Par Right to Life UK (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Bound4LIFE Fort Myers/Facebook
Un certain nombre de députés qui se disent « pro-vie » ont voté en faveur d’un projet de loi qui, s’il était adopté, rendrait illégal en Irlande du Nord le fait d’offrir de l’aide, des conseils ou même de prier devant des cliniques d’avortement et des hôpitaux proposant des avortements.
Le projet de loi, présenté par Clare Bailey, chef du Parti vert, a été adopté en deuxième lecture par 58 voix contre 29. Si le projet de loi est adopté, le fait d’« influencer une [femme souhaitant avorter], que ce soit directement ou indirectement », dans une « zone d’accès sécurisé » constituera une infraction pénale.
Contrairement à d’autres tentatives visant à créer une zone de censure autour des cliniques d’avortement, ce projet de loi ne précise pas les paramètres exacts en mètres. Il stipule que la zone de censure comprend « la zone publique située devant le [lieu où les avortements sont pratiqués] et à proximité immédiate » de ces locaux.
Les propositions de Mme Bailey ont été présentées au palais de Stormont, siège de l’Assemblée législative, dans le cadre d’un projet de loi d’initiative parlementaire et font peser sur le ministère de la Santé la responsabilité d’établir ces zones de censure qui ne permettent pas les protestations, aussi pacifiques soient-elles, ni les offres d’aide ou de conseil.
La législation visant à prévenir le harcèlement existe déjà
M. Jim Allister, membre de l’Assemblée législative (MLA) de la Traditional Unionist Voice, s’est montré très critique à l’égard de la législation proposée, arguant que la législation visant à prévenir le harcèlement existe déjà. Il a déclaré « En vertu de la législation qui existe actuellement... le harcèlement est déjà une infraction pénale, et en vertu du Public Order Order 1987, les désordres et tout ce qui l’accompagne sont déjà une infraction pénale. Où se trouve la nécessité de faire double emploi dans le projet de loi ? »
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En 2018, le ministre de l’Intérieur britannique de l’époque, Sajid Javid, lorsqu’il avait rejeté les appels à l’introduction de zones de censure devant les cliniques d’avortement en Angleterre, avait fait la même remarque en disant : « l’introduction de zones tampons nationales ne serait pas une réponse proportionnée ».
« Les principales activités signalées lors des manifestations sont la prière, le déploiement de banderoles et la distribution de tracts. Les activités plus agressives ont été relativement peu signalées ».
« Tout serait considéré comme criminel, aussi bien une conversation qu’un tract »
Alors que le DUP et le TUV ont déclaré qu’ils sont fermement opposés à cette mesure, arguant qu’elle pourrait affecter le droit de manifester et qu’une telle législation n’est pas nécessaire, le Sinn Féin, l’Alliance, le SDLP et les députés unionistes d’Ulster figurent parmi les partis favorables à cette initiative.
Le SDLP est un parti qui se qualifie lui-même de pro-vie et un certain nombre de députés unionistes d’Ulster sont également des députés qui se proclament « pro-vie » et qui courtisent le vote pro-vie dans leurs circonscriptions. Aucun député du SDLP ou de l’Ulster Unionist ne s’est opposé au projet de loi. La liste complète des votes [...].
Le député DUP, Jonathan Buckley, a qualifié le projet de loi de « régressif » et il a déclaré : « En vertu de ce projet de loi, tout ce qui va d’une conversation à un tract serait considéré comme criminel. Indépendamment de la question de savoir si une telle définition serait applicable dans la pratique, c’est un champ d’application incroyablement large. »
Le chef du TUV, Jim Allister, s’est opposé à la suggestion selon laquelle « s’opposer au projet de loi revient à approuver le harcèlement, les abus ou la violence. Ce n’est rien de tout cela, et je rejette absolument cette insulte, qui a été lancée à ceux d’entre nous qui osent remettre en question la nécessité et le contenu de la loi ».
Le projet de loi doit franchir un certain nombre d’étapes avant de devenir une loi.
Catherine Robinson, porte-parole de Right To Life UK, a déclaré : « Ce n’est que l’année dernière que l’avortement a été imposé à la population d’Irlande du Nord contre sa volonté. Aujourd’hui, il pourrait devenir illégal de manifester son opposition à ce changement devant une clinique d’avortement, quelle que soit la manière pacifique dont ces objections sont exprimées. »
« Les partisans d’une telle législation la présentent généralement en termes de prévention du harcèlement et de l’intimidation. Mais comme Sajid Javid l’a découvert lorsqu’il a enquêté sur ce sujet en 2018, la grande majorité des activités devant ces cliniques sont des prières, la tenue de banderoles et la distribution de tracts. Chaque fois qu’un véritable harcèlement a lieu, il faut y mettre fin et nous avons déjà des mécanismes juridiques pour le faire. »
« Empêcher les gens d’offrir de l’aide aux personnes qui cherchent à se faire avorter est une forme flagrante d’ingérence de l’État et une attaque directe contre la liberté d’exprimer le fait que les bébés à naître et leurs mères ont droit à la vie... »