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Une manifestation à Toronto contre l'imposition des alliances "gai-hétérosexuel" dans les écoles catholiques d'Ontario

Vous pouvez trouvez ce reportage-audio sur l'opposition au projet de loi 13 sur le site de Radio-Canada:

 

Le projet de loi permettrait notamment la formation d'alliances gaies-hétérosexuelles dans les écoles, ce que dénoncent les manifestants qui se sont rassemblés jeudi après-midi à Toronto. 

En début de semaine, le cardinal de Toronto, Thomas Collins a dit qu'en permettant la création d'alliances gaies-hétérosexuelles dans toutes les écoles, le projet de loi viole la liberté de conscience et de religion.

Le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty a tenu bon.

Son gouvernement minoritaire compte sur l'appui des néo-démocrates pour faire passer le projet de loi. Selon le leader parlementaire du NPD, Gilles Bisson, tous les membres de son parti voteront pour.

Le projet de loi 13 devrait être adopté avant la rentrée.

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10 années d'euthanasies en Belgique: lettre de l'archevêque de Bruxelles, Mgr Léonard

Sur le site de la Libre Belgique du 30 mai 2012, cette lettre qui dit beaucoup, en peu de mots:

(Mgr André-Mutien Léonard, archevêque de Bruxelles)

 

En mai 2002, une majorité parlementaire a voté une loi relative à l’euthanasie. Dix ans après sa promulgation, un bilan s’impose. Lors des débats parlementaires, les évêques de Belgique avaient déjà exprimé leurs craintes, notamment celle d’une grave menace quant au respect non seulement des personnes les plus vulnérables, mais aussi des soignants (1). Aujourd’hui, comment ne pas redire tout d’abord la sympathie que chacun de nous éprouve à l’égard des personnes qui souffrent intensément, minées par la maladie et bouleversées par la perspective d’une mort prochaine ? Qui pourrait demeurer indifférent à leur désarroi ? Chacun peut comprendre que l’envie surgisse parfois de s’endormir pour de bon et d’être ainsi libéré. Reste qu’une demande de mort doit le plus souvent être décryptée comme un appel au secours. Ce cri de détresse ne doit donc pas nécessairement être interprété comme une volonté de mourir à proprement parler. La réponse appropriée est alors de soutenir le désir de vivre en dignité qui se cache derrière la demande de mort. Et lorsque toute thérapie se révèle vaine ou, en tout cas, disproportionnée, des soins palliatifs de qualité doivent alors prendre la relève. Il importe de leur donner les moyens, encore insuffisants aujourd’hui, de se développer afin de permettre de vivre et de mourir dans la dignité et la sérénité. On évitera ainsi de mettre fin délibérément à la vie et de transgresser l’interdit, essentiel à toute société, de faire mourir intentionnellement une personne innocente. Il est, certes, des cas où, d’un point de vue technique, la distinction peut sembler mince entre certaines pratiques palliatives et certaines pratiques d’euthanasie. C’est alors le contexte humain, la nature précise des moyens employés et l’intention qui font toute la différence. À cet égard, comment ne pas rendre hommage au dévouement admirable et compétent des membres du personnel soignant qui, refusant tout acharnement thérapeutique, luttent contre la douleur, soulagent la souffrance et, avec beaucoup de cœur, accompagnent jusqu’au bout les malades et leurs proches ? Que de témoignages de familles attestant la grande densité humaine de ces derniers jours passés auprès de leurs proches dans un contexte de grande humanité ! Je salue aussi le courage des soignants qui, malgré d’éventuelles pressions, exercent leur droit à l’objection de conscience et refusent de pratiquer l’euthanasie ou d’y participer. On a souvent argumenté en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie en invoquant la liberté individuelle de disposer de sa vie et donc aussi de sa mort. Mais, 10 ans après, on perçoit mieux que l’euthanasie n’est jamais une décision concernant seulement la liberté de ceux qui la demandent. Sa dépénalisation a modifié pour de nombreux professionnels de la santé des aspects essentiels de leur profession. Elle a parfois ébranlé la confiance entre les membres d’une même famille ou à l’égard du corps médical. Elle a conduit subrepticement des personnes fragiles à penser qu’elles feraient bien de demander l’euthanasie. De plus les craintes exprimées il y a 10 ans sont aujourd’hui réalité. À l’époque, plusieurs précautions avaient été prévues par le législateur afin de circonscrire strictement le champ d’application de la loi. Mais une fois la porte entrouverte, l’entrebâillement s’élargit inévitablement. Aujourd’hui, la Commission fédérale de contrôle est quasiment obligée de fermer les yeux sur des pratiques non conformes à la loi et avoue d’ailleurs explicitement son impuissance à contrôler efficacement son application (2). Dans ces conditions, est-il raisonnable d’envisager un nouvel élargissement du champ d’application de la loi, sachant que des pratiques incontrôlables vont ensuite forcer le législateur à envisager de nouvelles extensions ? Il est des domaines où le bien commun exige que des "oui" ou des "non" très clairs soient prononcés. Et l’histoire montre que nous sommes capables de le faire. Dans le domaine de l’accompagnement de la souffrance et de la mort, le "oui" résolu à une présence compétente et aimante auprès des malades et des mourants est le véritable avenir de nos sociétés. Et le développement toujours perfectible des soins palliatifs nous en donne la possibilité. Renoncer à l’euthanasie peut sembler à certains une diminution de leur liberté individuelle. Et ce l’est en un sens. Mais il s’agit, à plus long terme, d’une contribution majeure au bien commun de tous. 1) Déclaration des évêques de Belgique, "Soins palliatifs, oui ; euthanasie, non !", 16 mai 2002. Ils s’exprimeront à nouveau, si l’actualité l’exige, dans les mois qui viennent. (2) On trouvera une bonne synthèse des embarras de la Commission fédérale de contrôle dans le dossier de l’Institut Européen de Bioéthique : "Euthanasie : 10 ans d’application de la loi en "Belgique", Les dossiers de l’IEB, avril 2012, www.ieb-eib.org, p.5-6.

