Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Andriy Bezuglov/Adobe Stock
23 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Si les conservateurs sociaux s’étaient assis, il y a 25 ans, avaient réfléchi et avaient tenté de trouver un titre qui résume le chaos moral et social provoqué par la révolution sexuelle, je doute qu’ils eussent pu faire mieux que celui-ci, publié par le Daily Mail le 16 novembre : « Les hommes trans et les lesbiennes seraient prioritaires pour la FIV deux ans avant les couples hétérosexuels dans le cadre du plan du NHS ».
Selon le rapport, le Service national de santé britannique a présenté des plans qui « donneront aux hommes trans et aux lesbiennes l’accès à la FIV — financée par le NHS — deux ans avant les couples hétérosexuels ». Les « hommes trans » sont bien sûr des femmes qui s’identifient comme des hommes et qui peuvent donc théoriquement devenir enceintes (à condition que des hormones transsexuelles ou d’autres médicaments ne les aient pas rendues stériles). Pour couronner le tout, le plan du NHS donne également la priorité aux femmes célibataires par rapport aux couples mariés, bien qu’il ne soit pas expliqué pourquoi la maternité célibataire devrait être une aspiration sociale de l’État.
Soyons clairs : la fécondation in vitro, qui consiste à créer des enfants dans des boîtes de Petri pour les implanter manuellement dans des patientes, est intrinsèquement immorale. Du point de vue des partisans de la vie, le coût en vies humaines est à lui seul ahurissant, et la séparation de la procréation et de l’intimité humaine constitue également une violation de l’ordre naturel. Pour ceux que cela intéresse, j’ai récemment eu une longue discussion avec Stephanie Gray-Connors sur cette question, dans laquelle nous avons examiné en profondeur la moralité de la FIV.
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Mais la nouvelle proposition du NHS ajoute des couches de confusion morale à tout cela. Selon le rapport, les lesbiennes, les femmes transidentifées et les célibataires « seront immédiatement admissibles à la FIV du NHS — dont le coût est estimé à 5 000 £ par cycle — si elles remplissent les autres critères tels qu’un indice de masse corporelle compris entre 19 et 30, ne pas fumer, être âgées de moins de 43 ans et ne pas avoir un partenaire ayant un enfant d’une relation précédente », tandis que « les couples hétérosexuels... devront toujours prouver qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfant naturellement dans les deux ans ».
En bref, l’État facilite et finance la procréation d’enfants pour celles qui ne peuvent pas « avoir un bébé naturellement ». Selon le Mail :
Les changements proposés couvriront une vaste étendue de l’Angleterre, notamment le Derbyshire, le Nottinghamshire, le Northamptonshire, le Leicestershire et le Lincolnshire. Les projets, expliqués dans un document intitulé « The Case for Change », font l’objet d’une consultation publique de huit semaines qui s’achèvera en janvier, ce qui signifie que la nouvelle politique pourrait entrer en vigueur l’année prochaine. Les couples hétérosexuels dont l’un des partenaires a déjà un ou plusieurs enfants biologiques ont également été consternés de voir qu’aucun changement n’était prévu dans les règles actuelles qui les empêchent de bénéficier d’un traitement de fertilité financé par le NHS.
Malheureusement, au lieu de remettre en question la politique de FIV financée par l’État, les défenseurs de la famille se focalisent sur la « discrimination ». Lucy Marsh, du Family Education Trust, par exemple, a déclaré : « À tout le moins, ces propositions semblent grossièrement discriminatoires à l’égard des familles traditionnelles. » Ce qui est vrai, mais le problème plus fondamental est que ces politiques sont discriminatoires à l’égard des enfants à naître, qui sont transformés en marchandises, créés artificiellement et souvent abandonnés dans des congélateurs. Toute critique de la FIV qui ignore les maux intrinsèques du processus est insuffisante et affirme alors la moralité de la FIV.
Les groupes pro-vie et pro-famille du Royaume-Uni devraient s’opposer fermement à cette proposition, non seulement parce que le gouvernement donne une fois de plus la priorité à la communauté LGBT plutôt qu’aux « familles traditionnelles », mais aussi parce que cette proposition prévoit la destruction massive d’êtres humains embryonnaires. Alors que la culture continue de se détériorer, il peut être tentant de répondre à la dernière indignation ou à la dernière folie woke des gens, tout en négligeant de se positionner sur un terrain plus fondamental. Si les pro-vie ne s’élèvent pas contre la marchandisation des enfants à naître, qui le fera ?
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