Par Emily Mangiaracina — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
2 janvier 2025 (LifeSiteNews) — Une loi de Floride interdisant aux enfants de moins de 14 ans d’utiliser les médias sociaux est entrée en vigueur mercredi.
HB3, signée par le gouverneur de Floride Ron DeSantis en mars, exige une autorisation parentale pour que les jeunes de 14 et 15 ans puissent utiliser des plateformes de médias sociaux telles qu’Instagram et TikTok. La loi vise les sites de médias sociaux présentant des « caractéristiques addictives » telles que le « défilement infini » et la lecture automatique des vidéos.
La loi exige également une vérification de l’âge — soit « anonyme », soit « standard » — sur les sites contenant des contenus jugés « préjudiciables aux mineurs », tels que les sites pornographiques, dont l’accès nécessite d’avoir au moins 18 ans.
Les critiques ont dénoncé la loi comme une violation des droits civils, et les réactions des parents sont apparemment mitigées. Les parents de Floride interrogés sur le terrain par WCTV ont largement soutenu la mesure, et Fox News a rapporté que la « grande majorité » des parents interrogés en Floride préféreraient contrôler eux-mêmes l’utilisation des médias sociaux par leurs enfants.
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Benny Bolden Jr, père de trois enfants à Tallahassee, fait partie de la douzaine de parents qui ont déclaré à WCTV mercredi qu’ils soutenaient généralement la loi.
« Si les médias sociaux peuvent être très positifs, ils peuvent aussi être très dangereux », a déclaré M. Bolden.
Il a été démontré que l’utilisation des médias sociaux est liée à des problèmes psychologiques et physiques chez les enfants et qu’elle est truffée de contenus pornographiques difficiles à réglementer. Ils sont également utilisés par des prédateurs qui ciblent les enfants pour les amadouer et les exploiter [sexuellement].
Un sondage Gallup de 2023 a révélé que les enfants de 13 et 14 ans passent en moyenne plus de quatre heures par jour sur les plateformes de médias sociaux. Selon une étude du Pew Research Center de 2024, 87 % des enfants de cette tranche d’âge passent du temps sur YouTube, 55 % sur TikTok, 44 % sur Snapchat et 43 % sur Instagram.
Les commentateurs ont fait remarquer que la loi est difficile à appliquer. Avant l’entrée en vigueur du projet de loi, les législateurs ont déclaré que l’application de la loi serait laissée aux entreprises de médias sociaux. Leurs propres tentatives de régulation de l’utilisation des médias sociaux seraient probablement faciles à contourner par les enfants.
L’ancien président de la Chambre des représentants de Floride, Paul Renner, a dénoncé les médias sociaux comme une « ruelle sombre [...] où les prédateurs les ciblent et où les médias sociaux dangereux entraînent des taux plus élevés de dépression, d’automutilation et même de suicide », une affirmation étayée par des recherches en sciences sociales.
Par exemple, un article publié en 2022 dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health identifie la « dépression » et les « problèmes psychologiques » comme des problèmes affectant les mineurs utilisant les médias sociaux.
« Les autres problèmes associés identifiés étaient ceux concernant le sommeil, la dépendance, l’anxiété, les questions liées au sexe, les problèmes de comportement, l’image corporelle, l’activité physique, la manipulation en ligne, [la détérioration de] la vue, les maux de tête et les caries dentaires », écrivent les chercheurs.
Un article publié en 2021 dans la même revue identifiait « l’insomnie », « les faibles résultats scolaires » et « les troubles de l’humeur » comme quelques-uns des effets néfastes de l’utilisation des médias sociaux et des smartphones par les adolescents.
Toutefois, certains groupes ont exprimé des inquiétudes quant à la protection de la vie privée et de la liberté d’expression en ce qui concerne différents aspects du projet de loi.
« En interdisant les comptes de médias sociaux aux utilisateurs de moins de 13 ans, ou de moins de 16 ans sans le consentement des parents, le projet de loi exige que les adolescents et les parents révèlent leur identité pour vérifier leur relation et le consentement des parents », a écrit la Fondation pour les droits individuels et l’expression dans son analyse. « Ce faisant, la disposition élimine l’anonymat pour tout le monde — adultes et mineurs ».