A.-J. LÉONARD

Archevêque de Malines-Bruxelles

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Malgré les pressions pour qu'elle soit avortée, cette petite argentine a vu le jour!

Une très bonne nouvelle parue sur le blog de Jeanne Smits du 4 janvier 2012:

 

 

 

 

La petite fille sur la photo aura bientôt un an. Elle n'aurait pas dû naître. Enfin, si l'on avait fait confiance aux féministes qui se mobilisent toujours dans ces cas-là. Et si sa maman, une adolescente, avait profité de l'article 68 du code pénal argentin, qui « justifie » l'avortement quand l'enfant à naître est le fruit d'un viol. Condition qui vient d'être assouplie par la Cour suprême argentine qui affirme superflue toute décision de justice pour autoriser l'avortement dans ces circonstances.

La petite fille sur la photo s'appelle Luz Maria, et elle est aujourd'hui la joie de sa famille. Sur la photo, elle dans les bras de sa tante. C'est une petite rescapée : tant de personnes, tant d'organismes s'étaient liguées pour qu'elle ne voie pas le jour ! Il y avait des groupes de « défenseurs des droits de l'homme », la presse, bien sûr et jusqu'aux représentants du gouvernement local de la province de Misiones qui poussaient la famille de la jeune fille enceinte à faire avorter celle-ci.

C'est la Red Federal de Familias (réseau fédéral des familles) qui s'est mobilisée l'an dernier pour que Luz Maria vive. Si bien que la famille, prête à accepter l'irréparable, s'est désistée in extremis de la demande d'avortement introduite en son nom.

C'est Julieta Lardies, la déléguée – toute jeune – du Réseau, qui raconte dans la revue Revista Familia y Vida le combat qu'elle a mené pour sauver cette petite vie. La famille du bébé s'exprime aussi, pour dire ce qu'elle pense aujourd'hui de l'avortement, ce qui s'est vraiment passé, comment on a fait pression sur elle, et qui, en fin de compte, l'a véritablement aidée.

Aider ? C'est ce que proposa et ce que fit Julieta Lardies. Alors que les journaux s'enflammaient pour réclamer la vie de Luz Maria, elle publia, avec une autre déléguée du Réseau, une lettre ouverte pour supplier qu'on ne tue pas l'enfant. Au nom de sa vie, mais aussi pour la mère qui porte les conséquences physiques et psychiques de l'avortement. Julieta Lardies proposait de l'aide : l'aide de psychologues pour l'aider à traverser l'épreuve, de médecins pour que sa grossesse soit bien suivie, et même, si la jeune maman le voulait, des parents prêts à adopter l'enfant à sa naissance. S'adressant à l'adolescente et à ses proches, la lettre disait :

« Nous voulons qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls, que nous comprenons leur douleur et leur angoisse, mais nous voulons aussi qu'ils sachent qu'éliminer l'enfant ne résoudra rien : au contraire, c'est un décision dont tôt ou tard les femmes se repentent, mais quand il n'y a plus moyen de revenir en arrière (c'est ce que dit l'expérience de personnes qui travaillent jour après jour avec des femmes qui doivent porter pour la vie le poids d'avoir tué leurs propres enfants). (…)

Nous voulons te demander à toi, jeune fille qui te trouves dans cette situation difficile, de nous permettre de t'aider ; nous savons ta souffrance et nous voulons le mieux pour toi et pour ce bébé que tu portes en toi, nous voulons que tu connaisses le témoignage de jeunes comme toi qui se sont trouvées dans des situations semblables à celle que tu vis, et qui aujourd'hui ne regrettent pas d'avoir laissé naître leur enfant. Quand il naîtra, tu pourras l'élever ou le confier à l'adoption, personne remettra alors en cause ta décision parce que tu auras agi avec courage en respectant le droit de cet enfant. Le tuer serait injuste (lui n'est coupable de rien et on ne peut pas gommer l'horrible crime du viol en commentant à son tour le crime de supprimer la vie de cette petite personne). Aie le courage de dire “oui” à la vie… et compte sur nous. Sa vie est entre tes mains. »

Le message fut entendu.

Et finalement, la famille de Luz Maria a préféré garder ce bébé devenu enfant du bonheur.
 

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Les soins de santé à domiciles progressent...

Sur le site de Radio-Canada du 4 juin 2012:

(Le Dr Jack Kitts, président du Conseil canadien de la santé)

 

Selon le rapport annuel du Conseil canadien de la santé, les provinces ont généralement respecté leurs promesses faites en 2003 d'améliorer les soins à domicile, d'augmenter le nombre de médecins et d'infirmières ainsi que de développer des indicateurs pour que le public puisse mesurer leurs progrès.

Mais le rapport indique que les améliorations ne sont pas les mêmes partout et que la situation est décevante. Il déplore le fait que l'accord conclu par les premiers ministres provinciaux et le gouvernement fédéral il y a près de 10 ans n'ait pas permis de changer les choses à l'échelle nationale, alors que c'était pourtant son objectif.

Le Conseil croit que l'entente de 2003 était trop vague et qu'elle mettait l'accent sur la création d'un terrain commun au lieu de pousser chaque province à s'améliorer. Plutôt que de collaborer afin de partager leurs bonnes idées, les gouvernements provinciaux ont travaillé chacun de leur côté pour atteindre des cibles mal définies.

L'organisation se demande aussi si les provinces sont en mesure d'aller de l'avant avec un nouveau plan d'amélioration, soulignant qu'elles sont encore aux prises aujourd'hui avec les problèmes que l'accord devait en principe régler.

