Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Pxfuel
15 juillet 2021 (LifeSiteNews) — Il y a quelques années, j’ai interrogé en entrevue Stephen Mansfield à propos de son livre The Faith of the American Soldier. Parti avec des soldats, sur le terrain, en Irak, pour faire des recherches sur les croyances des militaires ainsi que sur le rôle des aumôniers au service des troupes, il a produit un récit fascinant (et presque unique) de la foi sous le feu de l’ennemi. Mais il m’a dit qu’un aspect nouveau du rôle de la foi dans l’armée était la mesure dans laquelle les activistes progressistes poussaient un nouveau programme que de nombreux aumôniers trouvaient incompatible avec leurs croyances. Dans une guerre pour le cœur et l’esprit des combattants américains, les activistes progressistes gagnaient — du moins, en termes d’infiltration de l’institution.
Un rapport récent indique que ces tendances s’accélèrent rapidement. Selon le Daily Mail, un rapport officiel affirme que « la marine américaine est trop faible pour la guerre en raison de l’aversion au risque, du politiquement correct et de l’obsession du contrôle des hauts gradés ». Le rapport, qui a été préparé par le contre-amiral Mark Montgomery et le lieutenant-général des Marines Robert Schmidle et commandé par des membres du Congrès en réponse à deux collisions impliquant des navires de la marine et à la reddition de deux navires à l’Iran, « affirme que les forces de guerre de surface de la marine ont des problèmes systémiques de formation et de commandement, en particulier l’accent mis sur la diversité qui éclipse les compétences de base en matière de préparation. »
Après avoir interrogé anonymement près de quatre-vingts officiers de la marine, Montgomery et Schmidle ont constaté que 94 % des personnes interrogées pensaient que les récents échecs — y compris les deux collisions dans le Pacifique — faisaient « partie d’un problème plus large dans la culture ou le commandement de la marine ».
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Comme l’a dit de manière cinglante un officier retraité : « Je vous garantis que chaque unité de la Marine est à jour dans sa formation sur la diversité. Je suis désolé de ne pas pouvoir en dire autant de leur formation à la conduite des navires. » Selon un lieutenant noir : « Parfois, je pense que nous nous préoccupons plus de savoir si nous avons suffisamment d’officiers de la diversité que de savoir si nous survivrons à un combat avec la marine chinoise. C’est criminel. Ils pensent que ma seule valeur est d’être une femme noire. »
Dans l’ensemble de la marine américaine, des officiers ─ y compris des capitaines ─ se sont plaints que les hauts gradés semblent privilégier les apparences plutôt que la capacité à mener des guerres. Le rapport conclut que l’accent excessif mis sur l’ingénierie sociale nuit à la préparation de la marine au combat : « Les programmes d’études non liés au combat consomment les ressources de la marine, encombrent les boîtes de réception, créent des bourbiers administratifs et monopolisent un temps de formation précieux. En chargeant les marins avec des formations et des tâches administratives non liées au combat, le Congrès et les dirigeants de la marine risquent de les envoyer au combat moins bien préparés et moins concentrés que leurs adversaires. »
La conclusion finale est surprenante : « Un conflit majeur entre pairs au XXIe siècle se déroulera probablement en grande partie sur les théâtres d’opérations navales. Contrairement à la dernière Grande Guerre de la marine de surface, qui s’est terminée il y a 76 ans, un tel conflit se déroulera probablement rapidement et ne laissera pas beaucoup de temps pour l’apprentissage organisationnel une fois qu’il sera en cours. Si des changements ne sont pas apportés, la Marine risque de perdre le prochain conflit majeur. »
Dans The American Conservative, Douglas Macgregor, colonel à la retraite de l’armée américaine et ancien conseiller principal du secrétaire à la Défense, note que, de plus en plus, les responsables militaires ne font que suivre les diktats des superviseurs civils ─ et sont donc « prêts à adopter n’importe quelle politique sociale politiquement mandatée que leurs supérieurs civils exigent, à condition qu’on les laisse diriger la bureaucratie des services, contrôler les promotions et structurer les forces comme ils le souhaitent. Ainsi, punir les aspirants qui critiquent les Black Lives Matter et obliger les soldats à marcher en talons hauts ou à adopter des politiques au sujet de l’identité, même s’il est prouvé que de telles politiques pourraient affaiblir, voire subvertir, la puissance de combat américaine, se fait avec étonnamment peu de fanfare. »
Pour les progressistes, tout passe après les impératifs de la révolution ─ et cela inclut même la préparation au combat des forces armées.