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La Fédération des femmes du Québec préfère l'élimination de filles plutôt que des restrictions sur l'avortement

Sur le site du journal Le Devoir du 31 janvier 2013, cette prise de position de la présidente de la Fédération des femmes du Québec :

(Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec)

 

Nous affirmons que la préférence sociale pour les garçons et l’avortement sexo-sélectif sont inacceptables, car ils témoignent d’une inégalité profonde entre les femmes et les hommes. L’État doit-il pour autant intervenir dans le choix de femmes de disposer de leur corps et de décider de poursuivre ou non une grossesse ? À cela, la FFQ répond non, car une telle interdiction risque d’être inefficace et contre-productive alors que des solutions non sexistes existent.(...)

Ah bon? Et s'il y avait une égalité de traitement, soit des cultures qui éliminent les filles et d'autres les garçons, tout le monde serait content parce que le massacre serait partagé?

Retenir de l’information sur le sexe du foetus pourrait-il s’avérer une solution ? Non. Il a fallu des années de luttes pour que les femmes aient le droit de maîtriser leur propre vie. Nous sommes mal à l’aise avec l’idée que le personnel médical puisse être en possession d’informations auxquelles les femmes n’ont pas accès. Posséder l’information sur soi est indissociable à l’exercice de son droit à la liberté.

Donc pour sauver une vie, il n'est pas permis de cacher une information à une femme, si cette information la concerne... Et pour un homme? Les mots manquent pour exprimer notre incrédulité devant l'exposition d'une idéologie aussi extrémiste et ... stupide.

Il n’existe pas d’étude, autre qu’anecdotique, pour déterminer avec assurance que la pratique existe au Canada. Ce qui n’a pas empêché les anti-choix de se lancer en campagne. Toutes les stratégies semblent bonnes pour réduire l’accès et le choix des femmes en la matière. D’ailleurs, les plus importantes voix pour un encadrement de l’avortement sexo-sélectif sont contre le droit à l’avortement et pour l’introduction de plus de restrictions. C’est le cas de Margaret Somerville, de REAL women, et de Rona Ambrose, ministre de la Condition féminine. C’est à se demander plutôt s’il s’agit d’abord et avant tout d’un phénomène médiatique.
 

Va pour l'anecdote  et phénomène médiatique que nous reproduisons ici, tirée du journal Le Soleil du 16 avril 2012 :

  Menée par l'épidémiologiste Joel G. Ray, de l'Hôpital St. Michael's, à Toronto, l'étude a consisté à examiner toutes les naissances uniques vivantes survenues en Ontario de 2002 à 2007, puis à calculer le ratio des sexes - le nombre de garçons sur le nombre de filles - selon le pays d'origine de la mère. Les résultats, basés sur pas moins de 766 000 naissances (dont 32 000 de familles indiennes et 3600 de familles coréennes), ont été publiés lundi midi par le Canadian Medical Association Journal.

 

 En général, ce ratio est d'environ 1,05, ce qui signifie qu'il naît naturellement 105 garçons pour 100 filles. Le Dr Ray et son équipe ont trouvé des ratios égaux ou très proches pour tous les endroits de naissance des mères - Canada, Europe, Chine, Philippines, «reste de l'Asie de l'Est», Pakistan, «reste de l'Asie du Sud» et «autres» -, sauf pour deux endroits. En effet, chez les mères qui donnaient naissance à leur premier enfant, ce ratio favorisait significativement les garçons lorsque la mère était née en Corée du Sud (1,20) et en Inde (1,11).

 En outre, ce ratio était particulièrement élevé chez les femmes nées en Inde qui accouchaient de leur deuxième enfant ou plus, atteignant pas moins de 1,36.

 «Nos résultats soulèvent la possibilité que les couples originaires de l'Inde utilisent plus souvent que les autres des méthodes de détermination prénatale du sexe et choisissent l'avortement lors d'une deuxième grossesse ou plus si le foetus est une fille», avancent les auteurs. Ceux-ci avertissent toutefois en conclusion qu'il faudra des études plus «directes» des pratiques de sélection sexuelle chez les immigrants pour savoir s'il s'agit d'avortements sélectifs ou d'implantation de foetus-garçons.

 Des études précédentes ont toutefois trouvé qu'en Inde, le ratio garçon-fille est nettement plus élevé pour les deuxièmes naissances lorsque l'aîné de la famille est une fille. Au Canada, d'après les données du recensement, lorsque les deux premiers enfants d'une famille d'origine indienne sont des filles, le ratio garçon-fille est de 1,90 pour les naissances subséquentes.
 

Effectivement, on peut parler d'anecdote puisque le doute repose sur la méthode pour arriver à la sélection : l'avortement ou l'implantation de foetus garçon. Devant un tel doute, il est bien compréhensible que la Fédération des Femmes du Québec récuse toute restriction. Que l'on ne connaisse pas avec exactitude la teneur de l'intervention sexiste et la proportion d'avortement sélectif par rapport à l'implantation de foetus-garçon permet, dans la logique de la Fédération, de s'en laver les mains... Au fait, qui a déjà entendu parler de l'existence d'un phénomène répandu d'implantations avec sélection du sexe, à part la conscience de l'honnête auteur de cette étude scientifique?