Maintenant que le fédéral a annoncé qu'il ne souhaitait plus s'impliquer autant dans l'élaboration de politiques dans le domaine de la santé, les gouvernements provinciaux sont en train de laisser tomber leur propre accord commun pour l'avenir du système de santé au pays.

Le Conseil canadien de la santé croit que les provinces feraient mieux de tenir compte de ses conclusions et de ses évaluations précédentes, alors qu'elles s'apprêtent à réformer le système de santé canadien en solo.

« Les vrais progrès surviennent lorsque des stratégies complètes avec des cibles concrètes sont mises en place », a indiqué le président du Conseil, le Dr Jack Kitts.

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"La majorité silencieuse et souffrante" des personnes prostituées

Un bon article de l'éditorialiste Marie-Andrée Chouinard paru sur le site du journal Le Devoir du 4 juin 2012:

 

 

Sur fond de division, le Conseil du statut de la femme (CSF) a choisi de porter la voix d’une majorité silencieuse et souffrante, celle pour qui la prostitution n’a rien d’un choix éclairé, mais tout de l’exploitation destructrice. La banalisation de cette violence faite aux femmes nous a fait oublier qu’il était possible de tout mettre en oeuvre pour sortir les prostituées d’un enfer.

Utopique, l’abolition de la prostitution ? Et pourquoi donc ? Derrière des paravents commodes tels que « le plus vieux métier du monde » ou le « libre choix », la société s’est engourdie, au point de considérer la prostitution comme une fatalité ; pire : un mal nécessaire. Banalisée et ignorée, cette atteinte à la dignité des femmes doit être dénoncée d’abord, attaquée ensuite.

C’est l’option choisie par le CSF dans son avis La prostitution : il est temps d’agir, malgré la sensibilité extrême du sujet divisant le milieu féministe. Des voix puissantes se font entendre pour défendre le libre choix des « travailleuses du sexe ». Ces voix organisées dénoncent la victimisation des prostituées. Elles s’opposent aussi à la criminalisation qui cible surtout les femmes, négligeant les clients et les proxénètes - un point qui rallie tout le monde ! -, ce qui laisse le « moteur » de l’industrie du sexe tourner en toute impunité.
 

Mais cette voix défendant le « travail du sexe », comme si la putain était toujours femme d’affaires autonome, tonne pour une minorité. Dans l’anonymat et le silence, une vaste majorité souffre dans ce destin morose. Une majorité dont le consentement à son emploi du temps ne traduit pas un choix, mais bien le désert côté options.

Qui fait cette majorité ? Ce sont les femmes filmées avec sensibilité et respect par la cinéaste Ève Lamont dans L’imposture, des filles qui n’ont pas fait le choix de la rue, mais y ont atterri après un parcours rimant avec détresse sociale, toxicomanie, pauvreté. Des femmes heurtées de multiples manières : âmes meurtries ; corps violé et violenté, dignité bafouée ; invisibles pour la société et l’État, elles font tourner une industrie milliardaire, qui recrute chez les mineures et mène à la traite des humaines. Lorsqu’on leur demande, elles le disent : elles auraient voulu, elles veulent, en sortir. Mais comment ? Pour faire quoi ? Avec quel argent ? Grâce à quelle thérapie ? En guise de soutien, le Québec offre le néant à ces femmes : nulle politique sociale, presque aucun service ciblé.

Prôner l’abolition de la prostitution, à contre-courant du vent de décriminalisation soufflé par le jugement Himel, en Ontario, ne suffit donc pas. Bien que le Code criminel relève du gouvernement fédéral, le Québec peut faire des miracles sur le terrain. En harmonie avec son plan d’action pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2011-2015, il pourrait d’abord et avant tout contrer les effets désastreux de la banalisation en sensibilisant la population à l’exploitation sexuelle : non, la vente du corps de la femme n’est pas un fait de société normal !

Il pourrait aussi soutenir financièrement des organismes, encore trop rares, dont la mission est de tendre une main vers ces survivantes pour les sortir de la rue. Des conditions de soutien devraient être mises en place : thérapie, désintoxication, réinsertion, formation à l’emploi. La Suède a pris ce pari de l’abolition en 1999, mais en l’assortissant d’éducation et de services sociaux et en montrant du doigt le client plutôt que la prostituée. Pourquoi pas ici ?

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Le gouvernement ontarien veut imposer l'idéologie "gay" dans les écoles catholiques d'Ontario

Radio-Canada nous apporte l'information:

(Le premier ministre Dalton McGuinty, politicien sachant combien l'image est importante, se prétend catholique... pour mieux miner l'école catholique)

Toutes les écoles catholiques de l'Ontario devront permettre la formation de groupes d'appui gais-hétérosexuels, selon des amendements, dévoilés vendredi, au projet de loi sur l'intimidation à l'école.

Par ailleurs, ces groupes de soutien n'auront pas à se cacher sous d'autres noms; les directeurs d'école perdront leur droit de regard sur l'autorisation ou pas de ces regroupements dans leur établissement.

Le gouvernement libéral minoritaire en est venu à un accord à ce sujet avec le NPD, pour permettre l'adoption de la loi à temps pour la rentrée scolaire en septembre.

Débat religieux

Nombre de groupes religieux et de conseils scolaires catholiques s'opposaient aux alliances gaies-hétérosexuelles, parce qu'ils y voyaient une façon de promouvoir l'homosexualité, contrairement à leurs croyances.

Cet autre article de Radio-canada apporte des précisions:

La controverse porte sur le fait que le projet de loi, s'il devient loi, forcerait les conseils scolaires catholiques à s'ouvrir davantage aux élèves homosexuels, entre autres en permettant la création de clubs gais dans leurs écoles.

