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Discours du Premier ministre de la Hongrie sur l'état de la Nation : Dieu, la famille et la patrie

Billet de blogue d'Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : European People's Party/Flickr

J'écris ce billet de blogue, au cas où vous n'auriez pas eu connaissance du formidable discours sur l'état de la Nation de Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie. Il y est grandement question de la famille, tellement que l'on pourrait dire que tout tourne autours de ce sujet ; les questions du christianisme, de la culture et de la patrie sont indissolublement liées. La question de la croissance économique de ce petit pays (10 millions d'habitants, un nombre très similaire à celui du Québec) ne saurait manquer de vous intéresser. Enfin, le nom de Dieu est présent dans ce discours, tant pour Le remercier au début que pour Lui demander sa bénédiction à la fin. Extraits du discours sur l'état de la Nation, disponible en français sur miniszterelnok.hu :

... Si nous réfléchissons sur notre pays, sur la vie commune des Hongrois, nous devons au fond répondre à une seule question, et de la réponse à cette question découle aisément ce que nous devons faire et comment. Cette question fondamentale est la suivante : pouvons-nous considérer l’état actuel de notre pays comme suivant une trajectoire ascendante ? Les Hongrois suivent-ils une telle trajectoire ? Nous trouvons la réponse en comparant notre situation actuelle à celle d’avant. Une décennie est une unité de mesure assez longue, assez représentative, même dans l’histoire d’une nation. Elle permet d’en tirer des enseignements. En 2009, vers la fin du gouvernement socialiste de triste mémoire, qui avait épuisé notre richesse nationale, nos réserves et, au travers d’une montagne de dettes, jusqu’à nos perspectives d’avenir, j’avais affirmé que la Hongrie n’a pas seulement besoin d’un paquet de gestion de crise, mais de beaucoup plus : d’une véritable refondation, d’une nouvelle orientation. Et aujourd’hui, dix ans plus tard, je puis vous dire ceci : un enfant hongrois qui naît aujourd’hui peut raisonnablement compter voir le 22ème siècle, parce que la durée de vie des Hongrois s’est allongée et qu’ils peuvent espérer vivre plus longtemps. Le nombre des mariages augmente, et nous avons considérablement réduit la mortalité infantile. Le taux d’emploi de la population est passé de 55% à 70%, et nous avons divisé le taux de chômage par trois. Nous avons descendu la dette publique de 85% à 71%. Et pendant ce temps, les revenus augmentent de manière constante, le salaire minimum a plus que doublé. Vous me direz que ce ne sont que des chiffres, et que le bonheur de l’homme ne dépend pas du sens des courbes des graphiques. C’est vrai, mais il n’est absolument pas indifférent pour les gens de savoir qu’ils peuvent organiser leur vie dans le cadre d’un environnement économique ordonné et prévisible. Je crois fermement que la confiance, la résilience, la volonté, et même le succès personnel d’un individu est fortement déterminé par la manière dont il considère sa vie, celle de ses enfants et les perspectives de son pays. Ce que je vois aujourd’hui, c’est que les Hongrois travaillent beaucoup, échafaudent des plans, embellissent leurs foyers, construisent des maisons, envoient leurs enfants à l’école et les encouragent à bien y travailler, afin qu’ils aient quelque chose à transmettre à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Qu’est-ce donc, sinon une trajectoire ascendante ?

[...] Que demandent les Hongrois moyens, ceux qui forment la colonne vertébrale de notre pays, la grande majorité de ceux qui ne sont ni pauvres, ni particulièrement aisés ? Ils demandent d’avoir du travail, un travail qui ait du sens, de vivre en sécurité, de voir leur travail reconnu et de recevoir le respect qui leur est dû, de disposer d’un foyer sûr en échange d’un travail honnête, de vivre une vie honorable et d’assurer un avenir à leurs enfants. Tout cela, nous l’avons atteint, avec 800.000 emplois nouveaux, un salaire minimum doublé, les avantages fiscaux liés aux enfants, les repas et les livres scolaires gratuits, le congé parental exceptionnel, la baisse des tarifs de l’énergie, des retraites stables [...]

