Par Right to Life UK (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Des plans secrets du National Health Service, élaborés trois ans avant la pandémie de COVID-19, recommandaient aux médecins de refuser des soins aux bébés prématurés, aux personnes âgées et à celles souffrant de « conditions limitant la durée de vie », comme la paralysie cérébrale.
Le rapport du NHS England, envoyé aux conseillers du gouvernement en 2016, exposait d’éventuels « scénarios de triage des patients » en cas de pandémie de grippe, dans lesquels certaines personnes se verraient refuser un traitement en raison de ressources limitées.
Ces documents confidentiels ont été obtenus par le Dr Moosa Qureshi dans le cadre de la loi sur la liberté d’information avec l’aide des avocats de Leigh Day. Pendant plusieurs mois, le ministère de la Santé et des Affaires sociales a refusé de divulguer ces plans.
Le document explique que « le passage au triage de la population nécessiterait l’approbation du ministre » et ne serait mis en œuvre que « lorsque toutes les capacités du NHS seraient épuisées ».
En cas de pandémie grave, un processus connu sous le nom de « triage de la population » serait donc utilisé : « les patients seraient évalués en fonction de leur probabilité de survie plutôt que de leurs besoins cliniques ».
Dans un tel scénario, la décision de ventiler un bébé né à 26 semaines « dépendrait de la disponibilité locale de personnel de soins spécialisés », alors que, sans ces soins, la probabilité de survie de l’enfant pourrait chuter de 90 % à 1-15 %.
Catriona Ogilvy, présidente de The Smallest Things, une association caritative dirigée par des mères de bébés prématurés, a déclaré : « Si les parents de bébés prématurés savaient que des plans de triage comme celui-ci ont été rédigés et discutés au niveau du gouvernement, ils seraient horrifiés ».
« En 2018, si vous prenez des décisions concernant les bébés que vous allez ventiler, envisageons plus de personnel infirmier, plus de ventilateurs et plus de soutien. »
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Les soins seraient retirés aux personnes âgées et à celles souffrant de « conditions limitant la durée de vie »
Un tableau présentant différents « scénarios de triage » décrit la manière dont les médecins devraient évaluer « les cas de routine... dans une période de forte poussée de la pandémie de grippe ».
Il précise qu’un adolescent souffrant d’une appendicite aiguë aurait « de fortes chances d’être admis » à l’hôpital, alors que des patients plus âgés ne le seraient peut-être pas.
Il explique également que des patients plus jeunes, par ailleurs en bonne santé, seraient probablement prioritaires par rapport à des « patients plus jeunes souffrant d’une maladie limitant leur espérance de vie », comme la paralysie cérébrale.
Les documents révèlent aussi des plans secrets du NHS visant à retirer les soins hospitaliers aux personnes se trouvant dans des maisons de retraite en cas de pandémie.
Le gouvernement maintient que le triage de la population n’a été mis en œuvre à aucun moment au cours de la pandémie COVID-19. Cependant, en réponse aux rapports qui viennent d’être divulgués, certains médecins ont déclaré que ces directives auraient dû être publiées et faire l’objet d’un débat.
Les ministres ont également insisté à plusieurs reprises sur le fait que, pendant la crise du coronavirus, les maisons de soins n’ont pas été abandonnées par le NHS comme le suggèrent ces plans. Pourtant, de nombreux éléments prouvent le contraire, étant donné qu’ils ont renvoyé 25 000 patients dans les maisons de soins, sans les tester, au plus fort de la pandémie.
« ... C’est uniquement parce qu’il vivait dans une maison de soins qu’on l’a laissé mourir »
Andrew Ward, dont le père Geoffrey Ward ─ un résident de maison de soins ─ est mort après avoir été testé positif au COVID-19, a déclaré : « À partir du moment où il a présenté le premier symptôme, c’était comme si tout le monde avait décidé que le Covid allait le tuer ».
Il a ensuite expliqué que son père s’était vu refuser un rendez-vous en personne avec son médecin généraliste ; et que des ambulanciers, que l’on avait appelés pour le remettre dans son lit après un malaise, ont dit au personnel de la maison de soins qu’ils ne reviendraient plus l’aider.
Il a ajouté : « Si mon père avait vécu... dans un autre cadre qu’une maison de soins, une ambulance serait venue le chercher lorsqu’il était malade et l’aurait emmené à l’hôpital. Mais du seul fait qu’il vivait dans une maison de soins, on l’a laissé mourir ».
Il a également été révélé, au début de l’année, qu’au plus fort de la pandémie, les responsables du NHS et les médecins généralistes ont demandé aux maisons de soins ─ en violation des directives ─ d’appliquer le principe de non-réanimation à tous les résidents afin de libérer des lits d’hôpitaux.
Une enquête a également révélé que des médecins ont donné des ordres de non-réanimation pour des personnes souffrant de maladies mentales et de difficultés d’apprentissage tout au long de la pandémie.
Une porte-parole de Right To Life UK, Catherine Robinson, a déclaré : « Bien que ces plans aient été élaborés dans le cadre d’un scénario hypothétique précis et extrême, ils témoignent du mépris total du gouvernement pour la dignité de la vie humaine. Les bébés prématurés, les personnes âgées ou celles souffrant de certains problèmes de santé ne méritent pas moins de soins que la personne moyenne en bonne santé ».
« Si en 2016, le NHS et le gouvernement étaient prêts à élaborer des plans aussi extrêmes en raison de préoccupations liées aux ressources, ils auraient dû — comme Catriona Ogilvy l’a suggéré — prévoir “plus de personnel infirmier, plus de ventilateurs et plus de soutien”, plutôt que de sacrifier des vies ».
« De plus, bien que le gouvernement continue de nier que ces plans aient jamais été une politique et qu’il affirme qu’ils n’ont pas été utilisés lors de la pandémie COVID-19, le quasi-abandon des maisons de soins et l’utilisation extensive et inappropriée des ordonnances de non-réanimation suggèrent le contraire ».