Toutefois, selon l'Institut pour les valeurs canadiennes, le projet de loi 13 viole la liberté de religion et de conscience des catholiques. Le président du groupe, Charles McVety, dit qu'il présentera au premier ministre Dalton McGuinty une pétition signée, selon lui, par des milliers de personnes.

L'évangéliste, connu pour son combat contre les mariages gais, se dit prêt à aller jusqu'en Cour suprême pour que la loi ne s'applique pas aux écoles catholiques.

« Je ne pense pas que ce projet de loi passerait le test de la Cour suprême, si l'on se fie à la Charte canadienne des droits et libertés. » — Charles McVety, Institut pour les valeurs canadiennes

De son côté, l'Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques ne menace pas de poursuivre la province. Mais sa directrice, Carole Drouin, se dit préoccupée par certaines dispositions du projet de loi.

« La ministre (de l'Éducation) se donnerait le droit d'intervenir dans une école qui ne fait pas les choses correctement pour répondre aux demandes d'appui ou de soutien des groupes d'élèves homosexuels. Et ça, c'est du jamais vu. » — Carole Drouin, Association franco-ontarienne des conseils catholiques

Même opposition du côté des écoles anglophones.

Le Cardinal Thomas Collins dénonce l'ingérence de l'état dans la direction des écoles catholiques. Toujours sur Radio-Canada:

 

Le cardinal de Toronto, Thomas Collins, décrie la mesure prévue dans le projet de loi contre l'intimidation, forçant toutes les écoles à permettre la formation de groupes d'appui gais-hétérosexuels.

Des amendements au projet de loi, dévoilés vendredi dernier, font en sorte que ces groupes de soutien n'auront pas à se cacher sous d'autres noms et les directeurs d'école perdront leur droit de regard sur l'autorisation ou pas de ces regroupements dans leur établissement.

Thomas Collins dit que le gouvernement ne devrait pas s'ingérer ainsi dans le fonctionnement des écoles catholiques.

L'imposition, dans les écoles catholiques, des alliances gaies-hétérosexuelles brime selon lui la liberté de religion. Il prie le gouvernement d'accorder plus flexibilité.

La directrice générale de l'Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholique, Carole Drouin, abonde dans le même sens.

« C'est une question au coeur du droit de la gestion et de la gouvernance des conseils catholiques. Il y a matière à explorer une poursuite, mais ce n'est pas le recours que nous allons privilégier, nous allons essayer le dialogue », dit-elle.

Voici la réplique du Cardinal Collins, président de l'assemblée des évêques d'Ontario, archevêque de Toronto:

Le 28 mai 2012
Observations sur un changement récent dans les politiques gouvernementales relativement à la proposition législative contre l’intimidation
 
Il y a déjà un certain temps que nous veillons d’une façon particulière à ce que nos écoles soient des endroits sécuritaires et accueillants pour tout le monde. Cette préoccupation se reflète depuis quelques années dans les nouvelles politiques éducatives et, tout dernièrement, dans des propositions législatives comme les projets de loi 13 et 14.
 
Pour les commentaires des évêques de l’Ontario au sujet de ces projets de loi, et sur le problème plus vaste de l’intimidation qui les a suscités, je vous renvoie au mémoire publié sur le site Web de l’Assemblée des évêques catholiques de l’Ontario.
 
Pour l’instant, je voudrais simplement commenter le récent changement de politique gouvernementale portant sur une façon particulière de réagir à une forme donnée d’intimidation et d’offrir une assistance personnelle à certains élèves : les Alliances gai-hétéro.
 
Ceux et celles qui prennent à coeur l’éducation catholique sont résolus à veiller à ce que les écoles catholiques s’inspirent des principes de l’Évangile, qui veulent que chaque personne soit traitée avec amour et respect. Chrétiennes et chrétiens, nous disons – et ce n’est pas une formule creuse, mais une norme de vie concrète : les écoles catholiques doivent être des lieux où chacun/e est accueilli/e comme le serait le Christ.
 
Ce n’est peut-être pas toujours le cas à l’école catholique, car nous sommes tous pécheurs, mais nous nous efforçons sincèrement de mettre en oeuvre ce principe. Nous avons une gamme variée de ressources spirituelles et de méthodes élaborées à partir de notre tradition de foi, qui ne font pas que combattre l’intimidation mais façonnent aussi un milieu scolaire accueillant pour tous. Nos écoles offrent en outre aux personnes un soutien personnel compétent et empreint de compassion. Nous avons essayé constamment et nous continuons d’essayer de collaborer avec le ministère de l’Éducation pour faire en sorte que les écoles catholiques respectent et dépassent toutes les normes gouvernementales.
 
Les intimidateurs invoquent divers prétextes pour s’en prendre aux autres : c’est habituellement parce que quelqu’un se distingue d’une façon ou d’une autre. Que des élèves soient maltraités parce qu’un facteur quelconque attire l’attention de l’intimidateur, c’est là que réside le mal. Ce que nous voulons, c’est que tous les élèves soient accueillis et aimés, et qu’aucun ne subisse d’intimidation. Dans les écoles catholiques, nous cherchons à atteindre ce but en appliquant des méthodes nées de la tradition de notre foi chrétienne, modelées par elle et en harmonie avec elle.
 
L’ « Alliance gai-hétéro » (GSA) est une façon particulière de répondre à une forme particulière d’intimidation. Le modèle GSA a été conçu aux États-Unis dans les années 1980. Parce que ce modèle est étroitement apparenté à un mouvement qui a des opinions particulières sur la personne humaine et sur les problèmes touchant la vie, des gens qui ne partagent pas ces opinions ont lieu de s’inquiéter de voir ce modèle servir non seulement à contrer l’intimidation, mais aussi à promouvoir des opinions avec lesquelles ils sont en désaccord. Ceux qui partagent ces opinions souhaiteront sans doute utiliser la méthode GSA. Et ils sont parfaitement libres de le faire.
 