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Après avoir décrit dans les grandes lignes la situation économique et familiale de la Hongrie, Viktor Orbán aborde les défis de son pays face à l'Union européenne et au mondialisme-socialisme, étrangement similaire au communisme qu'avait du subir l'Europe centrale et de l'Est voici trente ans. Viktor Orbán expose aussi le problème de la « migration » de masses ainsi que la submersion culturelle et la disparition du christianisme qui en résultent. La question de la dénatalité européenne est aussi abordée. Plus loin le Premier ministre explique son plan d'aide aux famille. Le discours se poursuit :

[...] Trente ans après les transitions démocratiques, à la veille d’élections générales européennes, l’Europe en est arrivée au point où nous devons à nouveau nous dresser pour la défense de notre magyarité, de nos racines chrétiennes, de nos familles, de nos communautés, et aussi de notre liberté. Nous aurions bien besoin d’un peu de tranquillité, mais l’Internationale nous apprend aussi que ses partisans ne seront jamais tranquilles, parce que – je les cite – « ce sera la lutte finale ». Aujourd’hui aussi, on les dirige de l’extérieur. La forteresse du nouvel internationalisme est à Bruxelles, et son instrument est la migration [...] Il n’y a qu’en Hongrie que les citoyens de l’Europe ont pu, jusqu’à présent, exprimer leur opinion sur la migration. Maintenant, toute l’Europe a l’occasion de le faire. Nous pouvons débattre jusqu’à plus soif des différentes formes possibles de démocratie – libérale, illibérale, chrétienne – mais ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut pas faire fi du demos, du peuple, dans l’image de la démocratie. *

La migration accroît la criminalité, surtout à l’encontre des femmes, et introduit chez nous le virus du terrorisme. Mais nous ne devons pas nous laisser envahir par la peur. Il faut la dépasser. Nous devons comprendre que les peuples d’Europe sont arrivés à la croisée historique des chemins. Ceux qui prennent position en faveur de l’immigration, quelles qu’en soient les raisons, créent en fait un pays à la population mélangée. Les traditions historiques de ces pays disparaissent, et un nouveau monde y voit le jour. Un monde christiano-musulman voit le jour dans les pays d’immigration, avec une proportion de chrétiens en baisse constante. Il y en a qui n’y voient rien de mal, et d’autres qui négligent le phénomène parce qu’ils pensent qu’il sera lent. Ils se trompent, et ils seront surpris. La population immigrée de 10% passera d’abord à 15-20%. Et après, tout s’accélère, et il n’y aura plus besoin d’imagination, seulement de mathématique élémentaire. Ma génération verra encore la rapide transformation des anciens grands pays chrétiens. Cela nous fait mal, mais nous ne pouvons rien faire. Ceux qui sont montés une fois dans ce rapide continueront leur route jusqu’au terminus. Et il n’y a pas de billet-retour. Nous autres, en Europe centrale, nous disposons encore de notre avenir. Notre avenir propre, qui n’est que la continuation de la vie de nos parents et de nos grands-parents, la préservation de nos traditions millénaires, la défense de notre économie, de nos familles et de notre culture chrétienne. L’avenir peut aussi être celui-là. Plus précisément, ce pourra être l’avenir de la Hongrie.

[...] La gauche européenne a tiré au lendemain de la guerre la conclusion erronée qu’il fallait effacer le national du national-socialisme qui avait mis notre continent à feu et à sang, et qu’il ne fallait en conserver que le socialisme. C’est ainsi que la gauche européenne est devenue aujourd’hui la championne des spéculateurs, de la citoyenneté mondiale, du gouvernement mondial et, maintenant, de la migration mondiale, le fossoyeur des nations, de la famille et du mode de vie chrétien [...]

