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La religion des Québécois

Sur le site du Journal de Montréal du 8 février 2013, cet excellent billet de Mathieu Bock-Côté:

 

 

 

(...)Cet endettement monstrueux est en bonne partie la conséquence d’une crise des valeurs très profonde, qui a déchaîné dans nos sociétés une pulsion consommatrice. Encore faut-il savoir l’expliquer.
 
Elle est indissociable d’une nouvelle conception du bonheur humain. Depuis quarante ans, les sociétés occidentales ont voulu libérer le désir de toutes ses entraves. L’homme voulait vivre dans l’instant présent, seulement guidé par ses désirs. On appelle ça le progrès.
 
Il fallait jouir sans entraves. Il fallait se libérer de l’encadrement social. L’école, par exemple, ne devait plus éduquer l’enfant et refouler chez lui l’instinct tyrannique. Il fallait plutôt lui apprendre à écouter ses désirs.
 
La politique, la religion, la famille étaient de trop. Elles entravaient un individu qui ne voulait plus discipliner ses pulsions. C’est pourtant à travers elles qu’on découvrait des valeurs plus profondes : la patrie, la quête du sens, l’entraide.
 
Conséquence? L’homme n’est plus citoyen, ni membre d’une Église, ni responsable d’une famille, mais seulement jouisseur égoïste. Se croyant libre de tout, il termine bêtement consommateur. Sans repères moraux ni sociaux.
 
Jeté dans le vide, l’individu était perdu. Égaré. Déraciné. Un capitalisme devenu fou le guettait en embuscade.
 
Capitalisme carnassier
 
On devient un consommateur frénétique d’autant plus facilement qu’on n’est plus rien d’autre. La société est d’ailleurs balisée par une publicité qui nous excite à temps plein.
 
Consommer est devenu un geste religieux.
On le voit régulièrement avec tout ce qui vient d’Apple. Il suffit qu’un nouveau iPhone sorte pour qu’une foule fanatisée un peu débile fasse la file devant un magasin pour l’obtenir le matin même.
 
Acquérir un objet donne plus de plaisir que l’objet lui-même. Combien de fois voit-on des gens sortir d’un magasin avec une tonne de bébelles inutiles sans trop savoir à quoi elles peuvent servir. La consommation devient compulsive pour soulager les tensions existentielles.
 
Il ne faut pas se surprendre que notre société soit rongée par un stress sans précédent. Parce que le réel nous rattrape. Les factures arrivent. Et nous n’avons pas les moyens de les payer. Chacun se sent étranglé, étouffé.
 
Et c’est ainsi qu’une société qui voulait valoriser le désir tombe dans le piège d’un capitalisme carnassier. On s’endette moins parce que la vie coûte cher que parce qu’on devient les créatures obéissantes de la société publicitaire. La vie devient moins humaine.
 
Le jour où on comprendra qu’il y a plus de plaisir véritable à lire un grand livre, à écouter un film en famille ou à marcher en forêt qu’à dépenser l’argent qu’on n’a pas, notre société se décrispera. Simplicité volontaire? Non. Simple retour au bon sens.
 

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