Je me demande cependant pour quelle raison une loi provinciale devrait rendre cette méthode obligatoire dans une école catholique, qui a déjà ses propres méthodes, différentes mais efficaces, pour arriver au but de contrer l’intimidation et d’offrir un soutien personnel à tous les élèves, méthodes qui, contrairement à la GSA, découlent de ses propres principes fondamentaux et qui sont en harmonie avec eux. Si la raison en est qu’il y aurait quelque chose d’inacceptable dans les principes catholiques, je m’inquiète et je soupçonne que des caricatures de la foi catholique sont à l’oeuvre. Je reconnais volontiers que, même chez les catholiques, la richesse de notre foi et les raisons sur lesquelles se fondent ses enseignements n’ont pas toujours été exposées de manière efficace. C’est encore plus vrai à l’intérieur de la culture populaire au sein de laquelle nous vivons, mer dans laquelle nous nageons tous.
 
La GSA est la seule méthode ou la seule stratégie particulière mentionnée nommément dans le projet de loi 13. Voilà qui est intéressant. Avec les nouveaux changements apportés à la politique, si un élève insiste pour qu’on applique cette méthode, les conseillers scolaires et les directeurs ou directrices d’école, qui sont pourtant responsables des assises religieuses de l’école, seront tenus de donner leur accord.
 
En tant que pasteur d’un grand diocèse, je me déplace constamment pour rencontrer les gens et je ne cesse d’entendre des parents et des éducateurs m’exprimer leur inquiétude devant l’imposition aux écoles catholiques de la méthode GSA. La même crainte m’a été exprimée par des fidèles d’autres fois religieuses, car il arrive souvent que des parents choisissent d’envoyer leur enfant dans une école secondaire catholique précisément parce qu’ils en attendent une approche de la vie globalement conforme à leurs convictions familiales et à leur foi.
 
Le nom d’un organisme véhicule un contenu distinctif : si on vous demande d’adhérer au parti libéral, au parti conservateur ou au parti néo-démocrate, vous attendez naturellement de chacun d’eux quelque chose de différent. Ces groupes ont chacun leurs traditions, leur forme. Il ne s’agit donc pas seulement ici du nom, mais du contenu relié au nom, de la « marque ». Est-ce bien ce que vous voulez, quelque chose qui convient à vos principes fondamentaux? Si oui, très bien; mais ce n’est pas là quelque chose qu’on peut imposer à une collectivité.
 
Quelques questions se posent.
 
1. Pourquoi se servir d’une loi provinciale pour faire de la microgestion et dicter les noms de clubs étudiants?
 
2. Pourquoi les catholiques ne seraient-ils pas libres d’élaborer leurs propres méthodes pour contrer l’intimidation et offrir un soutien personnel aux élèves, tant que ces méthodes arrivent à offrir un milieu scolaire favorable et accueillant? Pourquoi les obliger à accepter une méthode particulière, reliée à une approche différente des grands problèmes de la vie?
 
3. Pour lutter contre l’intimidation et pour faire de l’école un milieu bienveillant et respectueux, le leadership des élèves joue un rôle déterminant. De fait, la façon la plus efficace de stopper l’intimidation est sans doute l’exemple des autres élèves. Les élèves collaborent avec les adultes responsables de l’école pour promouvoir le bien de tous et de chacun. Mais les conseillers scolaires et les directeurs sont les gardiens légitimes de la tradition spirituelle de l’école et, dans une école catholique, cela comprend la tradition de la foi catholique. Pourquoi recourir au pouvoir d’une loi provinciale pour passer outre à l’autorité adulte légitime et permettre à un élève d’imposer telle méthode particulière?
 
4. En suivant le principe selon lequel l’autorité légitime de l’école est abrogée dans ce domaine particulier, est-ce qu’un élève aura désormais le droit d’imposer un programme, un club, un groupe de plaidoyer en lien avec une cause quelconque? Voici un peu plus d’un an, j’ai entendu formulé comme suit le principe dont s’inspire cette politique : « si un/e élève veut l’avoir, il/elle l’a ». La chose peut sembler attrayante, mais c’est là une conception superficielle et faussée du leadership étudiant. Les conseillers scolaires et les directeurs/directrices d’école sont les gardiens adultes légitimes du bien commun de la communauté scolaire au niveau local, et il n’est pas sage que Queen's Park intervienne pour abroger leur responsabilité.
 
5. Quoi qu’on pense de l’idée de la GSA, comment savoir que dans une école donnée la GSA sera la méthode la plus efficace pour aider les élèves visés par des intimidateurs? Qui doit prendre la décision à l’école? Les adultes à qui on a confié la responsabilité de la communauté scolaire et de chacun de ses membres? Non, dit la nouvelle politique. Est-ce prudent?
 
Aux membres de notre communauté catholique : je vous exhorte à réfléchir aux conséquences pour l’éducation catholique de ce changement subit dans la politique du gouvernement, et au privilège extraordinaire accordé à une façon particulière de traiter l’intimidation et le soutien personnel. Les éducateurs catholiques devraient avoir la liberté de veiller à ce que les écoles catholiques soient des milieux d’apprentissage bienveillants, où chaque personne est traitée avec amour et respect, et de le faire d’une façon qui s’inspire de notre tradition de foi et qui soit en harmonie avec elle. Il faut regarder la route devant nous.
 
À nos amis et voisins d’autres fois religieuses ou sans affiliation religieuse, y compris ceux et celles qui ne sont pas d’accord avec les croyances de l’Église catholique, et à ceux et celles qui appuient personnellement les convictions dont s’inspire la GSA : envisagez, je vous prie, les conséquences collectives de l’imposition d’une loi qui passe outre aux convictions profondes d’une communauté croyante de notre province et qui porte atteinte à sa liberté d’agir selon les principes de sa conscience. Si ça nous arrive à nous, ça pourrait vous arriver à vous, sur cette question et sur d’autres. Si la liberté de religion devient un droit de deuxième classe, vous en serez affectés, vous aussi, un jour ou l’autre.
 
