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Discours de Leslyn Lewis au Parlement canadien dénonçant l’élargissement de l’euthanasie aux personnes atteintes de maladie mentale


Leslyn Lewis — Photo : Parlement du Canada.

La députée conservatrice Leslyn Lewis (Haldimand—Norfolk, ON) a pris la parole le 15 février 2023 au Parlement canadien, à la défense des patients atteints de maladie mentale auxquels le gouvernement libéral de Justin Trudeau voudrait étendre la possibilité d’obtenir l’aide médicale à mourir (euthanasie) dans un an. Elle expose clairement le fait que ces malades ne peuvent donner un consentement éclairé pour cet acte irréversible et mortel, et que d’autre part, le gouvernement avait promis un financement accru pour soigner ces personnes lors de la récente campagne électorale. Le discours de Mme Lewis selon le site du Parlement du Canada :

Madame la Présidente, c’est le cœur lourd que je prends la parole aujourd’hui sur ce projet de loi extrêmement important, le projet de loi C‑ 39, Loi modifiant la Loi modifiant le Code criminel en ce qui concerne l’aide médicale à mourir. Le projet de loi reporterait d’un an l’admissibilité à l’aide médicale à mourir dans les cas où le seul problème médical invoqué est une maladie mentale.

Je suis vraiment troublée de la situation dans laquelle le pays se trouve aujourd’hui. Le Canada a déjà été pour le reste du monde une terre d’espoir, de possibilités, d’accueil et de compassion. Cependant, le Canada devient rapidement un endroit où la mort risque d’assombrir ce que ce pays a de plus lumineux. Comme solution au désespoir, nous proposons aux gens la voie la plus facile, celle de la mort, plutôt que le chemin de la compassion, qui est le plus ardu, car il demande d’avoir du courage et de travailler fort pour soutenir ceux qui souffrent et qui sont désespérés.

Quand le gouvernement a présenté le régime d’aide médicale à mourir pour la première fois en 2016, bien des gens ont tiré la sonnette d’alarme. Ils ont dit que c’était une pente savonneuse, qu’on ouvrirait la porte aux abus, et que les personnes vulnérables de la société en paieraient de leur vie. Le gouvernement a assuré aux Canadiens que cela ne se produirait jamais ; que des mesures de sauvegarde seraient mises en place avec des critères stricts, et que les plus vulnérables seraient toujours protégés. Pourtant, nous voici aujourd’hui en train de délibérer sur un élargissement de l’admissibilité à l’aide à mourir aux personnes dont le seul problème de santé est une maladie mentale.

C’est une triste ironie, car, lors de la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis un financement de 4,5 milliards de dollars pour la santé mentale, investissement que nous n’avons toujours pas vu. Notre société a investi des milliards pour lancer des campagnes de sensibilisation afin de traiter avec dignité ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale. Nous avons des journées entières qui sont consacrées à la santé mentale. Nous avons travaillé sans relâche dans notre société pour déstigmatiser les problèmes de santé mentale. Nous avons voté à l’unanimité dans cette enceinte pour mettre en place un service téléphonique d’aide en santé mentale. Pourtant, nous voici en train d’envisager comment le gouvernement peut légaliser le fait de prendre la vie d’une personne qui est perdue dans les affres de la maladie mentale.

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Je crois qu’au fond de nous-mêmes, nous sommes tous perturbés par l’idée que l’aide médicale à mourir puisse être accordée aux personnes souffrant de maladie mentale. Je crois que les députés libéraux savent au fond d’eux-mêmes que c’est mal pour un gouvernement d’abandonner les plus vulnérables d’entre nous lorsqu’ils en ont besoin. Ils savent que c’est mal de promettre des mesures de soutien en santé mentale pour ensuite offrir l’aide à mourir à la place.

Ce qui est triste, c’est qu’ils essaient de justifier la mesure en disant qu’elle ne concerne que les personnes dont le problème de santé mentale est incurable. Cependant, la toxicomanie, l’alcoolisme, la perte d’un être cher, la rupture des liens familiaux et des relations sociales, la perte d’un emploi et l’incapacité de subvenir à ses besoins sont autant de situations réelles dans lesquelles se trouvent de nombreux Canadiens. Ces problèmes peuvent tous propulser une personne dans les profondeurs les plus sombres de son âme. Lorsque les gens se retrouvent profondément désespérés, sans le soutien de leurs amis et de leur famille, c’est à ce moment précis qu’il est important pour les gouvernements d’être une lueur d’espoir et d’offrir du soutien.

