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Un prêtre pro-contraception engagé pour enseigner l'éthique au nouvel Institut Jean-Paul II à Rome


Photo ci-dessus : Maurizio Chiodi, © Diane Montagna.

Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)

L’Institut Jean-Paul II (devenu Institut théologique des sciences du mariage et de la famille) proposera cette année des cours dispensés par des professeurs ouvertement favorables à la contraception dans certaines circonstances, ainsi qu’à la valorisation des actes homosexuels. Le P. Maurizio Chiodi et le P. Pier Davide Guenzi se sont tous deux exprimés en ce sens. Le dévoiement de l’institution voulue par Jean-Paul II se poursuit de manière spectaculaire, confirmant à sa manière ce dont sœur Lucie de Fatima avait averti feu Mgr Carlo Caffarra : la dernière bataille de Satan contre l’Eglise porterait sur le mariage et la famille. Elle écrivait cela au futur cardinal en réponse à la demande de prières que ce dernier lui avait adressée au moment de la création de l’Institut.

Je vous propose ici ma traduction intégrale de l’article publié hier [12 septembre] sur LifeSiteNews à ce propos par Diane Montagna. — J.S.

C’est une nouvelle incursion de la culture de mort ecclésiastique dans les institutions fondées par saint Jean-Paul II : un prêtre connu pour avoir approuvé la contraception artificielle et les unions homosexuelles vient d’être officiellement engagé comme professeur à l’Institut pontifical Jean-Paul II à Rome.

Le nouveau programme de cours pour l’année académique 2019-2020, publié le 11 septembre, indique que le Père Maurizio Chiodi, spécialiste italien de théologie morale, donnera un cours de licence intitulé « L’éthique théologique de la vie » et animera également un séminaire de doctorat intitulé « Conscience et discernement : texte et contexte du chapitre 8 d’Amoris Laetitia. »

Le P. Chiodi a déjà par le passé invoqué le controversé chapitre 8 du document de synthèse du Pape François sur la famille pour justifier le recours à la contraception artificielle et pour faire valoir la bonté morale des relations homosexuelles.

En 2016, le P. Chiodi a donné une conférence dans une université pontificale de Rome au cours de laquelle il affirmait qu’il y existe « des circonstances — je me réfère à Amoris Laetitia, chapitre 8 — qui, précisément pour des raisons de responsabilité, exigent la contraception. »

Lorsque « les méthodes naturelles sont impossibles ou difficiles à mettre en œuvre, d’autres formes de responsabilité doivent être trouvées », avait-il affirmé. Dans de telles circonstances, disait Chiodi, « le recours à une méthode artificielle de régulation des naissances pourrait être reconnu comme l’accomplissement d’un acte de responsabilité, non pas pour rejeter radicalement le don d’un enfant, mais parce que dans ces situations la responsabilité appelle le couple et la famille à d’autres formes d’accueil et d’hospitalité ».

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Plus récemment, dans une interview accordée en juillet 2019 à Avvenire, publiée après la « purge » de l’Institut Jean-Paul II à Rome au cœur de l’été, Chiodi a suggéré sur la base d’Amoris Laetitia que les actes sexuels dans une relation homosexuelle peuvent être bons, du moins dans certaines circonstances.

« Comme l’a rappelé le Pape François, même s’il s’agit d’une autre question, celle des “divorcés et des remariés”, il est clair que, dans une perspective historique, on demande à chacun non seulement ce qui est possible pour lui, mais aussi ce qui est possible pour lui à un moment particulier de sa vie », a-t-il dit.

Le P. Chiodi poursuivait : « Il est clair que, dans une perspective historique, on demande à chacun non seulement ce qui lui est possible, mais aussi ce qui lui est possible à un moment donné de sa vie. De ce point de vue, il me semble qu’il est difficile — voire impossible — de donner des réponses préfabriquées, comme si toutes les réponses pratiques pouvaient être déduites immédiatement d’une théorie anthropologique. »

Le théologien moral italien ajoutait : « Je crois que les relations des couples homosexuels présentent des lacunes et des différences indéniables qui empêchent ces derniers d’être assimilés aux couples hétérosexuels, parce qu’elles en annulent la diversité. Néanmoins, la fonction morale concerne les possibilités réelles, c’est-à-dire le bien possible, qui considère l’histoire réelle d’un sujet. »

« C’est pourquoi, concluait le P. Chiodi, je n’exclus pas que, sous certaines conditions, la relation d’un couple homosexuel puisse être, pour tel sujet, la manière la plus fructueuse de vivre de bonnes relations, compte tenu de leur signification symbolique, qui est à la fois personnelle, relationnelle et sociale. C’est le cas, par exemple, lorsque la relation stable est le seul moyen d’éviter le vagabondage sexuel ou d’autres formes de relations érotiques humiliantes et dégradantes ou lorsqu’elle est une aide et un stimulant pour s’engager sur le chemin des bonnes relations. »

Au lendemain de l’interview, LifeSiteNews confirmait que le P. Chiodi avait été invité par le nouveau Chancelier de l’Institut nouvelle manière, Mgr Vincenzo Paglia, à y donner des cours.

Puis, le 4 septembre, après la pause estivale traditionnellement observée à Rome, l’Osservatore Romano, journal du Vatican, a présenté un article du P. Chiodi sur le « renouveau » de l’Institut Jean-Paul II, intitulé : « La tradition réinterprétée dans le temps présent. »

Le P. Chiodi n’est pas le seul professeur controversé à avoir été engagé par le nouvel Institut Jean-Paul II. Le nouveau programme de cours indique que le P. Pier Davide Guenzi, un autre prêtre partisan des unions homosexuelles, donnera un cours de doctorat sur « L’idée du droit naturel dans la Bible » et un cours intitulé « Anthropologie et éthique de la naissance ». La bibliographie de ce dernier cours comprend un texte du P. Maurizio Chiodi.

Dans une interview accordée en février 2019 à Avvenire, le P. Guenzi, président de l’Association des Théologiens Moraux et collègue de Chiodi à l’Université du Nord de l’Italie à Milan, avait soutenu, sur la base d’Amoris Laetitia, que les relations homosexuelles peuvent être moralement bonnes.

« Poussés par l’expérience des croyants homosexuels, nous sommes invités aujourd’hui à comprendre comment… le lien entre l’homme et la femme n’épuise pas toutes les formes de l’expression humaine, même du point de vue affectif » avait-il déclaré.

Alors que le programme académique de 2019-2020 accorde une large place aux cours et aux séminaires animés par Chiodi et Guenzi, des cours fondamentaux comme celui de théologie morale fondamentale que dispensait Mgr Livio Melina, spécialiste de théologie morale respecté et ancien président de l’Institut Jean-Paul II, ainsi que plusieurs cours de théologie morale spéciale, ont été supprimés.

Benoît XVI a ouvertement exprimé sa « solidarité » avec Mgr Melina en lui promettant de prier pour lui ; le pape François a pour sa part choisi de garder le silence alors que Mgr Paglia continue de « nettoyer » l’Institut fondé par Jean-Paul II.

Diane Montagna, LifeSiteNews
© leblogdejeannesmits pour la traduction



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