Cette controverse n’a pas lieu d’être. Nous voulons tous et toutes des écoles qui soient des milieux bienveillants et accueillants pour tous. Nous demandons simplement le respect de la diversité dans notre société, et le droit d’atteindre l’objectif d’une école accueillante et du soutien personnel aux élèves en employant des méthodes en harmonie avec notre foi.
 
Thomas Cardinal Collins
Archevêque de Toronto
Président de l’Assemblée des évêques catholiques de l’Ontario

Réplique du premier ministre ontarien, toujours sur Radio-Canada:

Le gouvernement ontarien persiste et signe, au lendemain d'une sortie publique de l'archevêque catholique de Toronto contre les alliances gaies-hétérosexuelles dans les écoles.

Selon le cardinal Collins, les écoles catholiques devraient pouvoir choisir leur propre façon de lutter contre l'homophobie.

En vertu d'amendements au projet de loi provincial sur l'intimidation à l'école, les directeurs perdront leur droit de regard sur le nom donné aux groupes d'élèves dans leur établissement.

Le premier ministre McGuinty, lui-même un catholique, répond qu'un nom a de l'importance et que son gouvernement veut rassurer les jeunes qu'ils seront acceptés, peu importe leur orientation sexuelle.

Le premier ministre ontarien connaît l'importance des mots et que par le nom imposé d'alliance gai-hétérosexuel, il imposait aussi toute une philosophie incompatible avec le christianisme: celle d'une autre conception saine de la sexualité que l'hétérosexualité. Le catéchisme de l'Église catholique affirme:

S'appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que "les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d'une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d'approbation en aucun cas.

Un nombre non négligeable d'hommes et de femmes présentent des tendances homosexuelles foncières. Ils ne choisissent pas leur condition homosexuelle; elle constitue pour la plupart d'entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à s'unir au sacrifice de la Croix du Seigneur les difficultés qu'elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.

Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d'une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne. (CEC nos 2357 à 2359)

C'est un véritable combat pour la liberté de conscience et la liberté de religion entre un gouvernement voulant imposer une philosophie, une vision de l'homme complètement erronnée à toute une province, et une Église défendant la liberté de conscience pour tous et une compréhension juste de la nature humaine.

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Isabelle Maréchal interview deux avorteuses sur les ondes de 98,5 FM

Une entrevue du 31 mai 2012 où Isabelle Maréchal exprime rageusement sa crainte de voir la motion M-312 du député Stephen Woodworth adoptée. Dans cette entrevue, on retrouve les informations bien connues selon lesquelles une très grande portion des femmes se faisant avorter utilisaient l'une ou l'autre forme de contraception, parfois plusieurs à la fois! On payait 500$ pour un avortement en 1985. Depuis 2008, le gouvernement rembourse tous les frais, que ce soit en clinique privée, au CLSC, ou à l'hôpital. Le Québec est également la seule province à rembourser l'implant de stérilet!

Les trois collaboratrices nous permettent d'entendre également le témoignage de femmes ayant subies des avortements et qui en ressentent toujours la tristesse... Ces dernières cherchent toujours une approbation que s'empressent de leurs prodiguer nos trois harpies anti-Harpeur!

Pour entendre l'entrevue cliquer ici et aller chercher sur le site, dans le calendrier, les entrevues du 31 mai.

Les interviewés croient utiliser un argument choc en disant que l'avortement légal permet d'éviter de "nombreux" avortements clandestins avec déces.

Bien sûr, il n'existe aucune statistique fiable sur les avortements clandestins, ce qui ne les empêche pas d'affirmer qu'ils étaient très nombreux! De plus, le fait qu'un avortement se passe de façon non hygiénique et dangereuse ne justifie pas que l'on implante des cliniques légales d'avortements. Avec un tel raisonnement, il faudrait également implanté des cliniques de suicides assistés pour que la mise à mort soit sans douleur et hygiénique!

La seule solution aimante et de compassion est l'accompagnement matériel et psychologique vers l'accouchement et le don à une famille aimante si c'est ce que la mère désire. Ce que font les centre d'aide aux femmes enceintes en difficultés implantés au Québec.

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Une analyse juste de la pro-avortement Chantal Hébert: il n'y a rien à attendre de Stephen Harper!

Pour beaucoup de tacticiens canadiens, Stephen Harper était le chef d'état qui permettrait l'arrêt du massacre des enfants à naître... Avec les prises de positions claires du premier ministre, son intention de vote scandaleuse contre les droits des enfants à naître, son refus d'appuyer la motion M-312 du député Woodwort, il vient de prouver à tous qu'il n'y a rien à attendre ni de lui, ni de son gouvernement. Nous devons appuyer les députés de tous les partis qui ont conscience de l'importance de sauver ces enfants. Il y en a beaucoup au parti conservateur et au parti libéral, le NPD et le Bloc québécois refusent de respecter la liberté de conscience de leurs députés. L'analyste politique Chantal Hébert, favorable à l'avortement, apporte une vision réaliste de ce que l'on peut attendre du Parti Conservateur du Canada.

Devrait-on créer un parti provisoire, d'un mandat d'un an de pouvoir, le temps de faire cesser le plus grand massacre de l'histoire du Canada et de mettre en place des centres d'aide aux femmes enceintes en difficultés et des centres d'adoptions couvrant tout le territoire canadien? La gravité de cette question justifierait le projet unique de ce parti! Voici un large extrait de l'article paru dans la revue l'Actualité du 25 mai 2012:

 Depuis que la Cour suprême a invalidé les dispositions du Code criminel relatives à l'avortement, en 1988, les Parlements qui se sont succédé à Ottawa ont été appelés régulièrement à se prononcer sur la question. Le Parle­ment issu du scrutin de l'an dernier ne fera pas exception.

