M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Le débat sur la laïcité

De façon récurrente, le débat sur la laïcité revient. Une immigration non assimilable tenterait d’imposer ses références culturelles et religieuses à une culture québécoise ayant choisi de reléguer la vie religieuse au domaine privé.
 
Ça, c’est le discours du Mouvement Laic Québécois, des partisans d’un laïcisme fermé, d’intégristes athées voulant imposer un athéisme pratique à tous et cachant difficilement leur antichristianisme virulent.
 
Il est important de remettre les pendules à l’heure.
 
Un livre paru aux Éditions des oliviers, « La culture religieuse n’est pas la foi, identité du Québec et laïcité » contient quelques éléments de réponse à la propagande antireligieuse que l’on entend à chaque crise d’accommodement raisonnable amplifiée par les médias.
 
L’auteur, Guy Durand, est théologien et juriste, spécialisé en éthique, professeur émérite de l’Université de Montréal, membre honoraire de la faculté de Médecine.
 
Dans ce livre, Guy Durand reprend la définition du terme culture par l’UNESCO :
 
« Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». (p.12)
 
On le voit, font partie d’une culture selon cette définition, la spiritualité et les croyances d’un peuple. Pour le Québec, sans contredit, la spiritualité commune, la croyance commune est le christianisme.
 
Selon les dernières données de Statistiques Canada (2001) : « 83 % des citoyens du Québec s’identifient à la religion catholique. La proportion s’élève à 90 % si l’on tient compte de toutes les religions chrétiennes. Reste 4,4 % pour les autres religions et 5,6 % qui se disent sans religion. » (p.21)
 
Guy Durand commente ces données :
 
« Refuser l’héritage culturel chrétien – héritage qui a su d’ailleurs depuis des années intégrer l’apport de l’immigration —, refuser ses symboles et ses manifestations, c’est rejeter l’histoire qui a fait ce pays, disons-le encore une fois. C’est aussi refuser le présent en niant les droits de la grande majorité des citoyens, qui se disent encore chrétiens. Pourquoi, pense un large segment de la population, devrions-nous effacer les symboles de notre religion dans les espaces et institutions publics? Accueillir les autres implique-t-il de se renier soi-même? Refuser l’héritage, enfin, c’est hypothéquer l’avenir. Il n’y a pas d’avenir sans passé. Toute communauté a besoin d’être enracinée pour durer. Toute rupture brutale, loin de favoriser la créativité et la liberté, les tue. » (p.21)
 
Et l’auteur cite Jean-Marie Woehrling, ancien président du tribunal administratif de Strasbourg, le journaliste Michel Venne et le philosophe René Girard :
 
— « Dans nos sociétés occidentales, la culture et les valeurs sont inextricablement liées aux traditions chrétiennes. Par conséquent, vouloir réduire ou marginaliser ces dernières dans un souci de neutralité conduit nos institutions à s’affaiblir elles-mêmes et à miner leurs propres fondements. (…)
 
En disant cela, on rend manifeste le fait que si toutes les croyances sont également respectables, elles ne sont pas égales dans leur rôle et leur fonction sociale. Si les minorités ont le droit de conserver leurs traditions culturelles et religieuses (compatibles avec l’ordre public), la majorité a elle aussi des droits, notamment celui de conserver ses traditions, même si celles-ci ont une connotation religieuse. » (p.21-22)
 
— « Les métaphores chrétiennes font partie de notre culture. Elles continuent de nous définir. Elles sont en nous, elles font partie de l’héritage que nous transmettons, parfois involontairement, à nos enfants. Ni le pluralisme, ni la laïcité, ne devraient nous imposer de renier cet héritage, d’y tourner le dos et de bouder ses rituels. (…)
 
— « C’est ce qui reste de chrétien en elles, qui empêche les sociétés modernes d’exploser ».
 
