M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Les soins à domiciles sont négligés par le gouvernement québécois

Le journal La Presse du 3 avril 2012 nous apporte cette information:

 

 

 (Québec) Contrairement à ce qu'avait promis le gouvernement Charest, les services à domicile pour les personnes âgées en perte d'autonomie ont diminué l'an dernier.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a rendu public en 2010 un «plan stratégique» de cinq ans. Il s'est fixé une série d'objectifs, dont celui d'augmenter de 10% d'ici à 2015 le nombre d'heures de services à domicile. Il faut «s'adapter à l'augmentation des besoins de l'ensemble des clientèles, y compris les familles et les proches aidants», peut-on lire dans ce document signé par les ministres Yves Bolduc et Dominique Vien.

Or, loin d'augmenter, ces services ont plutôt diminué de 2,8% entre 2009-2010 et 2010-2011, selon les données les plus récentes, tirées du rapport annuel du Ministère. Le nombre d'heures a baissé de 200 000, passant de 9,4 millions à 9,2 millions.

Notons que, selon le Minis-tère, «ces résultats pourraient être sous-estimés compte tenu des difficultés rencontrées à certains moments lors de la collecte des données». Il s'agit néanmoins des résultats qui figurent dans ses documents officiels.

 «Nette tendance vers le bas»

Ces données tendent à confirmer les conclusions de la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain. Dans un rapport percutant rendu public vendredi, elle se dit «vivement préoccupée» par les conséquences du manque de services à domicile sur la sécurité et la qualité de vie des aînés en perte d'autonomie. Elle observe «une nette tendance vers le bas des heures de services allouées».

Le gouvernement Charest fait valoir que ses investissements dans les services à domicile ont augmenté de 69% depuis 2003. Or, des budgets destinés à ces services sont détournés à d'autres fins, en particulier pour éliminer le déficit, a dénoncé la protectrice du citoyen.

Selon le budget Bachand déposé le 20 mars, les dépenses du programme Perte d'autonomie liée au vieillissement ont augmenté de 600 millions de dollars en cinq ans. Elles s'élevaient à 2,6 milliards en 2009-2010. De cette somme, 442 millions (17%) sont consacrés aux services à domicile.

Environ 178 000 personnes âgées ont bénéficié de ces services en 2011. Ce nombre a augmenté au fil des ans, mais pas autant que promis. Québec avait un objectif de 186 000 en 2010.

Pour servir le plus grand nombre de personnes possible, les agences et les centres de santé réduisent les heures de services de l'une afin de pouvoir en offrir un peu à l'autre, a déjà signalé la protectrice du citoyen dans un autre rapport, remis à l'Assemblée nationale l'an dernier. Conséquence: plusieurs personnes âgées ne reçoivent pas les services qui correspondent à leurs besoins.

Québec présentera ce printemps un nouveau plan d'action intitulé Vieillir chez soi. Il prévoit augmenter graduellement les dépenses dans les services à domicile. Cinquante millions de plus seront investis en 2012-2013, a-t-il annoncé dans son budget.

Dans son précédent exercice budgétaire, il avait promis 150 millions de plus en 2011-2012 pour augmenter les soins à domicile et créer des places en centre de soins de longue durée. La Presse a révélé en mars que le gouvernement Charest n'a investi qu'une fraction de cette somme.

 

La journaliste Ariane Krol commente cette situation dans La Presse du 3 avril:

Encombrement des urgences, des lits d'hôpitaux et des centres de réadaptation, épuisement des proches... Le sous-financement des services de soutien à domicile coûte cher, démontre la Protectrice du citoyen. Québec aurait intérêt à en parler un peu moins et à en faire un peu plus.

Entre rester chez eux et vivre en institution, la grande majorité des Québécois préfèrent la première solution. Ça tombe bien, c'est la moins coûteuse pour le système de santé. L'État, cependant, doit remplir sa part du contrat. Or, on est loin du compte. Québec économise sur le dos des citoyens, montre le rapport publié vendredi par la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain.

Son bureau a reçu 142 plaintes durant les neuf premiers mois de 2011-2012, soit 60% de plus que durant toute l'année 2009-2010. La proportion de plaintes qui se sont révélées fondées a aussi beaucoup augmenté.

Le Protecteur a donc fait enquête sur le soutien à domicile à long terme, comme l'aide à l'hygiène, à l'alimentation ou aux tâches ménagères. Le système de santé comprend-il l'importance de ces interventions non médicales? On se le demande. Services inégaux d'une région à l'autre, très inférieurs aux besoins diagnostiqués ou supprimés arbitrairement. Patients en attente depuis des années, ou refusés sous toutes sortes de prétextes... Les injustices abondent.

Elles ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat des directives officielles des centres de santé et de services sociaux, conçues pour l'atteinte du déficit zéro. Ce qui n'empêche pas les politiciens et les gestionnaires de la santé de nous vanter les mérites du maintien à domicile, présenté comme le remède à tous les maux du système.

Le dernier budget Bachand en a rajouté une couche, annonçant des millions supplémentaires pour les services à domicile. Encore faut-il que le chéquier suive les communiqués. Ce qui, pour l'instant, n'est pas toujours le cas. Les annonces faites dans la dernière année sont inférieures aux 150 millions promis par Jean Charest pour accroître les soins à domicile et créer des places en hébergement, a constaté récemment notre collègue Tommy Chouinard. De plus, les sommes annoncées n'ont pas été versées en entier aux agences régionales.

Coupant court au brouhaha, le Protecteur du citoyen a demandé à la Santé de calculer combien d'argent serait nécessaire pour répondre aux besoins, de planifier ces sommes et de l'informer de la façon dont elles seront dépensées.

Neuf ans après sa création, la politique québécoise de soutien à domicile demeure grossièrement sous-financée. Pas étonnant qu'on tarde à en voir les résultats. Si on fournit seulement une fraction de l'aide dont un malade chronique a besoin pour vivre chez lui, et qu'on lui coupe ces services sans crier gare, il ne faut pas s'étonner qu'il aboutisse à l'urgence.

Publicité
Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !



Laissez un commentaire