Sitôt réélu, le député conservateur ontarien Stephen Wood­worth accouchait d'une motion visant à charger une commission parlementaire de se pencher sur les droits du fœtus. Il voudrait rallier ses collègues à l'idée que le fœtus soit légalement considéré comme un être humain (avec des droits juridiques équivalents à ceux de la mère) dès la conception, plutôt qu'après la naissance.

C'est la énième fois que le mouvement antiavortement monte au front depuis l'élection de Stephen Harper, et les initiatives à répétition de députés conservateurs font dire aux critiques qu'il tente d'introduire par la porte arrière un débat qu'il s'est engagé à ne pas rouvrir.

Jusqu'à présent, les faits n'appuient pas cette thèse. Lors d'un vote tenu avant les der­nières élections, 40 conservateurs, dont le premier ministre et la majorité des membres du Cabinet, ont voté avec l'opposition pour défaire un projet de loi privé sur l'avortement. Dans ce cas-ci, tout indique que Stephen Harper voudrait frapper un grand coup... mais pas dans le sens des prières de la droite religieuse.

Le mois dernier, c'est le whip en chef du gouvernement qui a réagi à la proposition de revoir le statut juridique du fœtus. Sa réplique était sans équivoque.

« Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ceux qui s'opposent catégoriquement à l'avortement veulent imposer leurs croyances aux autres au moyen du Code criminel, a déclaré Gordon O'Connor. Aucune loi ne dit que les femmes doivent se faire avorter. Personne ne force les femmes qui sont contre l'avortement à en subir un. La Chambre des communes n'est pas un laboratoire. Elle n'est ni un lieu de culte, ni une université, ni un hôpital. Elle est une assemblée législative, et une assemblée législative s'occupe des lois... »

Personne ne peut douter que le ministre O'Connor était en mission commandée. À titre de whip, il est le préfet de discipline du gouvernement. Ce n'est pas le genre de fonction dont le titulaire a le luxe de sortir du rang, même par conviction personnelle. D'ailleurs, le premier ministre a déploré l'initiative du député Woodworth.

On a reproché à Harper d'avoir permis à un de ses députés de présenter une motion sur l'avortement. Le fait est que les députés - même quand ils siègent -disposent tout de même d'une zone minimale d'autonomie. Faudrait-il leur enlever le peu de pouvoir d'initiative qui leur reste ?

Il est irréaliste de penser que le premier gouvernement majoritaire conservateur en deux décennies aurait réussi à se soustraire à un test sur le droit à l'avortement pendant un mandat complet.

L'avènement d'un gouvernement composé comme celui de Stephen Harper a longtemps été le plus grand espoir du mouvement anti­avortement. La droite religieuse n'a jamais été aussi présente qu'au sein du présent gouvernement. Mais il est loin d'être évident qu'elle y est majoritaire, surtout dans la foulée de l'arrivée de nouveaux députés, souvent issus de régions plus urbaines, au scrutin de l'an dernier.

Si l'opération actuelle, qui se déroule tandis que l'alignement des planètes est optimal, se solde par un échec, ce sera le coup le plus dur infligé à la cause anti­­­­­­­­­avor­te­ment depuis l'arrêt Morgentaler.

En 1986, un vote libre tenu par un autre gouvernement conservateur majoritaire en début de mandat avait mis fin aux tentatives de rétablissement de la peine de mort. Le prochain vote du Parlement sur le droit à l'avortement n'aura pas nécessairement un effet aussi dissuasif, mais il aura le mérite d'envoyer aux Canadiens de toutes tendances un signal plus clair sur les intentions du gouvernement Harper que quatre années de jeux de cou­lisses au caucus conservateur.

Qui a encore des illusions sur les choix de Stephen Harper? L'histoire de Ponce Pilate se répète...

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Après Chen Guangcheng, le silence...

Mission accomplie pour les États-Unis? Chen Guangcheng et sa familles sont en sécurité en Amérique, question réglée? Et les raisons pour lesquelles il s'est battu et enfui au risque de sa vie? Parle-t-on encore d'avortements et de stérilisations forcées, de politique d'enfant unique? Voici un article paru sur le site de Radio-Canada du 31 mai 2012, sans aucune mention des raisons politiques de l'enfermement de Chen Guangcheng:

« Il paraît que CGC part aujourd’hui aux US. » Le message, envoyé par une amie, est atterri dans ma boîte de textos le samedi 19 mai à 14 h pile. Chen Guangcheng – CGC pour les intimes – allait s’envoler quelques heures plus tard à bord d’un avion de la United Airlines vers les États-Unis. C’était le dénouement d’une partie de bras de fer diplomatique entre les deux plus grandes puissances mondiales : la Chine de plus en plus sûre d’elle-même, qui ne s’en laisse pas imposer, et les États-Unis, champions fatigués à l’étoile pâlissante.
 
Aujourd’hui, Chen est étudiant en droit à NYU, l’Université de New York. Sa femme et lui chercheraient une école pour leurs deux enfants. La famille a été aperçue dans un parc le lendemain de son arrivée. Après sept ans de résidence surveillée et de détention arbitraire, Chen peut enfin souffler un peu.
 
On pourrait croire que tout est bien qui finit bien.
 
Mais en Chine, à des milliers de kilomètres de New York, rien n’a changé.
 
Le petit village de Dongshigu, au Shandong, est toujours sous haute surveillance, même si son habitant le plus célèbre a réussi à échapper au formidable appareil de sécurité mis en place pour le surveiller. Depuis que Chen Guangcheng brille par son absence dans cette campagne perdue, tous les collègues journalistes qui ont tenté de s’y rendre se sont heurtés au même mur de paranoïa. Impossible de s’approcher du village.
 
