Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Angelov/Adobe Stock
13 août 2024 (LifeSiteNews) — Le détournement d’Hollywood par le mouvement LGBT — décrit dans la série documentaire « Visible : Out On Television » (Visible : à la télévision) — est désormais bien connu. Les cinéastes et les producteurs de télévision ont fait le gros du travail culturel dans la croisade visant à normaliser les modes de vie sexuels alternatifs et à persuader le public d’accepter le programme du mouvement LGBT ; même le président Joe Biden, le premier démocrate de premier plan à approuver la redéfinition du mariage, a attribué à la série télévisée « Will & Grace » le mérite d’avoir fait bouger les choses.
Mais l’industrie du divertissement a eu davantage de mal à vendre l’avortement. Pendant des décennies, même le très libéral Hollywood a refusé de normaliser l’avortement à l’écran. Les raisons en étaient faciles à discerner. Les téléspectateurs ne voulaient pas regarder les histoires d’avortement, car même la plupart des personnes pro-choix y voyaient un « mal nécessaire » — et le fœticide n’est jamais considéré comme une fin heureuse. Comme l’a fait remarquer Jonah Goldberg, même si les personnes travaillant dans l’industrie du divertissement sont ouvertement favorables à l’avortement, « lorsqu’elles sont enceintes, presque tous les personnages féminins de télévision traitent leur enfant à naître comme s’il s’agissait déjà d’un être humain ». Les grossesses en situation de crise se terminent généralement par la naissance d’un enfant vivant, aimé par ses parents. Les téléspectateurs veulent des fins heureuses, pas des avortements.
La stratégie du mouvement en faveur de l’avortement a évolué, tout comme celle des conteurs. Dans les années 1990, les militants ont défendu la nécessité d’un avortement « sûr, légal et rare ». La plupart d’entre eux affirmaient, à l’intention du public, que l’avortement n’était pas une bonne chose, mais une malheureuse nécessité sociale. Cependant, lorsque les guerres de l’avortement se sont intensifiées dans les années 2000, la stratégie a changé. L’avortement a été défendu comme étant non seulement une nécessité sociale, mais aussi un bien social. Les activistes ont fixé l’ordre du jour ; les conteurs ont suivi le programme (les activistes et les conteurs étaient souvent les mêmes personnes). « Obvious Child » (L’enfant évident) (2014) a été présenté comme la toute première « comédie sur l’avortement », dans laquelle une jeune femme devient enceinte, se fait avorter et est très heureuse de sa décision, tout comme son étrange petit ami au charme maladroit. Le film a fait un flop.
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Les grands feuilletons ont commencé à montrer régulièrement des avortements pour faire comprendre que l’avortement est normal. En 2020, la réalisatrice Eliza Hittman a mis en scène le périple dramatique de deux jeunes filles qui traversent les frontières d’un État pour se faire avorter. Le personnel chargé de l’avortement est le héros de l’histoire ; les lois pro-vie en sont le cruel catalyseur. Le message du film est clair : l’avortement est nécessaire et ceux qui s’y opposent sont, au mieux, des idéologues malavisés. Contrairement aux films précédents, « Never Rarely Sometimes Always » (Jamais rarement parfois toujours) de Hittman est un récit véritablement puissant et émouvant.
« Unpregnant » (Non enceinte) de Rachel Lee Goldenberg, sorti la même année sur HBO Max, reprenait le genre mort-né de la « comédie sur l’avortement » en racontant l’histoire d’une jeune fille de 17 ans qui part avec son acolyte pour un voyage d’avortement, du Missouri, où le consentement parental est obligatoire, jusqu’au Nouveau-Mexique, où il ne l’est pas. Les pro-vie sont dépeints comme d’effrayants « maniaques de Jésus » (qui, à un moment donné, tentent de kidnapper la jeune fille pour s’assurer qu’elle accouche), et le film est truffé de points de discussion sur Planned Parenthood. Mme Goldenberg a déclaré qu’elle était passionnée par le film en raison de son propre avortement : « Je suis fière de travailler sur un projet qui, je l’espère, contribuera à déstigmatiser et à normaliser l’avortement. »
Avec l’annulation de Roe v. Wade, la machine de propagande hollywoodienne s’est accélérée. En 2022, « Call Jane » est sorti sur les écrans. Le film met en scène Elizabeth Banks, une militante de longue date en faveur de l’avortement qui préside le conseil créatif du Center for Reproductive Rights (Centre pour les droits reproductifs). Le Center for Reproductive Rights est une organisation qui œuvre en faveur de la légalisation et de la déstigmatisation de l’avortement ; son « conseil créatif » est composé de conteurs qui l’aident à atteindre ses objectifs. « Call Jane » raconte l’histoire d’un réseau clandestin d’activistes qui ont aidé à fournir des avortements illégaux aux femmes de Chicago dans les années 1960 et 1970. Ils sont présentés comme des héros et le réalisateur a expliqué que l’intention du film était de normaliser l’avortement.
Dans l’ère post-Roe, nos conteurs d’élite ont changé de tactique. Nous devons être prêts à leur opposer nos propres histoires.