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Il y a 22 ans, ma fille survécut à mon rendez-vous à une clinique d’avortement

Claudia_sign_header.jpgL'auteure avec sa fille.

Par Live Action News — traduit par Campagne Québec-Vie

(Secular Pro-Life) — Je regardais, incrédule, le signe positif sur le test de grossesse... Je n’en croyais pas mes yeux. Il y a juste un mois, un gynécologue m’avait dit que j’aurais besoin de traitements de fertilité si jamais je voulais avoir des enfants. Je m’amusais beaucoup à cette époque là. J’étais étudiante à un collège de formation professionnelle avec très peu de responsabilités. Je sortais avec un gars qui faisait battre mon cœur très fort et me donnait des papillons à l’estomac. Ni l’un ni l’autre ne nous préoccupions de quoi que ce soit, sinon du prochain party, du paquet de cigarettes ou de la boite de 12 bières. La vie était facile et amusante… Jusqu’à ce moment.

J’avais toujours été pro-vie, en théorie. Mais maintenant, il s’agissait de MOI, de MA vie. J’ai décidé que je voulais avoir un avortement. Je n’étais vraiment pas prête à avoir un enfant. J’étais très paresseuse. Mon seul intérêt était de m’amuser. Mon copain m’a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir. Après un ou deux jours, il est revenu me dire qu’il était d’accord, que c’était la meilleure solution.

Je suis allée à la clinique de l’université et pris un autre test pour confirmer la grossesse. Ils m’ont donné deux dépliants, un sur les possibilités d’adoption et l’autre sur comment et où on pouvait se procurer un avortement. J’ai appelé au numéro qui était sur le deuxième dépliant et pris rendez-vous pour plus tard dans la semaine.

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J’ai pris un ami avec moi ainsi que mon copain. C’était un trajet de 3 heures jusqu’à Houston et personne n’était très bavard. En nous approchant de la clinique d’avortement, on pouvait voir des manifestants avec de grandes pancartes grotesques. J’ai détourné les yeux. Je commençais à me sentir mal et avais de la peine à chasser de ma tête la réalité de ce que j’allais faire.

Une fois à l’intérieur, je me suis enregistrée; mon copain et mon ami se sont assis et se sont mis à lire des magazines.

On m’a demandé de fournir un échantillon d’urine. La toilette était de l’autre côté de la grande salle d’attente, et, périodiquement, on pouvait voir en sortir une femme portant un gobelet en plastique plein d’urine. J’ai trouvé cela très humiliant. J’ai emballé mon gobelet d’une serviette en papier.

Il y avait tant de femmes là, de tout âge, de toute race et de toute classe socio-économique. Nous étions groupées ensemble alors que nous passions à travers le processus. Puis c’était mon tour de passer par l’échographie. Le technicien me dit d’un ton neutre : « Vous en êtes à 5 semaines ». Puis on nous a emmenées en groupe pour répondre à nos questions. Une jeune femme a expliqué le processus, puis elle a demandé si nous avions des questions. Je connaissais la réponse à ma propre question, mais je l’ai posée quand même : « Est-ce que c’est vivant ? ». Elle a répondu : « C’est un amas de villosités. » C’était ce que je voulais entendre, mais je savais que ce n’était pas tout à fait vrai.

Puis je suis retournée à la salle d’attente, où nous étions toutes assises jusqu’au moment où l’on allait nous appeler pour pratiquer l’intervention. J’étais surprise par l’ambiance qui régnait dans la salle. On aurait dit un salon de thé. La plupart des femmes causaient apparemment avec nonchalance. A un certain moment, une des femmes, regardant sa montre et tapotant du pied impatiemment, dit : Combien de temps est-ce que cela va prendre ? J’ai des choses à faire. » J’étais choquée et me suis demandée : « N’a t-elle aucune idée de ce qu’elle allait faire ? » Une belle brunette répondit à la première femme : « Mon mari m’a répété plusieurs fois que nous sortons ce soir. Il ne comprend pas que ça prend du temps… » Elle nous a dit qu’elle était enceinte de 13 semaines et qu’elle avait une fille de 3 ans. Tout ce que je pouvais penser était : « Tu es mariée, tu as une fille, pourquoi es-tu ici ? »

J’ai commencé à parler à ma voisine. A 38 ans, elle était une des plus âgées dans la salle. Je ne sais pas pourquoi, mais j’essayais de la convaincre qu’elle était capable de garder son bébé, de l’élever. Elle me donnait toutes les raisons pourquoi elle n’en était pas capable.

