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La CDC aurait-elle gonflé les chiffres de mortalité du covid-19 par 1600 % ? L’AFP dit « faux », mais sans analyser le fond

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Pikist

Dernièrement j’avais publié un article sur le ci-présent blogue, hébergé sur le site de Campagne Québec-Vie (CQV), rapportant les résultats d’une étude qui affirme que le Center for Desease Control (CDC) américain a gonflé les chiffres de décès du covid-19 par 1600 % par rapport à ce qu’ils sont dans la réalité.

Mon article, intitulé La CDC a gonflé les chiffres de mortalité du covid-19 par 1600 % !, s’est vu « vérifier » par un « vérificateur de faits » de l’Agence France-Presse (AFP) qui prétend réfuter les arguments menant à la conclusion énoncée dans le titre. Plus exactement, l’AFP s’attaque à l’étude qui en est à la base.

Je ne peux évidemment pas garantir la véracité des arguments et de la conclusion de l’étude, revue par les pairs, de l’Institute for Pure and Applied Knowledge (IPAK) et du Public Health Policy Initiative (PHPI), je ne l’ai pas lue elle-même, si ce n’est des passages cités par The Gateway Pundit, ni ne l’ai vérifiée. Aussi, je ne peux dire si l’AFP a raison ou tort sur cette question ; par contre le « vérificateur de faits » n’a pas fourni grand efforts pour conjurer l’erreur, ne faisant qu’interroger quelqu’un de la CDC, qui peut bien affirmer ce qu’il veut.

Pour toute besogne, Claire Savage et François D’astier de l’AFP ont interrogé un spécialiste de la CDC et deux avocats de la santé publique ― des passages de documents sont montrés, ce qui n’est pas suffisant à mon avis, il aurait fallu présenter les documents complets. Dans cet article de « vérification », seul un point sur quatre (au moins) avancés par l’étude y est abordé, comme s’il suffisait de réfuter un seul argument pour que l’affirmation « la CDC a gonflé les chiffres de mortalité du covid-19 par 1600 % » fût totalement fausse, et non au moins partiellement vraie. De là la principale faiblesse de cette « vérification de faits » qui manque de profondeur.

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La modification de l’enregistrement des causes de décès

Interrogé par l’AFP, Bob Anderson, chef des statistiques sur la mortalité au NCHS, l’agence statistique de la CDC, nie que les changements apportés aux règles d’enregistrement des décès eussent modifié en quelque façon que ce fût les taux de mortalité officiels attribués au covid-19.

Ce que l’étude de l’IPAK et du PHPI affirme, relativement à l’enregistrement des « décès covid », c’est que le 24 mars 2020 la CDC a modifié le protocole d’enregistrement de telle sorte que les procureurs, les examinateurs médicaux, les médecins légistes, etc. dussent inscrire le covid-19 dans la Partie I du rapport de décès en tant que cause principale, indifféremment des autres causes, au lieu de l’inscrire dans la Partie II comme cause concurrente en présence de causes préexistantes. Le coronavirus y était donc indûment mis en valeur au détriment des autres causes de décès, ce que l’étude reproche par ailleurs.

De son côté, Bob Anderson déforme les propos de l’étude en déclarant que celle-ci affirmait que l’ancien système de la CDC n’aurait compté que les décès uniquement covid sans comorbidité. Selon l’AFP :

Selon Bob Anderson, les auteurs du document se trompent en estimant que, avec l’ancien système, seuls les certificats de décès qui incluent le Covid-19, sans comorbidité mentionnée, compteraient dans le total.

Et le gars de la CDC de détailler ensuite comment certaines comorbidités peuvent être causées par le covid (pulmonie, gêne respiratoire, etc.), et que l'on meurt rarement du covid-19 seul, mais bien des complications qui en résultent. Sans doute, mais cela n’élimine pas les autres comorbidités, préexistantes au covid.

Bob Anderson déclare enfin que les modifications apportées à l’enregistrement des décès comprenaient uniquement un nouvel indicatif, comme pour n’importe quelle nouvelle maladie, et la façon de s’en servir. Pourtant, selon l’étude, il ne s’agit pas d’une modification aussi simple que celle mentionnée ci-haut, il s’agit d’un changement à l’importance à accorder au covid-19, et j’aimerais que Bob, au lieu de parler à côté, nous démontrât qu’on enregistre toujours le coronavirus dans la Parti II, et s’il y a eu un changement par rapport à cela, que ça ne change rien, documents complets à l’appui.

Les « vérificateurs » n’ont interrogé qu’une seule des deux parties impliquées, à savoir la CDC — qui, si elle ment vraiment comme l’indique l’étude, continuera à mentir — sans consulter les auteurs de l’étude, sans présenter d’analyse de l’étude, rien, aucune confrontation, aucun tiers questionné, la CDC a prononcé son oracle, et tous n’ont plus qu’à se prosterner.

Outre le manque de profondeur de la « réfutation » de l’AFP et sa partialité, il faut remarquer qu’elle n’aborde pas la question des trois autres points (au moins) abordés par l’étude, à savoir :

  1. La CDC a elle-même admis que les tests PCR pouvaient donner un résultat positif quand la personne présentait les anticorps correspondant à une famille de virus causant le rhume commun… combien de gens n’ont-ils pas attrapé le rhume ?
  2. L’OMS a déclaré le 20 janvier que les tests pouvaient donner de faux positifs ― par conséquent les chiffres officiels de cas de covid sont trop élevés, donc ceux de décès aussi.
  3. Les modifications dans l’enregistrement des cas de covid, par rapport aux autres maladies, faisant compter des cas probables de covid comme cas réels sans preuve définitive d’infection.

Si tout cela ne contribue pas à gonfler un tant soit peu les chiffres officiels de cas covid, donc de décès, je ne sais ce qu’il leur faut de plus pour admettre partiellement l’énoncé suivant : la CDC a gonflé les chiffres de mortalité du covid-19 par 1600 %.

Car leur jugement est sans nuance, la CDC a 1600 % raison et ne saurait admettre aucune contradiction.

Ah oui, l’un des points sous-jacents à toute l’affaire est que les diverses manipulations opérées par la CDC étaient illégales, selon l’étude, mais légales selon les deux avocats consultés par l’AFP. Franchement, l’avis d’un avocat en vaut bien un autre, et le leur pourrait s’avérer erroné.

Je ne sais si les auteurs de l’article étaient de bonne foi, mais il demeure que, si les travers de leur analyse ne sont pas voulus comme méthode de désinformation, on peut en souligner les défauts qui se retrouveront forcément dans d’autres de leur « vérifications de faits » :

  1. Présentation partielle des faits.
  2. Déformation de la position de l’adversaire
  3. Réfutation totale du tout par une partie quand toutes les parties sont concurrentes à la conclusion.
  4. Partialité dans le choix des opinions présentées.
  5. Manque de profondeur de l’analyse.

Voilà, à nouveau je ne peux prouver que l’étude en question est correcte, mais je peux au moins démontrer que sa réfutation ne tient pas debout. Si l’AFP a raison, je veux bien le reconnaître, mais sa « vérification de faits » n’est pas convaincante.



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