Mark Roepke.
Par Lisa Bast (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Mark Roepke a toujours su qu’il avait été adopté. Il savait aussi qu’il était le fils d’une jeune fille de 14 ans dont il a appris plus tard qu’elle est devenue enceinte à la suite d’un viol lors d’une fête du 4 juillet à laquelle elle avait participé avec son cousin dans le Dakota du Sud.
Ayant grandi sur une ferme de l’Iowa, Roepke a passé une enfance relativement normale avec ses frères et sœurs, eux aussi adoptés. Il a déclaré à Live Action News : « Mes parents avaient adopté quatre enfants pour avoir une famille. Quand j’ai eu sept ans, ils ont eu leur propre enfant, puis deux autres sont arrivés plus tard ».
Roepke avait trois ans lorsqu’il a vécu une tragédie. Un jour que ses parents jouaient au tennis, il a poursuivi une balle perdue. Il a glissé sur le gravier, descendu une colline abrupte, et atterri avec la jambe coincée devant lui. Une voiture qui prenait un raccourci dans le stationnement a roulé sur sa jambe qui dépassait et l’a écrasée.
« L’homme ne s’est jamais arrêté », a déclaré Roepke. « Nous avons appris plus tard qu’il était pressé et en retard au travail. Malheureusement, les médecins n’ont pas pu sauver ma jambe ». Mais Roepke n’a jamais laissé son handicap le définir.
Le travail à la ferme a donné au jeune Roepke le sens des responsabilités. Il a vu des animaux donner naissance à leur progéniture et a compris le miracle de la vie. Un jour, il a entendu un groupe de lycéennes discuter de l’avortement. Se demandant ce que ce mot signifiait, il est allé directement voir son père pour obtenir une explication.
« Lorsque mon père m’a expliqué ce qu’était un avortement, j’ai été horrifié », a déclaré M. Roepke. « Mes parents avaient lutté pendant des années pour avoir des enfants, il était donc difficile de comprendre que des gens tuaient leurs enfants pour des raisons de commodité ».
|
|
Le désir de défendre la vie s’est manifesté dès l’enfance
Cette nuit-là, Roepke a eu du mal à trouver le sommeil, essayant de comprendre pourquoi une mère avorterait son enfant.
« Avant même de connaître les circonstances de ma naissance, j’ai compris à quel point la vie était précieuse », a déclaré Roepke.
À 15 ans, Roepke a prononcé son premier discours pro-vie devant 2 000 participants à la convention républicaine de l’État de l’Iowa. Il s’est inscrit à l’université, mais a finalement dû abandonner ses études pour des raisons médicales, ce qui lui a fait perdre sa bourse d’études.
C’est à cette époque, à 19 ans, que Roepke a commencé à rechercher sa mère biologique et que le rideau s’est levé, lui donnant un aperçu des circonstances de sa naissance.
« En raison de mes problèmes médicaux, j’ai voulu en savoir plus sur mes origines biologiques », a-t-il déclaré.
Il a déposé une déclaration sous serment auprès du tribunal et a découvert que sa mère biologique avait laissé une lettre à son intention, demandant que le dossier d’adoption soit ouvert s’il la recherchait.
Il a appris qu’elle s’était rendue à l’agence d’adoption pour obtenir des nouvelles de son fils, qu’elle avait appelé Shane Adams, mais qu’elle n’avait pu obtenir aucune information sur lui après qu’il eût atteint l’âge de trois ans.
« C’était une époque antérieure à l’arrêt Roe et, bien que sa grossesse ait causé tant de traumatismes dans sa famille, l’avortement n’était pas une option pour elle », a déclaré Roepke. « Elle est allée dans un foyer pour mères célibataires jusqu’à ma naissance ».
Le registre d’adoption du comté indiquait que le nom de famille de sa mère était « Schmidt ». Roepke s’est rendu à la bibliothèque et a trouvé un annuaire téléphonique de Sioux Falls.
« J’ai essayé d’appeler tous les Schmidt, pour essayer d’entrer en contact avec ma mère », raconte-t-il. Mais comme il avait besoin d’un emploi pour payer l’université, il a dû mettre en veilleuse sa recherche.
Le fait d’apprendre les détails de sa naissance a renforcé son désir de s’exprimer en faveur de la vie
Quelques mois plus tard, Roepke est retourné à l’agence d’adoption et a trouvé le nom de son grand-père. Ironiquement, il était le dernier « Schmidt » inscrit dans l’annuaire téléphonique. Il a appelé son grand-père, mais comme celui-ci était dur d’oreille, il a passé le téléphone à la grand-mère de Roepke.
« Elle a tout de suite su qui j’étais », raconte M. Roepke. « Elle m’a mis en contact avec ma mère qui m’a donné rendez-vous dans un centre commercial local. J’ai découvert qu’elle travaillait comme assistante médicale dans un foyer pour enfants handicapés et que j’avais trois demi-frères et sœurs ».
Après leur rencontre, la mère biologique de Roepke, Cynthia Cathryn Schmidt, a contacté la famille de son père biologique, ouvrant ainsi une boîte de Pandore.
Roepke explique : « Il avait nié toutes ces années que j’existais. Mais il a accepté de me rencontrer et j’ai été stupéfait de voir à quel point je lui ressemblais. Pourtant, il ne voulait pas me reconnaître sans un test ADN ».
Il découvre que son père biologique possède des casinos et pense que Roepke le contacte dans le but d’obtenir de l’argent. Le test d’ADN a révélé que Roepke correspondait à 99,99 % à son père biologique. Malheureusement, sa relation avec son père est restée précaire jusqu’à la mort de ce dernier.
Depuis son adolescence, Roepke participait de diverses manières au mouvement pro-vie. Après avoir quitté l’université, il a travaillé à la Chambre d’État de l’Iowa pour soutenir les candidats pro-vie. En 2009, il a voyagé avec le bus itinérant « Abortion Isn't Healthcare » (L’avortement n’est pas un soin de santé) pour dénoncer l’« Obamacare » qui imposait des avortements financés par les contribuables.
« J’ai également coordonné la tournée en caravane de 40 jours pour la vie, qui a traversé 48 États », a déclaré M. Roepke. « Nous avons parcouru presque 26 000 km et organisé 126 événements en 40 jours ».
La première fois qu’il a donné son témoignage si convaincant, il était sur les marches du bâtiment de la Cour suprême avec Students for Life le jour où l’arrêt Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization a été rendu, renversant Roe v. Wade.
« Quelqu’un a crié que puisque j’étais un homme, je n’avais pas droit à une opinion », a-t-il déclaré. « J’ai répondu à cette personne que les circonstances de ma naissance ne déterminaient pas ma valeur, que j’étais toujours un être humain ayant de la valeur, même si j’avais été conçu lors d’un viol. On m’a alors dit que j’étais une “abomination” qui ne devrait pas exister ».
Ironiquement, le podium depuis lequel la présidente de Students for Life, Kristan Hawkins, a proclamé la mort de Roe avait été construit par Roepke, inspiré par une vieille boîte de prédicateur utilisée dans une église luthérienne.
« Des militants pro-vie du monde entier sont montés sur ce podium », a déclaré M. Roepke.
Roepke est à jamais reconnaissant à sa mère biologique d’avoir choisi la vie. « Elle n’a pas eu la vie facile », a-t-il déclaré. « Mais elle m’a fait le don de la vie. Lorsque je lui ai demandé pour la première fois si elle était d’accord pour que je raconte notre histoire, elle m’a dit que si cela permettait de sauver une vie, il fallait continuer à raconter notre histoire — et c’est ce que je fais ».