De toutes les femmes de notre groupe, il n’y en avait qu’une qui semblait, à mon avis, avoir la bonne attitude. Elle n’arrêtait pas de pleurer, ne fixait les yeux sur personne et ne parlait à personne. Elle était recroquevillée en position fœtale, regardant le plafond et pleurant.

On nous appelait, une à une. J’étais assise, silencieuse, mais très agitée intérieurement. Je savais au fond de moi-même que ce que je m’apprêtais à faire était VRAIMENT mauvais. Une petite voix à l’intérieur de moi répétait doucement mais sans arrêt : « Non, il ne faut pas que tu le fasses ». Je discutais avec cette voix, essayant de lui expliquer. C’était une voix si douce, si sereine, mais aussi très persistante. On m’appela. Je me suis levée et me suis dirigée vers la table. « Enlevez tout ce que vous portez en-dessous de la taille et étendez-vous sur la table. Puis mettez les pieds dans les étriers. » Je mis la main à mes pantalons.

J’ai hésité. Je restais debout, immobile. L’infirmière, voyant mon hésitation, m’a conseillé de retourner dans la salle d’attente, et de laisser passer plusieurs femmes avant moi, jusqu’à ce que je sois prête. Mais cela n’a rien arrangé. Quand on m’a appelée une seconde fois, la même chose s’est reproduite. L’infirmière m’a regardée et m’a dit : « Vous ne voulez vraiment pas être ici. » Je lui ai répondu : « Y a-t-il quelqu’un qui veuille vraiment être ici ? »

Elle m’a dit que ma grossesse était encore précoce et que j’avais le temps pour revenir. Beaucoup de temps. Moi, je savais que je quittais cet endroit pour ne JAMAIS y revenir.

Je suis retournée à la salle d’attente où je devais annoncer ma décision de ne pas avorter à mon copain. Heureusement, il n’a pas réagi négativement. Il a juste accepté ma décision et nous sommes tous partis.

Je n’étais vraiment PAS heureuse d’être enceinte. Je ne voulais pas être la maman de qui que ce soit. Je suis retournée à la maison me sentant trappée. Je savais que je ne pouvais pas me faire avorter, mais je ne voulais PAS non plus de bébé. Le dire à mes parents conservateurs, d’origine hispanique, n’était pas facile. Ils étaient profondément déçus, mais, en même temps, j’avais clairement leur appui. Puis mon copain a commencé à comprendre la nouvelle réalité, et il s’est séparé de moi. Il m’a dit que ses sentiments avaient changé. Il a promis de m’aider, mais il ne voulait ni se marier ni être avec moi dorénavant. Heureusement, c’était là une réaction de courte durée, motivée par la panique. Nous sommes restés ensemble.

Je ressentais parfois le désir de mourir, de me faire écraser par une auto. N’importe quoi pour me sortir de cette situation. C’était vraiment la pire chose qui pouvait m’arriver... où plutôt c’était ce que je pensais à l’époque.

Avec le temps, les choses ont commencé à rentrer dans l’ordre, petit à petit, jour après jour. Les choses qui paraissaient insurmontables (comme l’argent) se sont arrangées. Mon copain venait de finir son programme universitaire, mais il avait du mal à trouver un travail qui payait plus que 5$ de l’heure, dans notre petite ville universitaire. Il a quand même accepté ces petits emplois mal rémunérés. Il me restait encore une année avant d’obtenir mon diplôme.