On affirme que cette culture chrétienne devrait être placée sur un pied d’égalité avec les cultures des immigrés. Par conséquent, qu’elles devraient toutes être éliminées de l’espace public. Qui le demande? Les immigrés? Absolument pas, d’autant plus que la majorité des immigrés sont de religion… chrétienne! Qui a intérêt à ce nivellement par le bas? Des groupes minoritaires de laïcs que la vue d’un crucifix, d’une croix sur le mont Royal, d’une crèche, ou d’entendre une prière, rende littéralement malade. Comme ils n’osent pas révéler ce grave problème psychologique, ils préfèrent reporter sur les immigrants le fardeau de leur intolérance fanatique. Ce sont des Québécois, dont le Mouvement Laïc québécois est le porte-parole, qui veulent imposer à la majorité la disparition de la culture chrétienne qu’ils détestent particulièrement. Un de leurs livres de référence porte le titre évocateur : « La laïcité, ça s’impose »… La liberté d’un peuple est le dernier de leur souci…
 
Dans les faits, au Québec deux types de laïcité s’opposent : la laïcité intégrale ou « fermée » d’un groupe minoritaire intégriste, et la laïcité ouverte demandée par la majorité. Guy Durand explique ces deux concepts.
 
« 1-La laïcité intégrale ou radicale désigne une séparation – le mot ici est exact – une séparation complète de l’État et des religions, et comprend la neutralité comme une ignorance du fait religieux : l’État doit ignorer les religions et exclure tout rapport avec elles. Il n’y a que des citoyens, les uns religieux, les autres pas. Cette notion peut relever deux attitudes : a) une attitude antireligieuse ou anticléricale, pour laquelle la religion est sans valeur et dont il convient d’émanciper les individus; b) une vision plus pratique de la laïcité limitant la religion à la sphère privée. Les tenants de cette tendance cherchent à exclure tout signe religieux ostensible des institutions publiques, y compris l’école, ainsi qu’à en exclure tout enseignement religieux.
 
Selon plusieurs observateurs, la laïcité intégrale confine au laïcisme, lequel est une forme d’idéologie qui s’apparente à l’intégrisme. Il n’est pas inutile d’en prendre conscience pour rester lucide. Aussi est-il le fait d’une minorité de personnes, la grande majorité cherchant plutôt une laïcité dite ouverte. Sous prétexte de ne pas brimer les non-croyants, cette conception de la laïcité fermée brime les croyants. Elle équivaut, en pratique, à imposer une philosophie d’État et comporte une atteinte à la liberté des citoyens croyants, qui sont empêchés de vivre selon leurs convictions profondes.
 
2-La laïcité ouverte ou souple, au contraire, admet une ouverture plus ou moins grande de l’État au religieux, voire une reconnaissance du religieux comme élément anthropologique important. La notion peut admettre des nuances ou des modèles presque infinis, allant du simple culturel jusqu’au confessionnel, à propos, par exemple, du rythme de la semaine et des jours fériés religieux, du respect de la toponymie, de la présence de certains signes religieux dans les institutions publiques et semi-publiques, de l’offre de cours optionnels d’enseignement moral et religieux confessionnel, etc. Ce type de laïcité ne s’oppose pas non plus, comme le montre l’expérience de plusieurs pays européens, à ce que l’État privilégie une ou quelques religions qui répondent aux désirs de larges portions de la population ou qui relèvent du respect de l’histoire du pays et en signent l’identité. » (p.66-67)
 
Plutôt qu’une charte de la laïcité, il faudrait que les Québécois affirment plus fortement leur identité française et chrétienne. C’est le manque de courage et de jugement qui ont causé de minicrises répercutées dans les médias. Il ne faut pas oublier que la quasi-totalité des demandes d’accommodement raisonnables se règle à l’amiable entre patrons et employés.
 
Les Québecois, sans qu’il y ait eu besoin de chartes, ont toujours démontré une ouverture d’esprit envers ceux qui ne partageaient pas leurs croyances. Pensons au cours de morale qui était proposé à l’école pour les non-croyants. Nous pouvons continuer dans cette voie. Des décisions plus ferme et courageuse permettront de mettre un frein aux exceptionnelles demandes déraisonnables sans qu’il y ait besoin de mettre en place une législation brimant la liberté de croyances. Le laïcisme intégriste imposé, nous le laissons aux adeptes des régimes athées totalitaires…
 
-toutes les citations sont tirées de :
DURAND, Guy. La culture religieuse n’est pas la foi, Identité du Québec et laïcité, éditions des oliviers, Montréal, 2011, 148 pages.
Publicité
Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !



Laissez un commentaire