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Des centres de fécondation in vitro sous le feu des critiques pour avoir utilisé l'IA afin de décider quels bébés allaient être implantés

Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Andriy Bezuglov/Adobe Stock

7 janvier 2025 (LifeSiteNews) — Comme des hommes bien plus sages que moi l'ont souvent observé au cours des dernières décennies, l'humanité a atteint la connaissance scientifique et la puissance technologique pour accomplir des choses extraordinaires au moment précis où nous avons perdu la boussole morale nécessaire pour déterminer si nous devrions faire de telles choses. La science de l'ère post-chrétienne n'est pas l'ère éclairée de la science-fiction ; elle devient rapidement une dystopie qui ressemble davantage au Frankenstein de Mary Shelley.

Nous en avons la preuve presque chaque semaine. L'exemple le plus flagrant et le plus conflictuel sur le plan culturel est, bien entendu, le concept très controversé de ce que l'on appelle les « soins d'affirmation du genre », dans le cadre desquels des professionnels de la santé tentent de transformer des petits garçons en petites filles et vice-versa en combinant, à la manière de Mengele, castration, blocage de la puberté et régimes hormonaux. L'« industrie de la reproduction » crée des enfants dans des boîtes de Petri pour les faire acheter par des parents potentiels, y compris des homosexuels n'ayant aucun lien avec ces enfants. Les problèmes éthiques qui en découlent devraient être une source de débat ; malheureusement, c'est rarement le cas.

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Je me demande souvent ce qu'il faudrait faire pour que les gens se sentent mal à l'aise avec ces « industries ». Le complexe médical transgenre, au moins, est de plus en plus critiqué en Europe et aux États-Unis ; l'industrie de la reproduction, par contre, est encore largement acceptée, même par de nombreux chrétiens (pour connaître les arguments chrétiens contre la FIV, regardez cet entretien avec Stephanie Gray-Connors). Mais des articles comme celui-ci, paru dans le Sydney Herald du 5 janvier, devraient nous inciter à nous arrêter :

L'intelligence artificielle est utilisée dans les cliniques de fertilité australiennes pour aider à choisir quels embryons seront transférés aux patientes, ce qui pourrait être déshumanisant pour les parents et les bébés, affirment des chercheurs. Permettre à l'apprentissage automatique de prendre des décisions sur « qui vient au monde » sans contrôle éthique de son introduction pourrait éroder la confiance du public dans les cliniques de fertilité, affirment les auteurs d'un article australien qui soulève des questions de bioéthique.

Le professeur Catherine Mills, responsable du groupe de recherche Reproduction in Society de l'université Monash et l'un des auteurs de l'article, a déclaré que les patients et les partenaires de FIV risquent de ne pas savoir si l'IA a été employée pour aider à sélectionner l'embryon à utiliser, ou comment les algorithmes ont été entraînés pour faire ce choix.

Bien que je sois encouragé de voir que les chercheurs sont confrontés à des préoccupations éthiques, il convient de noter que cela revient à claquer la porte de l'écurie après que le cheval s'est déjà enfui à travers le champ. Les centres de FIV décident déjà « qui vient au monde » — il s'agit ici de décider lequel de ces êtres humains est autorisé à naître, s'il survit au processus. Lorsque nous avons décidé qu'il était acceptable de commercialiser des êtres humains en les créant artificiellement comme un produit à acheter, il était inévitable que nous commencions à appliquer des critères sélectifs pour déterminer quels embryons auront la chance de poursuivre leur vie. En fait, c'est déjà le cas, et les avortements par « réduction sélective » sont fréquemment utilisés à cette fin.

Mais l'utilisation de l'intelligence artificielle dans ce processus semble provoquer un malaise tardif. Extrait du Sydney Herald :

L'intelligence artificielle comporte un risque de biais involontaire, selon l'article publié par la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie. Ainsi, « les algorithmes d'apprentissage automatique seront plus performants pour les membres de certains groupes que pour d'autres (en fonction de l'origine ethnique, par exemple) ». La technologie peut « prendre en compte des caractéristiques que les patients ne voudraient pas voir influencer le choix de l'embryon (par exemple, si le système d'IA est plus susceptible de recommander le transfert d'embryons d'un sexe particulier ou, théoriquement, d'embryons présentant des caractéristiques pathologiques qui s'avèrent être en corrélation avec une plus grande chance d'implantation) ».

Une fois de plus, je dois insister sur ce point : Nous faisons déjà tout cela. Il s'agit simplement d'introduire une nouvelle technologie dans un processus technologique déjà profondément déshumanisant. En effet, l'article note que « l'industrie de la fertilité en plein essor en Australie » est « estimée à 922,9 millions de dollars américains (1,49 milliard de dollars australiens) en 2023 et devrait atteindre 1,63 milliard de dollars américains d'ici 2030 ». Certains établissements rationalisent le processus grâce à l'IA, afin « d'améliorer la sélection des embryons et les chances de réussite des grossesses, et de réduire le délai de grossesse et le coût des traitements ».

Et pourquoi pas ? L'existence d'une « industrie de la fertilité » confirme déjà les prémisses de l'utilisation de cette technologie.

Selon le bioéthicien Julian Koplin, le principal problème réside dans l'absence de lignes directrices ou de réglementations. « Et il se peut qu'il y ait quelqu'un qui ne veuille pas que les décisions concernant quels enfants il aura soient prises par l'IA plutôt que par un embryologiste humain qui les évaluerait lui-même », a déclaré M. Koplin. « Les algorithmes commencent à prendre des décisions sur les personnes qui viennent au monde ».

Nous n'en sommes qu'au tout début de la révolution de l'IA, et cette histoire donne un aperçu de ses aspects dystopiques. L'IA est déjà utilisée pour sélectionner les embryons auxquels on donnera la chance de vivre. Il ne fait aucun doute qu'elle finira par être utilisée de la même manière pour les patients nés, en triant les patients qui « valent la peine » d'être soignés et ceux qui ne le valent pas ; ceux qui ne le valent pas pourront recevoir une recommandation d'euthanasie, peut-être. Les professionnels de la santé canadiens proposent déjà régulièrement aux patients ce que l'on appelle « l'aide médicale à mourir », c'est-à-dire l'assistance au suicide. Un système de panel de la mort par robot pourrait simplifier tout cela et donner aux professionnels de la médecine un degré de retrait très désiré de ce processus déplaisant. Nous acquérons de nouveaux pouvoirs et de nouvelles technologies — mais nous avons déjà abandonné notre éthique.



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