourtant, le ministère de la Justice « n’a inculpé que des militants pro-vie pour violation de la loi FACE en 2022, et n’a depuis inculpé que cinq personnes pour violation de la loi FACE en ciblant des centres de grossesse ». Dans le même temps, il a poursuivi avec zèle les incidents impliquant des pro-vie, depuis les accusés de Washington jusqu’à Mark Houck, conseiller de trottoir à Philadelphie et père catholique de sept enfants.
Plusieurs des Neuf de Washington ont subi de mauvais traitements pendant leur détention, au-delà des accusations et des condamnations elles-mêmes. Heather Idoni, 59 ans, a été placée en isolement prolongé pendant 22 jours et privée de sommeil, les lumières de sa cellule restant allumées en permanence. Jean Marshall, 74 ans, a été privée de vêtements et de chauffage suffisants par un froid hivernal extrême, ce qui lui a valu de contracter une pneumonie qui n’a pas été traitée pendant trois semaines, et elle s’est vu refuser une opération urgente de la hanche. Paulette Harlow, 75 ans, s’est vu refuser l’autorisation d’assister à la messe catholique alors qu’elle était assignée à résidence.