Le journal le Figaro du 24 février 2012 nous apporte cette nouvelle: le gouvernement anglais rappelle aux médecins que de de participer à un avortement sélectif est passible de prison et que ces médecins seront radiés de l'ordre. Le ministre de la Santé britannique, Andrew Lansley, a affirmé qu'il trouvait cette pratique "totalement répugnante". Est-ce que les Anglais accepterait d'échanger leur ministre de la santé pour notre ministre québécois de la santé? On peut toujours rêver... Voici un extrait de l'article du Figaro:
«Pourquoi souhaitez-vous avorter?
- Je ne veux pas de fille
- D'accord, mais on indiquera une autre raison sur votre dossier.Trop jeune pour être mère, ça vous va?»
Tel est en substance le dialogue qu'à pu filmer en caméra cachée le journal britannique The Daily Telegraph, qui mène cette semaine une enquête sur les avortements liés au sexe du foetus au Royaume-Uni. Les investigations du journal ont pu mettre en lumière les pratiques illégales de trois centres médicaux du pays, et ont conduit le ministère britannique de la Santé à demander l'ouverture d'une enquête de police.(...)
Les justifications acceptées par la loi de 1967 relèvent du médical (grossesse pouvant menacer la vie ou la santé de la mère, enfant malformé ou handicapé) ou du social (la mère n'est pas en mesure de pouvoir élever un enfant). Réaliser un avortement à cause du sexe de l'enfant à naître est donc illégal.
Réaliser un avortement à cause du sexe de l'enfant à naître est donc illégal.
Trois médecins piégés par le Daily Telegraph
Les journalistes du Telegraph ont pourtant obtenu trois accords pour avorter dans les neuf centres médicaux qu'ils ont consulté en caméra cachée. Dans l'un d'entre eux, situé à Manchester, une médecin a donné son feu vert à une fausse patiente affirmant ne pas vouloir de fille. «Je ne vais pas poser plus de questions. Si vous voulez un avortement, vous voulez un avortement, voilà tout», explique-t-elle alors qu'elle est filmée à son insu. Au téléphone, elle explique à un autre médecin que cet avortement est demandé «pour des raisons sociales» et que la patiente «ne souhaite pas répondre aux questions». Une date d'intervention est programmée quelques jours plus tard. Après la diffusion de la vidéo sur le site du Telegraph, l'hôpital a mis à pied la femme médecin et suspendu tous les avortements prévus dans le centre.
Un autre cas a été filmé à Birmingham. La patiente explique vouloir mettre un terme à sa grossesse car elle attend une fille mais son conjoint ne veut qu'un garçon. «C'est votre raison? Ce n'est pas bien. Ca se faisait dans le temps, oui, mais c'est une forme d'infanticide féminin, n'est-ce pas?», objecte le médecin. «Est-ce qu'on peut mettre une autre raison dans le dossier?», demande la fausse patiente. «Oui, tout à fait, car votre justification n'est pas bonne. Je vais mettre «trop jeune pour être mère», ça vous va?», lui répond en souriant le docteur.
Dans une dernière clinique de Londres, une femme médecin a également donné son accord pour qu'une fausse patiente n'ait pas de garçon. «Mon mari a déjà eu un garçon d'un premier mariage et nous n'en voulons pas un second», s'est justifiée la jeune femme. D'après le journal, les parents ne voulant pas mener une grossesse à terme à cause du sexe de l'enfant le font pour des raisons culturelles, mais aussi pour «équilibrer» la famille, afin de ne pas avoir que des filles ou que des garçons.
Une pratique «totalement répugnante»
Les révélations du Telegraph ont entraîné une réaction immédiate du ministère britannique de la Santé. Les autorités ont demandé l'ouverture d'enquêtes policières et administratives dans les cliniques incriminées. Une directive va également être envoyée dans tous les hôpitaux pratiquant l'avortement afin de leur «rappeler leurs responsabilités et le contenu de la loi autorisant l'avortement».
«Pratiquer un avortement uniquement à cause du sexe de l'enfant est de mon point de vue totalement répugnant», a affirmé au journal le ministre de la Santé, Andrew Lansley. «C'est également illégal. Les lois de ce pays sont édictées par le Parlement, pas par quelques médecins. S'ils ne sont pas pas d'accord avec la loi, qu'ils le fassent savoir. Mais bafouer les règles car ils croient mieux savoir que les autres ce qu'il faut faire est inacceptable». Andrew Lansley rappelle également que de tels actes «sont passibles de prison. Les médecins en question seront radiés de l'ordre. Et nous n'hésiterons pas à examiner toutes les preuves qui arriveront entre nos mains».
|
|