Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Thank you for visiting my page/Flickr/Wikimedia Commons
11 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Ce matin, ma famille a assisté à la cérémonie du jour du Souvenir au cénotaphe de la petite ville de Tillsonburg. Je constate que plus je vieillis, plus je suis ému par tout cela — la dernière sonnerie, les hymnes, les drapeaux en berne, la poignée de plus en plus réduite d’anciens combattants qui bravent le froid de novembre pour saluer leurs camarades tombés au combat, les vers du poème de Laurence Binyon de 1914 « For the Fallen » (Pour ceux qui sont tombés au champ d’honneur) :
Ils ne vieilliront pas, comme nous qui sommes restés.
L’âge ne les atteindra pas, ni le poids des années.
À l’heure du crépuscule et à celle de l’aube,
Nous nous souviendrons d’eux.
Mes premiers souvenirs du jour du Souvenir remontent à l’époque où j’y assistais avec mes grands-parents, tous libérés par les Canadiens aux Pays-Bas. L’année dernière, ma fille a eu l’occasion de rencontrer un ancien combattant qui avait combattu aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale et de le remercier. Cette année, l’aumônier a raconté que son beau-père avait lui aussi combattu aux Pays-Bas. Le Jour du Souvenir est très personnel pour ma famille et je le considère comme la fête non religieuse la plus importante de l’année.
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Cette année, les Forces armées canadiennes ont émis une directive — pour la deuxième année consécutive — stipulant que les cérémonies organisées dans tout le pays devaient rester laïques. Il s’agit d’une tentative d’effacer les valeurs fondamentales du patrimoine canadien, ce qui est ridicule si l’on considère le fait que la plupart des cénotaphes contiennent des symboles religieux et que nombre d’entre eux prennent la forme de croix. Les cimetières des soldats tombés au combat — j’ai visité des cimetières de Gallipoli à Arnhem — sont également remplis de rangées de croix, une rangée après l’autre, marquant le sacrifice monumental d’une civilisation chrétienne.
Je ne sais pas ce qui s’est passé aux autres cénotaphes du Canada, mais à Tillsonburg, la directive a été ignorée. La cérémonie a débuté par la récitation du « Psaume du soldat », le Psaume 91 :
Celui qui habite sous l’assistance du Très-Haut demeurera sous la protection du Dieu du Ciel. Il dira au Seigneur : vous êtes mon défenseur et mon refuge. Il est mon Dieu ; j’espérerai en Lui. Car c’est Lui qui m’a délivré du piège du chasseur, et de la parole âpre et piquante. Il te mettra à l’ombre sous Ses épaules, et sous Ses ailes tu seras plein d’espoir. Sa vérité t’environnera comme un bouclier ; tu ne craindras pas les frayeurs de la nuit, ni la flèche qui vole pendant le jour, ni les maux qui s’avancent dans les ténèbres, ni les attaques du démon de midi. Mille tomberont à ton côté, et dix mille à ta droite ; mais la mort n’approchera pas de toi.
La récitation a été suivie du chant de « O God, Our Help in Ages Past », l’hymne joué par la BBC lors de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale et lors des funérailles de Winston Churchill en 1965. Un aumônier a prononcé des prières qui recommandaient sans équivoque le Christ comme voie de salut et il priait pour le bonheur éternel de toutes les personnes présentes. Les centaines de personnes présentes ont retiré leurs chapeaux et ont incliné la tête. Certains ont prié avec eux ; il y a eu quelques « amen ». La cérémonie s’est terminée par le « God Save the King » et une bénédiction chrétienne.
Un membre des forces armées canadiennes a récemment envoyé un courriel à LifeSiteNews : « Ce désir constant d’effacer Dieu de notre culture est hautement idéologique. Les Canadiens ne soutiennent pas cela. Les anciens combattants ne l’appuient pas. Et nous avons tous vu ce qui se passe au sud de la frontière lorsque le gouvernement est déconnecté des traditions et des valeurs de son propre peuple. Nous parlons ici de valeurs traditionnelles fondamentales qui ont permis à notre société de rester cohérente, fonctionnelle et florissante pendant des centaines et des milliers d’années ». Il a raison, et à Tillsonburg aujourd’hui, nous nous en sommes également souvenus.
Dans un pays de plus en plus laïc, gouverné par un homme qui a déclaré que le Canada n’a « pas d’identité fondamentale » et qu’il est le premier « État postnational » de l’Occident, le jour du Souvenir est une sévère réprimande. Le Canada a un patrimoine et une identité, et cette identité était chrétienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des milliers de personnes ont envahi les rues de Calgary et de tout le pays pour prier pour les soldats qui montaient à l’assaut des plages le jour J. Nos dirigeants ont reconnu la nécessité de l’aide de Dieu. Et le 11 novembre de chaque année, malgré les directives de nos dirigeants, les Canadiens se rassemblent et, pendant un instant, se souviennent de ce que nous étions.