Je me suis beaucoup inquiétée, durant ma grossesse, que je n’aimerais peut-être pas mon enfant, car il n’était pas désiré.  J’étais tourmentée à propos de la sorte de mère que je pourrais être. Je me suis décidéealors de parler et de chanter à mon enfant, chaque jour. D’agir « comme si ». Le vieil adage dit “fake it til you make it” « Faites semblant de le faire jusqu’à ce que vous arriviez à le faire ». C’était fascinant de sentir le bébé bouger, pour moi et pour son père aussi. J’ai lu tous les livres que je pouvais trouver sur la grossesse et sur les bébés. Mon copain travaillait fort, chaque jour, quel que fut le travail que l’agence d’intérim lui assignait. De mon côté, j’étais très effrayée par la perspective des souffrances de l’enfantement.

Claudia_family.jpgL’auteure avec sa famille aujourd’hui.

Puis, le jour de la naissance est arrivé. Le travail de l’enfantement commença, et ma mère et mon copain m’ont emmenée à l’hôpital. Lorsque nous avons vu notre petite fille, Taylor, pour la première fois, nos cœurs ont simplement fondu. Des sentiments de joie et d’amour ont commencé à surgir de nos âmes. Elle était parfaite, un bébé docile, et nous l’aimions follement ! Toutes mes peurs et mes hésitations ont disparu en un instant. Vingt ans plus tard, je peux encore affirmer que ma fille était le début de toutes les bonnes choses qui se sont produites dans ma vie. Son arrivée a commencé une ère de bénédictions qui continue jusqu’à ce jour. Elle est un vrai trésor. Combien j’avais tort de penser qu’elle était tout sauf le cadeau qu’elle était pour nous.

Quand elle a eu 3 mois, son père et moi nous sommes mariés. Nous sommes mariés depuis maintenant 20 ans et avons eu trois autres enfants, âgés de 17, 11 et 7 ans. Ils sont chacun à leur façon un trésor et une bénédiction. Et rien de ceci ne serait arrivé si j’avais décidé d’arrêter ma première grossesse. Les mots me manqueront toujours pour exprimer la gratitude que j’ai pour cette petite voix intérieure, qui ne s’est pas tue le jour de mon rendez-vous à la clinique d’avortement.

Mon mari et moi avons beaucoup peiné pour déterminer s’il fallait parler de notre histoire à notre fille, et si oui, quand et comment le faire. Nous avons agonisé sur ce sujet, ne sachant pas quel effet cela allait avoir sur elle. Finalement, après des années de réflexion, nous avons senti que le moment était venu. Notre fille était de retour à la maison, de sa première année à l’université. Nous lui avons demandé de s’asseoir, et, avec beaucoup de trépidation, nous lui avons raconté notre histoire. Son histoire. Et à notre très grand soulagement, elle a réagi avec sagesse et maturité. Elle nous a dit que cela ne la surprenait pas que des gens dans notre situation eussent réagi de cette façon et qu’à aucun moment elle ne s’est sentie mal aimée de nous. L’angoisse accumulée pendant des années s’est envolée d’un seul coup.

De plus, notre révélation à Taylor a eu l’effet bénéfique de l’encourager à devenir une militante pro-vie. Cela comble mon cœur de joie, car je sais que son activisme sauvera des vies humaines. De mon côté, mon désir le plus ardent est qu’aucune femme ne fasse l’erreur que j’ai failli faire. L’avortement est une grande erreur et mon cœur se fend pour chaque femme qui emprunte ce chemin. Je veux sauver les gens de la peine, des regrets et de la douleur qui accompagnent la décision de mettre fin à une grossesse.

Je ne peux m’imaginer qu’une femme puisse regretter d’avoir eu un enfant. Par contre, il y a TANT de femmes qui regrettent leur avortement. Il y a toujours une meilleure alternative. L’avortement n’est JAMAIS la bonne réponse.



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