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L'État ne peut être neutre : réflexion de Campagne Québec-Vie sur l'euthanasie et la « charte des valeurs québécoises »

Nous croyons que la volonté du gouvernement québécois de légaliser l’euthanasie et de promulguer une « charte des valeurs québécoises » manifeste l’un et l’autre un mal identique qui ronge la quasi-totalité des pays occidentaux : le libéralisme.

Le libéralisme : coquille vide, idole muette

Le libéralisme moderne est né à la suite des guerres des religions d’Europe. Il s’est nourri par la suite des progrès fulgurants de la science expérimentale. Les dirigeants des diverses nations européennes souhaitaient mettre de côté leurs différends théologiques et moraux pour miser plutôt sur l’ordre et la paix temporels, quitte à laisser indéfiniment en suspens des débats fondamentaux. En même temps, les progrès de la science expérimentale donnaient à espérer que tout problème pourrait se résoudre par les moyens de plus en plus puissants de la technique.

Cette « tentation technicienne » à laquelle nous avons succombé a fait de nous (les Occidentaux), après 300 ans d’acculturation libérale, des génies en technique mais des idiots en morale, en théologie et en humanité. Nous savons peut-être comment faire, mais nous avons oublié ce que nous devons faire. Nous peinons à fonder un projet commun, car rien ne nous rassemble, aucune vertu, aucune notion du bien, sauf une dépendance à la technique (moyens de transport, gadgets électroniques, systèmes de communications, systèmes de gouvernance, etc.).

Aujourd'hui, l’idole du libéralisme, mélange d’indifférence au bien et de fétichisme de la technologie, déçoit de plus en plus. On la voit comme elle est: une idole muette, sans vie. Voilà pourquoi plusieurs s’efforcent de façonner une idole à leur convenance : la société se désagrège et chacun se rabat sur ses obsessions personnelles. Les uns tombent dans un hédonisme égoïste; les autres prônent l’indépendance ou un autre projet politique majusculaire pour se donner une espérance apte à remplir le vide qui les accable; un certain nombre se lance dans un activisme bourgeois, comme la défense des phoques ou des koalas. Tout pour combler ce vide causé par la répression de toute question portant sur le bien et son fondement, c’est-à-dire Dieu, répression qui prive la personne de ce qui est le plus précieux : ses raisons de vivre, ses responsabilités envers son Créateur. 

Les hyper-libéraux

Toutefois, plusieurs parmi nous sont encore entichés de libéralisme. Comme les Aztecs qui, en constatant que leur culte à des dieux féroces ne donnait plus les résultats escomptés, multipliaient les sacrifices humains, ces hyper-libéraux, voyant les problèmes démographiques, économiques, sociétaux et existentiels s’aggraver, redoublent d’ardeur dans leur culte envers l’idole libérale. Ce qui se traduit par une fuite en avant, par le passage d’une mise entre parenthèses de la transcendance en une hostilité ouverte envers toute transcendance et toute loi qui pourrait encadrer ou limiter l’autonomie absolue de l’individu. Et le tout est doré d’un optimisme outrancier en la puissance salvatrice de la technique, qui saura, par quelque système miraculeux, fonder une société en harmonisant tous les intérêts divergents d'individus désormais purement autonomes.

L’euthanasie

On peut maintenant mieux comprendre l’empressement au Québec de légaliser l’euthanasie. C’est le libéralisme qui se manifeste par le culte simultané de l’autonomie individuelle et de la gestion. Comme le dit le rapport Ménard (qui, avec le rapport de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, présente divers arguments juridiques et philosophiques pour justifier la décision du gouvernement québécois de déposer le projet de loi 52 qui vise à dépénaliser l’euthanasie au Québec), l’autonomie de l’individu prime sur toute autre considération, sauf un prétendu « intérêt de l’État pour la vie ». Et c’est la technique administrative (l’application rigoureuse de balises) qui, comme par magie, préviendrait tout dérapage relié au fait de donner le droit de tuer aux employés de l’État.

« Charte des valeurs » : La tyrannie s’installe

Paradoxalement, la conséquence de l’hyper-libéralisme, ce culte voué à l’autonomie absolue de l’individu et de la technologie, sera la tyrannie. Car seule la tyrannie est en mesure d’encadrer des individus autonomes n’ayant en commun que le désir de faire ce qu’ils veulent. Le prétendu « intérêt de l'État pour la vie » déguise une réalité effrayante : l'État libéral, se considérant le garant de l'autonomie absolue de l'individu, se pose comme bien ultime, et s'arroge le titre de Dieu. Cette tyrannie, nous en voyons les prémices dans le projet de loi de la soi-disant « Charte des valeurs québécoises ».

Cette charte constitue une tentative de l'État pour refaire une société éclatée par l'exaltation de l'autonomie et le rejet de Dieu. Puisqu'il s'agit d'un État libéral qui ne prétend plus fonder ses lois sur une métaphysique et une théologie cohérentes, nous trouvons dans cette charte un ramassis de « valeurs » qui font l'objet d'un consensus mou où ne surnage qu’une conception abstraite de l’égalité. En même temps, des droits fondamentaux tels la liberté religieuse sont bafoués par l'interdiction des employés de l'État de porter des symboles religieux ostentatoires. Voilà donc les débuts de la tyrannie: le mépris de droits fondamentaux d’un État qui se prend pour un dieu.

Solution: Suprématie de Dieu et respect de la loi naturelle

Pour mettre à sa place l'État tyrannique et l'individu-roi, nous proposons une revalorisation du legs négligé qu’est le concept de loi naturelle, dont on peut dériver, sans besoin de se référer à la Révélation, les droits, les responsabilités et la finalité de l'homme. Cette revalorisation entraînera nécessairement une répudiation d'un principe fondateur du libéralisme : la mise entre parenthèses de la question politique de Dieu pour un temps indéfini, assurant la prétendue « neutralité » de l'État et l'autonomie absolue de l'individu. Cette réappropriation de la loi naturelle et de la suprématie de Dieu signalera aussi un retour à la réalité, car l'État n'a jamais été, n'est pas, et ne pourra jamais être « neutre », c'est-à-dire libre de toute conception du bien et de Dieu, et l'autonomie absolue est évidemment une chimère.

Mettre de côté la question de Dieu et de ses commandements par peur des frictions, c’est faire l'autruche. Une fois l'impossibilité d'une neutralité de l'État reconnue, il incombe aux dirigeants, par souci de promouvoir le véritable bien commun, de revisiter le concept de loi naturelle, seul capable d’établir un authentique vivre-ensemble, loin des tyrannies forgées en vue de contenir l'anarchie individualiste.

GEORGES BUSCEMI

Porte-parole et président de Campagne Québec-Vie

Comptant mille donateurs annuels issus de toutes les couches de la société québécoise, Campagne Québec-Vie est un organisme à but non lucratif qui a pour but de promouvoir la famille traditionnelle et le respect de la vie humaine de la conception à la mort naturelle.

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