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La pratique eugénique au Québec

Dans la pensée de la plupart des Québécois, l’avortement est une pratique confinée aux premières semaines de la grossesse. Après la 20e semaine, les avortements se dérouleraient en territoires américains.

Que cela soit acceptable pour une majorité de Québécois est déjà la marque d’une désensibilisation envers la vie humaine. S’il y a quelques décennies, l’avortement était impensable, aujourd’hui dans notre province, il est accepté  jusqu’à la naissance. Et les médecins pratiquant ces crimes se justifient en affirmant que le moindre droit donné au fœtus, est un droit enlevé à la femme. Le vide juridique permettant ces actes, ce qui est permis est devenu moralement acceptable pour notre population québécoise. Et même si nous nous apercevions de notre perte de sensibilité envers toute vie humaine, cela ne nous dérangerait pas car nous avons « évolué ».

Pourtant, lorsque nous avons l’occasion de discuter avec des Français ou d’autres peuples à travers le monde sur la situation québécoise, la réaction est souvent virulente : « Mais vous êtes des barbares! » ai-je entendu parfois.

En France, l’avortement est interdit après la 12e semaine de grossesse et c’est le cas dans de nombreux pays européens. Ils ne peuvent comprendre que dans certains hôpitaux du Québec et dans certains CLSC, nous pratiquons des avortements de dernier trimestre, jusqu’au neuvième mois, jusqu’à la fin de la grossesse.

La naïveté volontaire et la complaisance des Québécois qui est l’envers de leur qualité remarquable, la  gentillesse, ne peut admettre que des médecins québécois puissent torturer et tuer légalement des enfants pouvant survivre hors du sein de la mère.

Pourtant, c’est le cas.

En 2002, le comité de diagnostic prénatal de l’hôpital Ste-Justine demandait au comité de bioéthique du CHU Sainte-Justine de répondre aux deux questions suivantes : 

« -Est-il éthiquement acceptable d’interrompre une grossesse pour anomalie fœtale au-delà du seuil de viabilité?

-Si oui, quelles sont les balises qui devraient régir la pratique de l’interruption de grossesse à ce stade? »

Ce qui est inimaginable et qu’avoue candidement le comité de bioéthique c’est que ces avortements tardifs se pratiquent déjà à l’hôpital et qu’en raison des divisions internes (!) de l’institution sur le sujet, le comité de diagnostic prénatal demande qu’un protocole, une politique institutionnelle claire à ce sujet soit établie.

Pour résumer, certains médecins ont pratiqué d’abord des avortements au dernier trimestre de la grossesse, avec le consentement de l’institution puis, comme il y avait controverse sur le sujet, on a réalisé qu’il fallait aussi se poser des questions éthiques  sur l’acceptation des pratiques de tortures et de mise à mort utilisées.

J’utilise sciemment le mot torture. Il est capital de prendre conscience de la réalité de la douleur de l’enfant à naître et je vous invite à lire attentivement ce bref résumé des connaissances scientifiques sur le sujet. Ce résumé a été fait par le néonatologue Carlo Valerio Bellieni, enseignant de la thérapie néonatale à l’école de spécialisation en pédiatrie de l’Université de Sienne, membre de la European Society of Pediatric Research et de la direction nationale du Groupe d’étude sur la douleur de la Société italienne de néonatologie :

Anand (ANAND et HICKEY, 1987) et beaucoup d’autres auteurs après lui ont démontré avec évidence que le fœtus ressent la douleur du fait du développement efficace des voies anatomiques de la douleur même dès le stade fœtal. Dès la fin de la septième semaine de gestation, la région péribuccale présente des récepteurs tactiles, et l’on a pu parler d’une avoiding reaction ou réaction de fuite du fœtus quand on le touche (FERRARI et al., 1983).

La perception de la douleur suppose des récepteurs, des voies neuronales fonctionnelles et un cortex capable de recevoir et d’intégrer l’information. Or, dès la moitié de la gestation, tout cela est déjà présent. Les récepteurs cutanés couvrent toute la surface du corps à partir de vingt semaines de gestation (ANAND et HICKEY, 1987).

Les voies neurologiques efférentes sont en place à la sixième semaine et de nombreux neurotransmetteurs spécifiques apparaissent à partir de treize semaines. Ces voies arrivent au thalamus, à la base du cerveau, à partir de vingt semaines. Elles rejoignent le cortex entre la dix-septième et la vingt-sixième semaine  (LAGERKANTZ et FORSBERG, 1991; FITZGERALD, 1993).

Que les fibres ne soient pas encore complètement myélinisées (c’est-à-dire n’aient pas la gaine isolante appelée myéline) n’invalide pas le fait qu’elles peuvent transmettre des stimuli. Il faut noter que, chez le nouveau-né, la densité des récepteurs et de substance P (substance médiatrice de la douleur) est plus grande que chez l’adulte (MANOLIDIS et al., 1989; CHOONARA, 1998). Ce constat a conduit certains à affirmer que la sensation de douleur est plus grande chez le nouveau-né que chez l’adulte. 1 

On le voit, ces nombreuses études citées datent des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990. Aucun médecin responsable n’a le droit de les ignorer.

