Procession du Rosaire organisée par des catholique lors d'une manifestation à Melbourne contre la dictature sanitaire.
Par Kathy Clubb (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Justin Beirouti
19 novembre 2021 (The Remnant) — Après une semaine agitée à Melbourne, les catholiques ont de nouveau participé en force à une procession publique du Rosaire, se joignant à un énorme rassemblement pour la liberté où plus de 50 000 personnes ont manifesté contre la vaccination obligatoire et la tyrannie du COVID.
Pour la troisième semaine consécutive, un groupe de catholiques de tout le Grand Melbourne a défilé de la cathédrale St-Patrick au Parlement, en priant le chapelet et en chantant des hymnes. Le groupe, qui ne comptait au départ que 60 membres, a décuplé en nombre au cours de la deuxième semaine, tandis que plus de 700 personnes ont participé au rassemblement de samedi dernier.
La procession était précédée par une statue de Notre-Dame de Fatima, qui a été transportée au milieu de la foule laïque. Agnostiques, athées et païens ont d’abord été surpris, puis ont applaudi, apparemment réconfortés par la vue d’une image de leur Mère céleste.
Le groupe catholique avait reçu des médailles de saint Benoît exorcisées, et certains les ont remises à des manifestants qui les ont reçues avec reconnaissance et attention. L’image de la Vierge a été reprise par plusieurs médias grand public ; l’un d’entre eux a parlé de « la Madone » et a diffusé des enregistrements audio des catholiques en train de prier et chanter.
La présence de catholiques aux rassemblements pour la liberté de Melbourne met en lumière la grave bataille spirituelle qui fait rage dans l’État fédéré australien de Victoria. Les catholiques attendent d’ailleurs qu’un de leurs évêques s’exprime contre une proposition de loi qui pourrait conduire à l’incarcération de ceux qui refusent les vaccins COVID. Le projet de loi sur les Pouvoirs en cas de pandémie permettrait au premier ministre Daniel Andrews, un catholique, de contourner le processus parlementaire, ce qui lui donnerait un pouvoir illimité sur ses citoyens au nom de la « santé ».
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La semaine dernière, soixante éminents avocats ont signé une lettre ouverte demandant que le projet de loi, qui a déjà été adopté par la Chambre basse de Victoria, soit envoyé à un comité pour un examen plus approfondi. Les avocats ont qualifié la proposition de loi de « gouvernance par décret ».
Au lieu de s’élever contre ce projet de loi antidémocratique, l’archevêque de Melbourne, Peter Comensoli, a interdit à ses prêtres de participer aux processions du Rosaire et aux rassemblements pour la liberté. La veille de la deuxième manifestation, l’archevêque Comensoli a envoyé un courriel à ses prêtres pour leur dire de ne pas y assister. Dans le courriel divulgué, envoyé le 5 novembre, il dit que :
... Je ne soutiens pas cette action, et je demande à tout le clergé de s’abstenir de participer ou de promouvoir quelque chose qui mettrait en danger la sécurité et la santé des gens, et qui pourrait être une incitation à une activité illégale.
Sans aucun doute, il y a beaucoup de raisons de s’inquiéter de l’agenda politique et législatif du gouvernement, et des mesures modérées devraient — et sont - prises pour le contester.
Cependant, je suis préoccupé par le fait que la forme d’action prévue est basée sur des informations erronées et des demi-vérités qui ont alimenté un sentiment de peur et de crise pastorale. Ce qui pourrait sembler être une action de prière deviendra, entre les mains des médias, un événement politique qui ne fera que générer davantage de confusion et d’animosité.
Bien qu’il ait affirmé que des « mesures modérées » étaient prises pour s’opposer au programme du gouvernement, l’archevêque a continué à scandaliser les catholiques en autorisant le premier ministre Andrews à recevoir la communion lors de funérailles nationales vendredi dernier. Les funérailles ont eu lieu à la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne, pour le repos de l’âme d’une personnalité australienne du monde du spectacle, Bert Newton.
La messe de Requiem a été télévisée et la vidéo montre l’archevêque Comensoli déclarant que les catholiques qui se présentent « de bonne foi » pourront recevoir la communion. On peut voir le premier ministre Andrews quitter son banc et se présenter au doyen de la cathédrale, le père Werner Utri, pour recevoir la communion. L’archevêque, qui se tient à quelques mètres de là, n’a pas pu ignorer ce qui se passait.
Quoi qu’il en soit, le soutien public du premier ministre Andrews à l’agenda LGBTI, sa fermeture des églises pendant des mois, sa promotion de l’avortement et du suicide assisté et sa tentative actuelle de saper le processus démocratique font indéniablement de lui un pécheur public à qui la Sainte Communion devrait être refusée.
L’insulte faite par l’archevêque à ses fidèles est flagrante. Les catholiques de Victoria ont été privés des sacrements pendant plus de deux cents jours au cours des dix-huit derniers mois. Pourtant, l’homme qui en est responsable peut recevoir librement la Sainte Communion malgré ses violations graves et publiques de l’enseignement catholique.
Heureusement, certains prêtres ont quand même pu assister au troisième rassemblement. Les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X, dont l’archevêque Comensoli n’est pas l’ordinaire, se sont joints aux laïcs pour prier et marcher pour la liberté. Leur présence a remonté le moral des fidèles qui avaient été affligés d’apprendre que leurs propres curés avaient été empêchés de participer.
Parmi les nombreuses pancartes du rassemblement exprimant l’opposition à la vaccination obligatoire et au projet de loi sur les Pouvoirs d’urgence, certaines manifestaient leur soutien à un éminent médecin catholique dont la clinique a récemment été fermée par les autorités gouvernementales. Cette semaine encore, la clinique du Dr Mark Hobart a été perquisitionnée par les autorités du ministère de la Santé qui ont confisqué les dossiers de ses patients et son carnet de rendez-vous. Le Dr Hobart avait auparavant refusé de remettre ses dossiers aux autorités sans le consentement de ses patients.
Les médias grand public ont rapporté que le Dr Hobart rédigeait de « fausses » exemptions de vaccins, sans expliquer que les directives du gouvernement pour autoriser les exemptions sont si étroites qu’il est presque impossible d’en obtenir une. De nombreux médecins ont refusé de rédiger des exemptions de peur d’être pris pour cible par les autorités ; plusieurs médecins qui fournissaient des exemptions ont été empêchés de voir leurs patients et se sont vu confisquer leurs dossiers et leurs ordinateurs.
Le projet de loi sur les Pouvoirs d’urgence sera débattu ce mardi 23 novembre à la Chambre haute du Victoria, où il devrait être adopté de justesse. Les organisateurs de la procession du Rosaire prévoient se rassembler une nouvelle fois le 20 novembre et se joindre à la manifestation séculière pour la liberté qui se tient dans le monde entier à cette date.
Si le projet de loi est adopté, nous, à Victoria, aurons la consolation de savoir que Notre Mère est avec nous et que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour nous opposer à un tyran impie ─ malgré le traitement de faveur que lui a réservé l’église institutionnelle. Les nombreuses histoires de catholiques ayant délaissé la pratique religieuse et qui reviennent à la foi à la suite de ces processions du Rosaire, ainsi que le grand sentiment d’encouragement que beaucoup ─ y compris des non-catholiques ─ ont ressenti en y participant sont les riches fruits d’un témoignage public priant que, malheureusement, nos prélats semblent trouver incompréhensible.