Nous vivons une époque où en Europe il naît de moins en moins d’enfants. Les Occidentaux y répondent par la migration. Que ceux qui manquent entrent, et les chiffres seront en ordre. Les Hongrois le pensent autrement. Ce n’est pas de chiffres dont nous avons besoin, mais d’enfants hongrois. Pour nous, accepter la migration équivaut à déposer les armes. Si nous nous satisfaisons de ne pas pouvoir assurer notre survie, même biologiquement, nous reconnaissons que ne nous ne comptons pas, même pour nous-mêmes. Et dans ce cas, pourquoi devrions-nous compter pour le monde ? [...]

Je vais maintenant vous annoncer un programme d’aide aux familles en sept points. Le gouvernement a pris sept mesures, mais ce n’est pas une liste fermée, car la vie ne s’arrête pas. Les voici :

1. Nous introduisons une aide à la naissance pour les jeunes mariés. Toute femme âgée de moins de 40 ans qui conclut son premier mariage pourra recevoir un prêt à taux bonifié de 10 millions de forints [31.000 euros, NdT] pour le démarrage de sa vie en couple. L’amortissement du prêt est suspendu pour trois ans dès la naissance du premier enfant, puis de nouveau pour trois années supplémentaires à la naissance du second enfant, avec effacement d’un tiers du capital. Le capital restant dû est entièrement effacé à la naissance du troisième enfant.

2. Nous élargissons l’accès au prêt à taux bonifié à l’acquisition d’un logement dit « CSOK ». Les familles d’au moins deux enfants pourront également utiliser le prêt pour l’acquisition d’un logement ancien. Que ceux qui habitent la campagne attendent encore un peu, parce que j’aurai l’occasion d’annoncer dans quelques semaines une aide spéciale, taillée sur mesure pour eux. Tout cela signifie qu’aujourd’hui un jeune couple s’engageant à avoir deux enfants bénéficie d’une aide au démarrage de sa vie commune et à l’acquisition d’un logement de 22 millions de forints [69.000 euros], chiffre qui passe à 35 millions [110.000 euros] pour les couples s’engageant à avoir trois enfants.

3. Jusqu’à maintenant, à partir du troisième enfant et pour chacun des suivants, nous prenions à notre charge 1 million de forints [3.100 euros] sur le prêt hypothécaire des familles nombreuses. A présent, nous étendons cette mesure : 1 million de forints dès la naissance du second enfant, 4 millions de forints [12.500 euros] à la naissance du troisième et de nouveau 1 million à la naissance de chacun des suivants.

4. Les femmes ayant donné naissance et élevé au moins quatre enfants seront exonérées d’impôt sur le revenu jusqu’à la fin de leur vie.

5. Nous lançons le programme d’acquisition d’automobiles par les familles nombreuses. Pour les familles élevant au moins trois enfants, nous offrons une contribution non remboursable de 2,5 millions de forints [7.800 euros] pour l’acquisition d’une voiture neuve d’au moins sept places.

[...]

7. Et enfin, nous introduisons le congé grand-parental. Si les parents le souhaitent, les grands-parents pourront rester en congé à leur place. [...]

Voilà où nous en sommes en février 2019. En résumé, je peux vous dire en prenant congé que j’invite chacun à participer à la défense et à l’élévation de notre pays. Nos policiers et nos soldats contrôlent la frontière d’une main ferme. Nos officiers construisent avec ardeur la nouvelle armée hongroise. Nos députés européens tiennent le front à Bruxelles. Sur 10 millions de Hongrois, près de 5 millions sont au travail. Nos jeunes sont plus intelligents et plus doués que nous ne l’étions, et s’ils le veulent, ils nous égaleront aussi en termes d’endurance au travail. Nos voisins nous respectent, et s’associent volontiers avec nous. Les cent ans d’isolement hongrois ont pris fin. Il ne nous manque plus qu’un peu de bonne humeur et un brin d’humour, mais là l’opposition s’en chargera. Le vrai grand voyage est encore devant nous [...] affirmons ouvertement [...] que nous ressentons tous les jours — même si nous n’en sommes pas dignes — que la bénédiction de la Providence est avec nous. La Hongrie avant tout, et le Bon Dieu au-dessus de nous tous ! Vive la Hongrie, vivent les Hongrois !



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