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Les "catholiques" sociaux aux États-Unis et l'avortement

Bien que l'aide à l'avortement soit passible d'excommunication dans l'Église catholique, de nombreux supposés catholiques ne se préoccupent pas des millions d'enfants à naître torturés et tués à travers le monde. Cela pourrait nuire à l'image d'"ouverture" qu'ils aiment propager autour d'eux. Il y a des pauvres plus "profitables" et qui nous rendront au centuple, par les bravos que nous recevront du monde, le temps passé à s'occuper d'eux...

Ce fut le cas des politiciens "catholiques" américains. Un article paru sur le site France Catholique du 7 juin 2012:

En 2010, j’écrivais dans "The Catholic Thing" un article intitulé "The Catholics for Obama Syndrome" [Le syndrome "Catholiques pro-Obama"] — un phénomène répandu lors de l’élection de 2008, où 54 % des Catholiques ont voté "Obama" — et ça dure encore alors que nous nous préparons à voter en novembre 2012.

Dans cet article je m’étendais sur l’inclination durable des catholiques à voter démocrate. Même si le candidat démocrate était un émeutier ou un dictateur, certains catholiques refuseraient encore de voter républicain. Un motif essentiel est que bien des catholiques considèrent le Parti démocrate comme le plus attaché aux principes de la justice sociale.

Étrangement, l’avortement n’est pas considéré comme un élément essentiel de justice sociale. Cette idée s’est ancrée en partie chez les catholiques suite au rassemblement historique de Hyannisport en 1964, où les Kennedy et les Shrivers [NDT : Robert Sargent Shriver était l’époux d’une demoiselle Kennedy, et a servi longtemps dans la haute administration démocrate] ont discuté pendant deux jours avec des prêtres et théologiens catholiques dissidents.

La réunion de Hyannisport était destinée à soulager les scrupules de Ted Kennedy et autres, qui étaient pro-vie à l’origine. Parmi les "experts" invités se trouvaient l’ex-Jésuite Albert Jonsen, les Pères Joseph Fuchs et Robert Drinan, Charles Curran, Richard Mc Cormick, et le Révérend Giles Milhaven. Après un long et intense dialogue, ils conclurent qu’un catholique pourrait voter en faveur de l’avortement.

L’évolution fut progressive. En fait, Ted Kennedy écrivait en 1971 à un délégué, insistant sur le devoir impérieux de notre génération de "faire face à sa responsabilité envers les enfants dès l’instant de la conception". Mais au cours des années 1970 Kennedy évolua, devenant un soutien actif des "droits à l’avortement", entraînant à sa suite John Kerry, Nancy Pelosi, et bien d’autres catholiques, dont certains siègent encore au Congrès.

L’idée que le droit à la vie ne figure pas sur la liste des droits à défendre a pris corps, et s’est répandue chez les catholiques attachés aux démocrates. Pour eux, le fait qu’Obama était fermement partisan de l’avortement, y-compris de la mise à mort d’un bébé survivant à un avortement raté, n’était pas un obstacle à le considérer comme un champion de la justice sociale.

De plus, l’idée que le parti républicain est un "parti de riches" s’est aussi répandue chez les démocrates catholiques — malgré le fait que les grands "meneurs et animateurs" parmi les démocrates — Kennedy, Kerry, Pelosi et autres — sont à la tête de fortunes considérables ; sept des dix plus riches députés au Congrès sont démocrates.

Mais le plus étrange dans la myopie des catholiques démocrates est leur conception selon laquelle le Parti républicain serait hostile aux droits civils. Tous les textes relatifs aux droits civils, jusqu’en 1964, ont été soutenus par les républicains — y-compris les 13ème, 14ème et 15ème amendements [à la Constitution], la loi relative aux droits civils de 1866 [après la guerre de Sécession], la loi de Reconstruction de 1867, les textes anti-lynchage, et les textes interdisant le vote censitaire ; c’est le Parti républicain qui a mis en œuvre la déségrégation dans les écoles publiques et dans l’Armée, qui a instauré la Commission des Droits civils en 1958, et a soutenu le texte de 1964 sur les Droits civils.

Ceux qui ont suivi l’actualité des années 1950, 1960 se rappellent que les gouverneurs démocrates tentèrent de freiner la déségrégation ; et que tous les sénateurs opposés aux droits civils des Noirs étaient des démocrates.

On peut expliquer la vue faussée sur le comportement des républicains sur les droits civils par les initiatives du président Nixon lançant "l’action positive". En était résultée chez certains républicains une tendance à critiquer l’emploi d’un système de "quotas", et l’extension de la "discrimination négative" accordant la préférence à des minorités.

Malheureusement, depuis 2008, le Parti démocrate est devenu en fait le "parti de l’avortement". Le parti avait encore naguère un groupe "pro-vie". Mais suite aux élections de 2010, pour le plus grand chagrin du groupe des démocrates pro-vie d’Amérique, quatorze démocrates pro-vie furent battus. Ce groupe se consacre maintenant à l’établissement d’un programme "ouvert à tous", incluant l’exclusion de toute idée de subventions à l’avortement. Mais c’est peut-être insuffisant, et trop tardif.

Comment des catholiques peuvent-ils en toute conscience justifier le vote pour quelqu’un qui soutient l’avortement en toutes circonstances, même lorsqu’un bébé survit à un avortement raté ? Et accorde des aides à l’avortement dans le monde entier ? Et maintenant veut impliquer des établissements catholiques pour subventionner la contraception, les abortifs, et la stérilisation ?

La contraception est un point-clé. Bien des catholiques de gauche ont négligé "Humanae Vitae" et attendent ce qu’ils pensent être l’inévitable concession de l’Église au "sensus fidelium" (sens des fidèles) — un changement qui ne se produira jamais. Mais une tournure d’esprit contraceptive porte d’importants "liens logiques". Si on croit au "droit" du sexe sans procréation, et si le contraceptif rate, alors l’avortement reste le dernier, bien que déplorable, recours pour l’exercice de ce "droit".

Par sa sentence en 1992 la Cour Suprême établit clairement dans l’affaire "Planning Familial contre Casey le lien logique :

« À certains égards critiques, l’avortement est de même nature que l’emploi de contraceptifs. Au cours de deux décennies de progrès économiques et sociaux, les citoyens ont organisé leur mode de vie personnelle et fait les choix qui définissent leurs opinions propres et leur situation dans la société, reposant sur l’accès à l’avortement en cas de défaillance de la contraception. » La récente démission du Parti de l’avortement de Jo-Ann Nardelli, démocrate pro-vie convaincue, vice-présidente du Caucus féminin de l’État de Pennsylvanie, pourrait entraîner d’autres démissions. Mais pour de nombreux catholiques, qui se piquent de ne jamais voter républicain, et qui peuvent encore trouver un lien entre la "justice sociale" et la permissivité de l’avortement et de la contraception, pas de sursauts de conscience.

Ils ne voudraient jamais — ni, sans doute, leurs familles et amis — songer à abandonner le "programme de progrès", qui est virtuellement interprété comme synonyme du "programme catholique" — tandis que plus de cinquante millions de bébés avortés sont considérés comme "dommage collatéral".

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