Le cardinal Carlos Aguiar Retes de Mexico.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Capture d'écran d'une Vidéo de CNS
La Chambre spécialisée du Tribunal électoral du pouvoir judiciaire de la Fédération (TEPJF) du Mexique a condamné le 18 novembre dernier deux cardinaux, un évêque et deux prêtres pour avoir encourager leurs concitoyens à considérer avec soins leur vote, à prier Dieu afin qu’Il les éclaire et à ne pas voter pour les partisans de l’avortement et de l’idéologie LGBT, la veille des élections de 2018 qui ont mené López Obrador à la présidence.
La constitution mexicaine interdisant aux ministres du Culte le prosélytisme pour ou contre tout candidat, parti ou formation politique, le tribunal a repris une poursuite, d’abord intentée par les députés du parti Morena du président Andrés Manuel López Obrador puis abandonnée par les plaignants, sous prétexte que ces prélats auraient transgressé les principes constitutionnels de la séparation entre l’Église et l’État.
Les ecclésiastiques incriminés risquent jusqu’à 150 000 dollars américains d’amende ! rapporte The Catholic World Report :
Leur cas a maintenant été transmis au Secrétariat de la gouvernance pour déterminer la sanction qui sera appliquée. Le Secrétariat a la possibilité d’appliquer un simple avertissement ou une amende pouvant atteindre l’équivalent de 150 000 dollars américains.
Lors du jugement, poussant le laïcisme à son paroxysme, le juge Gabriela Villafuerte Coello a même reproché à l’un des défendeurs le seul fait d’avoir appelé à « prier et demander à Dieu de les éclairer au moment de voter », selon FSSPX News :
« Cela ne devrait pas être autorisé », a-t-elle déclaré. « Les votes ne sont pas des choses célestes ou spirituelles, il s’agit de voter avec des informations, en se basant sur la pondération d’autres choses, et c’est exactement ce qu’il faut respecter, parce que l’inspiration céleste ne va pas nous amener à avoir les meilleures personnes dans les bureaux élus, c’est logique », a-t-elle ajouté.
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Le cardinal Sandoval Iñiguez, archevêque émérite de Guadalajara, a été condamné pour avoir appeler les électeurs à ne pas voter pour ceux qui sont au pouvoir, « la dictature arrive et la liberté sera perdue car c’est un système communiste qui asservit », affirmait-il.
Le cardinal Aguiar Retes, archevêque de Mexico, a été condamné pour avoir demandé aux catholiques de ne considérer que le candidat qui garantirait le respect des « valeurs fondamentales de notre foi, comme le droit à la vie, le droit à une famille stable, le droit à l’éducation, le droit à la liberté religieuse ».
Mgr Elizondo Cardenas, évêque du diocèse de Cancun-Chetumal, a été condamné pour avoir déclaré : « l’Église dit : ne votez pas pour les candidats qui soutiennent l’avortement, qui sont contre la famille, qui sont contre les valeurs, qui sont contre le mariage tel que Dieu le décrit dans la Bible, dès la première page : “mâle et femelle, il les a créés et leur a dit de croître et de se multiplier” ».
Le Père Mario Angel Flores Ramos a été condamné pour avoir appelé, dans le cadre d’une conférence intitulée La doctrine sociale de l’Église et l’engagement politique dans les élections du 6 juin à « ne pas donner plus de pouvoir à ceux qui n’ont pas su l’utiliser pour le bien commun » et de « ne pas donner plus de confiance à ceux qui se consacrent à diviser, pas à unir, pas à développer ».
Et enfin, le Père Espinosa de los Monteros a été condamné pour avoir recommandé aux Mexicains à demander à Dieu sa lumière avant de voter, et à ne pas donner « un seul vote pour les irresponsables, pour ceux de la culture de la mort et de la division ».