Avec sa motion, M. Warawa dit vouloir « protéger les filles » contre la discrimination en demandant au Parlement de condamner les avortements sexo-sélectifs. Cette motion est un écran de fumée au service de l’obsession conservatrice et religieuse de contrôler le corps des femmes. Les filles et les femmes n’ont pas besoin de protection, elles ont besoin d’une société égalitaire qui leur fournit les moyens de s’épanouir. C’est là où les conservateurs laissent tomber les femmes avec des politiques faisant reculer le financement des groupes féministes, l’accès à l’avortement à l’étranger, le droit à l’équité salariale, la sécurité des réfugiées victimes de violence conjugale et encore.
 

En conclusion, nous constatons que les conservateurs cherchent à provoquer des débats basés sur des éléments non probants pour prendre le contrôle du corps des femmes. L’avortement sexo-sélectif en est un. Nous sommes contre l’avortement sexo-sélectif. Cependant, le moyen d’éviter que cela devienne un problème est de changer la société sexiste et d’assurer une vie égalitaire pour toutes et tous, mais pas de légiférer. Il demeure cependant encore et toujours que c’est aux femmes de décider.

Et pas n'importe quelles femmes, mais bel et bien les femmes du groupuscule dénommée Fédération des Femmes du Québec, oui monsieur!

Devant un féminisme délirant, il faut relire les sages propos de Normand Lester sur la question des avortements sélectifs :

(Le journaliste et chroniqueur Normand Lester)

 

La réalité sociale et scientifique canadienne place maintenant les militantes proavortement devant un épouvantable dilemme.  Doit-on intervenir pour interdire légalement l’avortement sélectif des fœtus féminins? C’est une pratique rependue dans des pays comme la Chine, la Corée et l’Inde, où chaque année des millions de fillettes sont éliminées parce que leurs parents préfèrent avoir des garçons. 

L’immigration de ces pays a amené cette pratique au Canada. Abbotsford en Colombie-Britannique abrite l'une des plus grandes communautés indiennes au pays. Elle possède également l'un des ratios entre les sexes les plus asymétriques. Parmi les enfants de moins de 15, il y a 121 garçons pour 100 filles.

Pour satisfaire cette clientèle, et aussi celle des autres Canadiens qui veulent choisir le sexe de leur enfant, des cliniques privées offrant des examens échographies 3D permettent de le déterminer avant 20 semaines de grossesse. On peut ainsi le faire facilement avorter s’il n’est pas du sexe désiré.

Une enquête de la CBC dans 22 centres échographiques à travers le pays a révélé que la majorité était disposée à déterminer le sexe du fœtus, peu importe l’avancée de la grossesse. Il n'existe actuellement aucune loi au Canada qui interdit de révéler le sexe d'un fœtus ou de le faire avorter simplement à cause de son sexe.

La CBC a demandé aux cinq partis politiques fédéraux leur position sur l'avortement sélectif basé sur le sexe du fœtus et sur les centres privés d’échographie. Sauf le Bloc, qui a carrément refusé de commenter, les quatre autres partis ont donné une réponse politiquement correcte prônant l’éducation pour enrayer la pratique. En clair, aucun d’entre eux ne veut rouvrir le débat sur la question de l’avortement.

Devant ce phénomène social grandissant de la sélection de sexe par avortement, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada a lancé un appel pour une interdiction totale des «examens» par ultrasons ailleurs que dans des services hospitaliers qui ne révéleraient le sexe du fœtus que dans les derniers mois de grossesse.

Cela n’aura aucun effet. On va simplement pousser ces «cliniques privées» vers la clandestinité comme l’étaient jadis les cliniques d’avortement, et accroître le prix du service. On ne réussira jamais à interdire les fournisseurs de service de détermination de sexe du fœtus. D’autant plus qu’avec le progrès technologique, des appareils échographiques seront bientôt disponibles à des prix dérisoires dans le commerce.

Comment considérer que l’avortement est une question purement personnelle relevant de l’unique choix de la mère ou des parents, sauf quand le fœtus est féminin où, là, on devrait imposer un contrôle sociétal? Avorter des garçons ne poserait aucun problème. Seule la motivation des parents qui ne veulent pas de filles serait scandaleuse et criminelle. S’ils ne veulent simplement pas d’enfants, leur choix d’avorter le fœtus serait socialement et moralement acceptable?

Pour la Fédération des femmes du Québec, il n'est pas acceptable d'avorter une fille parce que c'est une fille, mais il est acceptable d'avorter parce que l'on ne veut pas de l'enfant. Qui peut encore prendre au sérieux la très médiatisée Fédération des femmes du Québec?

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