Le comité de bioéthique du CHU de Sainte-Justine dont le rapport est paru en 2006, prend la peine de recommander « que l’on s’assure d’éviter toute souffrance au fœtus, advenant la décision de procéder à une interruption de grossesse. » (recommandation #5, 2).  « Cependant, notons que tous n’administrent pas de produits anesthésiques. » admet le comité (p.23). Il s’agit ici d’une recommandation. La liberté de l’appliquer ou non demeure. Il est révoltant de constater l’admission par ces institutions médicales de la présence d’un être humain souffrant mais le refus arbitraire de lui conférer le statut de personne… Cela, parce qu’il n’aurait pas le droit alors de torturer et mettre à mort cette « personne ».

Et pourtant, après avoir injecté la solution de chlorure de potassium au cœur de l’enfant, ce qui n’est pas sans rappelé la façon dont on euthanasie les chiens, un accouchement normal se produit, d’un enfant mort. « La femme est ensuite conduite dans une unité ou on lui offre des soins post-partum, axés sur le deuil. » dit laconiquement le rapport du comité de bioéthique (p.23) Elle recevra ses prestations de maternité. (Pour lire le rapport publié également sur internet, voir le nouvel article de CQV en cliquant ici) Ne vous parlais-je pas d’insensibilité? Endurcissement pathologique cardiaque, pour demeurer dans des termes médicaux, serait peut-être plus juste…

L’avortement au 3e trimestre est habituellement effectué pour des raisons d’anomalie fœtale, mais pas toujours… Le comité de bioéthique du CHU Sainte-Justine mentionne qu’ «On rapporte également certains motifs différents, par exemple lors d’interruptions qui font référence à des situations « précises » associées à des conditions « sociales » particulières. »  (p.21) On n’ose pas expliciter…

Par anomalie fœtale, on peut entendre des affections graves, mais aussi la trisomie 21 ou la spina bifida selon certains médecins.  Il existe différentes techniques de dépistage (amniocentèse, biopsie). Par l’entremise de la journaliste Marie-France Bélanger de Radio-Canada, à l’émission du 21 août, une auditrice posait la question suivante à la docteure Emmanuelle Lemyre, médecin généticienne et directrice de laboratoire en cytogénétique de l’hôpital Sainte-Justine : Peut-on par ces techniques de dépistage garantir à 100% la naissance d’un enfant en parfaite santé. La réponse est  non bien entendu et très peu de traitements prénataux existent en ce moment. D’où l’insistance régulière du personnel hospitalier pour l’avortement en cas de problème… L’enfant doit être parfait. Une auditrice, Mme Josée Savard, commentait ces émissions :

Envoyé par Josée Savard de Laval

22 août 2011 à 11 h 35 HAE

En ce qui me concerne, la question serait plutôt : A quel point la science "doit-elle" dépister la présence de maladies..... 

Depuis quelques années, on soupçonne un problème génétique pour l'autisme. Ai-je tenté le sort? A mon médecin qui me proposait un test mis en marché par Procréa et qui permettait, avec une prise de sang combiné à des statistiques sur mon âge et autres, de déterminer la possibilité de défauts chez mon bébé, j'ai dit non en lui affirmant que "même si on trouvait quelque chose, je pleurerais probablement pendant toute ma grossesse mais que je garderais le bébé." On m'a pris au mot, mon fils est autiste. Le plus adorable de tous les petits garçons du monde. 

Certains autistes de haut niveau ont mis en place un site internet, Autistics.org. Vous y retrouverez une très intéressante caricature. Elle représente une poubelle d'où sortent des bras et des jambes, à la sortie d'une clinique d'avortement, et en dessous, la légende: "voici ce qu'on entend par prévention de l'autisme". Très lucide... Et c'est ce qui risque d'arriver pour toutes les maladies génétiques.

Ce n’est pas ce qui risque d’arriver, malheureusement, Mme Savard. C’est ce qui arrive si les parents ne s’opposent pas au parti pris médical favorable à l’avortement lors d’anomalie fœtale. Les tests pour la trisomie 21 par exemple servent uniquement à dépister en vue d’avorter les cas « problèmes ». Ils sont fortement suggérés pour tous les couples. La réponse automatique à l’anomalie pour la grande majorité du personnel hospitalier, c’est l’avortement.

En 1922 paraissait un livre intitulé « La libéralisation de la destruction d’une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue ». Les auteurs, un juriste, Binding, et un médecin allemand, Hoche, verraient  leurs thèses mises en pratique par le régime nazi. Le médecin Hoche se suicidera en 1943. Le titre de leur thèse est des plus révulsant. On y voit tout de suite l’établissement d’une échelle de dignité humaine : ceux qui ont le pouvoir de décider qui doit vivre, qui doit mourir car n’ayant aucune utilité publique et ceux qui, par un handicap intellectuel ou physique doivent être éliminés par « compassion ». En quoi cette position est-elle différente de celles de nos institutions médicales voulant éliminer les trisomiques, les autistes, les personnes atteintes de fibrose kystique, avant leur naissance?

L’eugénisme est présent dans notre société. Il faut le dénoncer.


1 BELLIENI, Carlo Valerio. L’aube du moi, éditions de l’Emmanuel, Paris, 2009, p. 46-47. (retour)

2  COMITÉ DE BIOÉTHIQUE DU CHU SAINTE-JUSTINE, Interruption de grossesse du troisième trimestre pour anomalie fœtale, éditions du CHU Sainte-Justine, Montréal, 2007, P.44.(retour)

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