Le ministre de la Justice nous assure que les personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale et qui sont suicidaires ne seront pas considérées pour l’aide médicale à mourir. Cette déclaration est un paradoxe tautologique. Une personne qui a de très graves problèmes de santé mentale et qui veut mettre fin à sa vie est, par définition, suicidaire. Lorsqu’une personne ne peut pas faire face mentalement à ses problèmes, que son gouvernement l’a abandonnée, qu’elle n’a aucune chance d’obtenir de l’aide et qu’elle décide de mettre fin à ses jours, elle n’est pas saine d’esprit.

Ces personnes ne sont pas aptes mentalement à donner un véritable consentement pour mettre fin à leur vie. Elles ont désespérément besoin d’aide.

Autrement dit, il est quasiment impossible de faire la distinction entre ceux qui ont des idées suicidaires et ceux qui souffrent de troubles mentaux irrémédiables. De nos jours, 90 % des personnes qui se suicident souffrent, en fait, de troubles mentaux qui peuvent être diagnostiqués. C’est pourquoi il est tout à fait inadmissible que, dans un an, on puisse offrir la mort comme traitement à ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale.

Cette option entraînera des abus à l’avenir. L’aide médicale à mourir a déjà occasionné des abus, étant donné le peu de mesures de sauvegarde actuellement en place. Il y a eu d’innombrables histoires d’abus, touchant notamment des Canadiens âgés, handicapés, marginalisés, des Canadiens souffrant de maladies mentales, et même des anciens combattants, qui sont laissés pour compte par le système de soins de santé. Ils sont devenus des victimes du régime permissif de l’aide médicale à mourir du Canada. Voici quelques-unes des manchettes publiées au pays et ailleurs au sujet du régime d’aide médicale à mourir :

« Le darwinisme social à la Hunger Games : Les défenseurs des personnes handicapées s’inquiètent au sujet des nouvelles lois en matière de suicide assisté » a publié Niagara This Week.

« Une ancienne athlète paralympique dit à des députés que le ministère des Anciens Combattants lui a offert l’aide à mourir » a publié CBC News.

« Un itinérant désespéré envisage l’aide médicale à mourir » a publié Barrie Today.

« La mort comme un “traitement” ordinaire au Canada : Quels suicides prévenir ou favoriser ? » a publié le World Medical Journal.

« Ce que l’euthanasie a fait au Canada » dans le New York Times.

« “Troublant” : Les experts inquiets des lois canadiennes sur l’euthanasie » dans l’Associated Press.

« Pourquoi le Canada euthanasie-t-il les pauvres ? » dans le Spectator au Royaume-Uni.

Il faut que le gouvernement lise ces manchettes et tienne compte de l’ensemble des données probantes. De toute évidence, il n’y a aucun moyen d’élargir en toute sécurité l’aide médicale à mourir aux maladies mentales.

Le gouvernement a entendu les témoignages présentés au Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir. Les experts ont déclaré qu’il est « difficile, voire impossible » de déterminer si une personne souffre d’une maladie mentale et si son état va s’améliorer. ØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØØ Notre pays traverse une crise de santé mentale. Un nombre record de Canadiens sont aux prises avec des problèmes de santé mentale qui ont été exacerbés par la COVID.

En allant de l’avant avec un élargissement, le gouvernement abdique sa responsabilité de fournir aux plus vulnérables des mesures suffisantes de soutien sur les plans social, financier, de la santé mentale et de la prévention du suicide. Ce faisant, il abandonne toute personne souffrant de maladie mentale.

L’heure la plus sombre vient juste avant l’aube. Pour ceux qui souffrent de maladie mentale, nous devons représenter l’espoir de l’aube dans la nuit noire du désespoir.

Nous avons les ressources nécessaires pour étreindre chaque Canadien qui souffre de problèmes de santé mentale et pour l’envelopper dans la promesse d’un avenir meilleur, en investissant dans la vie et la dignité pour tous les Canadiens.



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