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Réflexion sur le lynchage médiatique de Benoît XVI

LYNCHAGE MÉDIATIQUE

Par Jacques Brassard


Le départ de George W. Bush de la Maison Blanche a laissé un grand vide dans l’univers médiatique puisque, désormais, le rôle de Monstre sans-cœur et sans âme se trouve à ne plus être assumé par personne. Qu’à cela ne tienne, nos faiseurs d’opinion de gauche et nos gérants d’estrade « progressistes » ont vite fait de le remplacer. Je vous présente donc leur nouveau Monstre : Benoît XVI! Qu’il vous suffise, à cet égard, de lire la diatribe dégoulinante de fiel et de virulence de l’écrivain gauchiste Gil Courtemanche --publiée dans le Devoir du 29 mars-- pour constater que le pape est déjà victime, en tant que successeur de Bush dans le rôle de « Monstre à tout faire », d’un répugnant lynchage médiatique.



« Le pape dans ses vêtements immaculés, écrit Courtemanche, annonce la mort nécessaire. La mort ne le dérange pas. Il croit sûrement qu’il sera admis au Paradis. Eh bien non; si Dieu existe, le pape ira en enfer, comme le meurtrier qu’il est. » Exorbitante accusation : le chef de l’Église ne serait rien de moins qu’un assassin dégoûtant! Mais quel est donc l’horrible crime qu’il a commis? Il aurait déclaré, nous annonce tous les médias, que la distribution de préservatifs ne mettra pas fin à l’épidémie de sida en Afrique. Aussitôt, ce fut le lynchage. Accompagné de hurlements diffamatoires : « ayatollah catholique » ( dixit Courtemanche ), assassin, crimes contre l’humanité!



Comme je suis d’un naturel sceptique, j’ai voulu, devant ce déchaînement de haine, savoir ce que le pape avait vraiment dit. Avait-il réellement lancé, en Afrique, un interdit sur les préservatifs? Pas du tout! Il a simplement affirmé que le fléau du sida ne pourra pas régressé uniquement par la distribution de préservatifs. Le pape n’a jamais demandé de mettre un terme à l’utilisation du condom en Afrique, il a incité à y ajouter une approche morale. Convenons qu’introduire une dimension éthique dans le combat contre une pandémie d’une telle ampleur constitue sans doute un sujet… discutable, mais aucunement scandaleux ni odieux.



Le plus bel exemple du succès de cette combinaison de moyens matériels ( préservatifs ) et de comportements humains pour faire reculer ce fléau, c’est le cas de l’Ouganda. Le frère combonien Danieli Giovani Giusti, médecin ayant une expérience de 30 ans dans des hôpitaux ougandais, explique très bien comment, en Ouganda, on a réussi à faire passé la fréquence d’infection de 15% en 91 à 5% en 2001. « La campagne de conscientisation, nous dit-il, a été centrée sur le modèle ABC. On demande l’abstinence aux personnes insuffisamment mûres pour exprimer leur sexualité ( jeunes et ados ), on préconise la fidélité avec les partenaires de préférence à la promiscuité pour les personnes sexuellement actives et, pour ceux qui n’entrent pas dans ces deux catégories, l’utilisation de préservatifs en remplacement. Le gouvernement ougandais a soutenu cette campagne en dépit de nombreuses pressions…Et le facteur principal de ce succès résulte de l’éducation et du changement de comportement. » Mais selon les standards des lyncheurs médiatiques du pape, cette stratégie ougandaise serait criminelle et meurtrière.



Courtemanche nous dévoile son expertise en matière de sida : « S’il y a un sujet que je connais un peu, c’est celui du sida en Afrique…J’ai marché dans les couloirs des mouroirs africains. » Admirable compassion! Ce qui ne l’empêche pas de proférer une fausseté en affirmant péremptoirement que le condom est « le seul moyen de lutter contre le sida en Afrique. » C’est un moyen, certes, mais il y en a d’autres. « L’expérience sur le terrain, déclare le frère Giusti ( qui a fait plus que déambuler dans les mouroirs africains, il a dispensé des soins aux sidéens ougandais pendant 30 ans ), a démontré que dans les pays où l’on a tout misé sur les préservatifs, on n’a pas obtenu des résultats aussi satisfaisants que ceux de l’Ouganda. »



Le déchaînement médiatique contre le pape est d’une indécence et d’une répugnance à vous donner la nausée. On croupit dans la désinformation la plus malhonnête. Et dans la plus sordide diffamation. Une étudiante de l’École Nationale de l’Humour, André-Anne LeBlanc admoneste ainsi grossièrement le pape : « De simple méchant pape, tu t’es changé en assassin! » Elle se croit sûrement très drôle! Concluons par cette citation de Jean Yves Naudet, président de l’association des Économistes catholique de France : « La pensée de l’Église en général et de Benoît XVI en particulier est nuancée, complexe, riche. Elle ne se résume pas en deux ou trois slogans, reprenant des bouts de phrases sorties de leur contexte. Certes, personne n’est obligé d’être catholique où d’avoir la foi et de partager les idées de l’Église. Mais tout le monde a un devoir d’honnêteté. Transformer le pape en bouc émissaire universel est une malhonnêteté. Prétendre l’opposer à Jean-Paul II est un mensonge. »



Texte paru dans Le Quotidien 8 avril 2009

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