La défaite du maire Jean Tremblay en Cour suprême me laisse perplexe; il s’agit d’un verdit intolérant et répressif.
Quoiqu’en dise le plus haut tribunal du pays, nous vivons dans une société favorisant de plus en plus la religion de l’athéisme. Interdire la prière avant une réunion du Conseil municipal de Saguenay ne fait que brimer les croyants théistes. En bout de ligne, dans notre société dite libre, ce sont toujours les théistes qui doivent payer pour les exigences des croyants de foi athéiste.
Dans ma compréhension de cette saga, il me semble que les opposants à la prière font preuve d’incohérence sociale et ce, au détriment des théistes. Ce débat m’amène à me questionner sur cinq éléments fondamentaux reliés au sujet qui nous préoccupe.
Premièrement, en quoi est-ce criminel de parler à un être imaginaire? S’il n’existe pas, il n’y aura pas de conséquence à l’invoquer.
Deuxièmement, en quoi la prière fausse-t-elle les délibérations du Conseil? La prière n’est pas un sort qu’on jette sur les opposants.
Troisièmement, les athéistes pratiquants et militants semblent offensés d’entendre des gens parler à un être invisible durant une session de prière de quelques secondes. Pourquoi les opposants à la prière ne s’absentent-ils pas lors de cette courte période de recueillement? Rien ne les oblige de se présenter à cette cérémonie.
×
Campagne de financement -- Carême et Pâques 2024
6268,12 $ recueillis
-- Objectif: 15 000 $. Il reste seulement 5 jours -- Merci de votre générosité.
|
Quatrièmement, est-ce que la conscience des adeptes de la foi athéiste est véritablement perturbée? Pour bien illustrer où je veux en venir, prenons un cas de la vie courante. Si, par exemple, on invite les opposants au maire Tremblay à assister à une cérémonie funéraire dans laquelle le nom de Dieu est invoqué, seront-ils capables d’endurer ce «supplice». S’ils sont honnêtes, ils ne risquent pas de faire des cauchemars pour avoir entendu un ministre du culte parler de Dieu et de la vie éternelle. Je serais très surpris que leur conscience les accuse d’avoir assisté à une telle cérémonie. Par respect, ils vont assister à cette cérémonie jusqu’à la fin sans en faire un cas de conscience. Pourquoi est-ce bon pour les funérailles et mauvais pour une période d’une minute avant la rencontre du Conseil de ville? Il me semble qu’il y a une incohérence dans leur comportement.
Cinquièmement, là où le jugement est le plus incohérent, c’est lorsqu’il mentionne que le maire de Saguenay ne peut invoquer la suprématie de Dieu pour prier avant la réunion du Conseil. Pourtant, La Charte des droits et libertés ne reconnaît pas l’existence de Dieu mais bel et bien sa suprématie. Que des élus désirent faire appel à cette suprématie et se remettre en ses mains est tout à fait cohérent. Si Dieu est reconnu comme suprême au pays, pourquoi n’accorde-t-on pas le choix aux élus d’être présents ou non? Si ce cérémonial agace une personne, elle n’a qu’à se prévaloir de son droit d’abstention. Les élus n’ont pas nécessairement à favoriser la religion. Par contre, ils doivent avoir le la possibilité d’invoquer Dieu, s’ils le désirent. Sinon, à quoi bon reconnaître la suprématie de Dieu? Il y a incohérence dans la demeure…
Les magistrats n’ont pas trouvé bon de favoriser le choix en fonction de la conscience de chacun, ce que je déplore abondamment. À mon avis, ils auraient dû privilégier le choix selon la conscience de chacun. Dans cette perspective, le jugement aurait été juste et équitable pour tous.
Dans une démocratie comme la nôtre, ce sera toujours les théistes qui seront les grands perdants des enjeux de conscience impliquant la foi. On leur demande toujours de plier aux exigences de ceux qui pratiquent la religion de l’athéisme. Serait-ce que la foi des athéistes génère moins d’indulgence, moins de tolérance et plus de répression à l’égard des théistes? Dans le cas qui nous concerne, se poser la question, c’est y répondre…
|