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Pourquoi donc la question du mariage suscite-t-elle autant de réactions ?

(Photo : Pierre Durieux par Ferruccio_Nuzzo)

En hommage à L’Évangile de ce jour, à ma femme et tous ceux qui se sont mobilisés, quels qu'ils soient...

Souvent, on a entendu cette interrogation ces derniers temps: mais pourquoi donc la question du mariage suscite-t-elle autant de réactions ? Pourquoi, au fond, autant de gens se sont mobilisés pour et contre avec tellement de passion, et parfois d’excès ?

Pourquoi, par exemple, dans le questionnaire du Synode de la famille se cristallisent tant d’attentes sur le mariage ?

Cette question trouverait certainement bien des réponses mais il me semble qu’une d’entre elles se trouve dans l’Evangile d’aujourd’hui. Si le mariage suscite tant de réactions, c’est qu’il est comme le trésor de la Création.

J’exagère ? Allons-y !

Jean-Baptiste, le plus grand homme que la terre ait porté, pourquoi meurt-il ? Pour le Temple Saint ? Pour défendre le nom du Christ ? Non, pour avoir dit « tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère ». Jean Baptiste, décapité pour avoir défendu un mariage, même pas chrétien.

On continue ?

Il y a, dès la Genèse, l’idée explicite que c’est bien l’homme et la femme qui sont à l’image de Dieu, non l'individu seul : « à l’image de Dieu, il le créa, homme et femme il les créa ».

Il y a, dans l’épilogue de l’Apocalypse ce cri de l’Epouse adressé à l’Epoux : « Viens ».

Dans la Bible, tout commence et tout fini par un couple, une alliance, un mariage.
L’incarnation de Dieu sur terre ? Oui, mais pas hors mariage : « Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph »

Le premier miracle ? Les Noces de Cana.

La Cène ? Le Sang du Christ versé pour quoi ? Pour l’Alliance, nouvelle et éternelle.
Dans cet Evangile d’aujourd’hui donc, où l’on ne voit guère Jésus et où on l’entend moins encore, on pressent que la seule phrase du dernier prophète « tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère », et qui occasionnera sa chute, n’est pas la remontrance d’un moraliste. Bien sûr, il y a là une offense au 6e commandement, mais aussi un peu tous les autres… J’y vois surtout un appel franc, direct, vrai adressé à Hérode comme pour lui dire « attention, tu blesses la pointe du diamant de la création : le mariage. »

Saint Paul ne dira pas autre chose : « Que le mariage soit honoré de tous, que l’union conjugale ne soit pas profanée… » Or voilà, on ne profane que les sanctuaires.

Souvent, dans notre Eglise, nous raisonnons en termes de baptisés, confirmés, consacrés, plus rarement en termes d’hommes et de femmes mariés. Quand sont-ils appelés en tant que tels ? Regardez la fin de nos messes chrismales… Le Christ Prêtre, on connait. Le Christ serviteur, et ses diacres, ok. Mais qui d’autres que les bonnes sœurs nous parlent du Christ-époux ?

On a souvent compris dans notre Eglise les vocations religieuses (au sens large) comme la voie royale, sainte et le mariage comme la vocation commune, pour ne pas dire banale, quelconque…

On pourrait en fait comprendre toutes les vocations comme tendues vers le seul mariage. Les unes pour le vivre, les autres pour en témoigner. Les vocations religieuses, témoins de la grandeur du mariage. Un peu comme celui qui fait vœu d’obéissance, et qui, dans les faits, magnifie la liberté. Celui qui vit le célibat consacré, est témoin de la grandeur du mariage.

Dans l’Evangile où les disciples disent après avoir écouté Jésus « qu’à ces conditions, il n’y a pas intérêt à se marier », Jésus précise bien qu’en effet ce n’est pas fait pour tout le monde. Un peu comme on le dirait aujourd’hui du sacerdoce : « C’est un appel, ce n’est pas fait pour tout le monde. » Mais ce qui n’est pas « pour tous », en l’occurrence, dit Jésus, c’est le mariage.

« Certains ne le peuvent pas par nature, d’autres par accident ou d’autres enfin parce qu’ils se consacrent au Royaume ». Que le chemin du mariage est ardu… !

Comment ne pas Lui donner raison aujourd’hui quand on voit le nombre d’échecs ? Pas étonnant non plus de voir que c’est sur le mariage que se concentrent tant de menaces, de parodies. On pourrait reprendre les 4 piliers du mariage et constater que chacun des 4 est sérieusement attaqué.

Face à l’indissolubilité : le divorce, toujours plus simple…
Face à la fidélité : l’adultère et la promotion de l’adultère…
Face à la fécondité : la contraception et l’avortement…
Face à la liberté qui s’engage : la liberté qui s’essaye, le concubinage…

Ces menaces, ces réformes et ces lois ne désespéraient pas Ozanam qui y voyait l’occasion d’une prise de conscience. Voici le début de son article en 1848 : « Quand M. le ministre de la justice est venu pro¬poser à l’Assemblée nationale le rétablissement du divorce, nous avons cru qu’il mettait la morale publique en péril : nous commençons à penser qu’il la sauvait. La proposition de divorce res-semble à ces tentatives d’émeute qui sauvent l’ordre en armant pour lui tout un peuple, dont on ne connaissait pas assez l’union. »

« Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère ».

Pour notre époque tellement sensible à la notion de droit, où un enfant, dès 3 ans, sait plus vite dire « j’ai droit » que « s’il te plaît », il y a une Parole d’autorité qui traverse les siècles et qui dit « non, petit d’homme, fais attention au projet d’amour de Dieu ».

« Petit d’homme, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas »,
« Petit d’homme, celui qui regarde une femme avec désir, a déjà commis l’adultère »
« Petit d’homme, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa Vie pour ses amis ».

Commence par aimer ta femme, ton mari. C’est lui ton meilleur ami, ta meilleure amie. Commence par lui donner ta vie. Comme le Christ donne la sienne pour son Eglise, comme Dieu se donne pour l’humanité, comme Jean-Baptiste qui se sacrifie pour le mariage d’Hérode, et pour celui de son frère.

Jean-Baptiste baptisait dans l‘eau, il annonçait Celui qui baptiserait dans l’Esprit.
Mais c’est dans leur sang, que Jean Baptiste et Jésus ont, tous deux, baptisé l’Alliance.

Je sais, c'est long. Merci d'avoir été jusque là.

Pierre Durieux
Professeur à la faculté libre de Philosophie et de Psychologie IPC

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