Pourquoi fermer la porte de la cage à double tour, maintenant que l’oiseau s’est envolé? C’est en partie une question d’argent. L’assignation à résidence de Chen Guangcheng était une véritable industrie locale. Depuis 2005 cette détention extrajudiciaire aurait coûté plus de 11 millions de dollars. La maison de Chen Guangcheng était entourée d’une clôture électrique et équipée de matériel sophistiqué pour brouiller les signaux de téléphones cellulaires. La cour était éclairée 24 heures sur 24 par de puissantes lumières. Et des dizaines de gardes étaient payés 100 yuans (un peu plus de 16 $) par jour, repas compris – le gros lot quand on pense que de s’éreinter à travailler aux champs ne rapporte que la moitié de cette somme.
 
Imaginez le choc si du jour au lendemain tout ce beau monde avait perdu un boulot aussi lucratif! Alors, on continue de bloquer l’accès à ce village perdu du Shandong. Et pour échapper à l’absurdité d’une prison sans prisonnier, la cible est désormais le frère de Chen Guangcheng, Chen Guangfu. Celui-ci aurait aidé l’avocat autodidacte à s’enfuir à Pékin, alertant un ami dans la capitale.
 
Quand la nouvelle de la disparition du dissident a atteint le village, des voyous à la solde des policiers auraient fait irruption en pleine nuit chez lui. Dans une lettre ouverte publiée cette semaine dans le New York Times, Chen raconte comment aucun de ces hommes n’était en uniforme, ni même muni de mandat d’arrestation. Dans l’altercation qui a suivi, le neveu de Chen Guangcheng a saisi un couteau et aurait blessé des assaillants. Il est aujourd’hui accusé de meurtre, même s’il n’y a pas eu mort d’homme. Chen Guangfu a réussi la semaine dernière à échapper aux gardiens qui le maintenaient en résidence surveillée, mais il serait de retour à Dongshigu.
 
Dans cette lettre ouverte, Chen Guangcheng dépasse le cadre de son histoire familiale et s’adresse aux futurs dirigeants de la Chine qui seront installés à la tête du pays l’automne prochain :
 
« La question fondamentale à laquelle le gouvernement chinois doit faire face, c’est le non-respect de la loi », écrit-il. Ce ne sont pas les lois qui font défaut à la Chine, mais l’état de droit. »
Bref, les lois sont là, mais les représentants du Parti communiste, qui n’ont jamais à craindre de perdre une élection ou d’être dénoncés à la une du journal local, s’en moquent. En fait, le politique et le judiciaire ne forment qu’un seul et même pouvoir. Comme le raconte Chen, tous les procès sont contrôlés par un comité politicolégal du Parti communiste. Celui-ci « dirige les actions de la police, des procureurs et des juges, transformant ces acteurs soi-disant indépendants en une arme unique, dont le pouvoir ne peut être remis en question ». En d’autres termes, si vous êtes victime d’une injustice, bonne chance.
 
Les dirigeants chinois agissent ainsi pour assurer la stabilité du pays. On sacrifie quelques fauteurs de trouble pour maintenir la paix générale. On force l’individu à s’effacer devant le groupe. Et on s’assure, évidemment, de ne pas raconter au groupe le traitement réservé à cet individu, de peur que la paix générale ne s’effrite. Son histoire a peut-être fait le tour du monde, mais en Chine, pratiquement personne ne sait qui est Chen Guangcheng. À ce jour, toutes les recherches sur le dissident de l’heure sont bloquées sur les sites de microblogues chinois. Les mots « aveugle », « ambassade américaine », « Chen Guangcheng » (en chinois et en anglais) et l’abréviation CGC ne produisent, étrangement, aucun résultat.
 
Cette logique tiendra-t-elle encore longtemps? Un groupe fort de millions de paysans avait jadis porté Mao au pouvoir. Un autre groupe se réveillera-t-il un jour? Je vous le demande.

"Mais en Chine, à des milliers de kilomètres de New York, rien n’a changé." Mais la journaliste ne vous dira pas que ce qui n'a pas changé, ce pour quoi Chen Guangcheng a donné sa vie, c'est que les avortements forcés et les stérilisations viennent tuer le coeur de milliers de maman en Chine et de tant de parents qui pleurent leurs enfants tués, sous le silence de la communauté internationale. Cela n'a pas changé, mais cela n'a pas d'importance pour nos journalistes...

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Le conseil du statut de la femme veut décriminaliser les prostituées

Sur le site du journal Métro du 31 mai 2012:

 

 

 

MONTRÉAL – Le Conseil du statut de la femme souhaite que l’on décriminalise les prostituées, mais que l’on punisse les clients et les proxénètes.

Dans un avis de 150 pages qu’il vient de dévoiler à Montréal, il demande au gouvernement du Québec de faire pression sur le gouvernement fédéral pour modifier le Code criminel à cet effet.

Au cours d’une rencontre avec la presse, jeudi, pour présenter son avis, la présidente du CSF, Julie Miville-Dechêne, a expliqué qu’elle ne croit pas que la légalisation de la prostitution soit la solution. Elle se dit convaincue que la majorité des femmes ne font pas ce métier par choix et qu’elles continueraient d’être en danger et exploitées, même dans des maisons de débauche.

Aussi, elle demande au Québec de généraliser l’implantation de services spécialisés pour aider les prostitutées à sortir du milieu, qu’il s’agisse de maisons d’hébergement, de services en toxicomanie, de services de réinsertion sociale.

Elle plaide aussi en faveur d’une campagne d’information auprès du public afin de changer les mentalités et de cesser de banaliser la prostitution.

Et pour les quelques femmes prostituées qui font vraiment le choix de vivre cette vie, que fait-on?

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