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La journaliste s'emmêle : réplique à l'éditorialiste Josée Boileau du journal Le Devoir sur la religion dans l'espace public

 

Pour le journal Le Devoir et pour de nombreux promoteurs d’une charte de la laïcité, la place de la religion, c’est dans le privé exclusivement.

Si certains pouvaient en douter, il leur suffirait de lire les articles parus dans le journal Le Devoir du samedi 25 mai 2013. On ne peut mieux résumer la position des promoteurs du laïcisme qu’en ces quelques mots de l’éditorialiste Josée Boileau (sur la photo) sur la laïcité selon leur conception : « … elle n’est pas le lieu de perdition des religions, elle les renvoie simplement à l’espace privé. »

Vous avez le droit de pratiquer une religion, à condition que cela soit dans les catacombes et que personne ne partageant cette religion ne puisse vous voir ou vous entendre, voilà le souhait d’une grande partie de l’« intelligentsia » québécoise qui ne peut accepter les croyances autres qu’un athéisme pratique, révélant un athéisme discret, pour laisser croire qu’il existerait alors une neutralité laïque respectant toutes les religions, alors qu’une seule aurait dans les faits le droit d’être pratiquée et manifestée publiquement, l’athéisme matérialiste.

C’est la compréhension d’une laïcité résultat d’esprit fermé à toute différence de convictions, intolérant à toutes autres religions que la leur.

Voilà pourquoi le journal Le Devoir a monté un dossier sur les garderies catholiques. Il est difficile de trouver un plus bel exemple d’intolérance dans nos sociétés. Alors que de par les chartes internationales, les parents sont reconnus comme les premiers éducateurs de leurs enfants, seuls les parents religieux au Québec n’auraient pas le droit d’avoir des institutions qui respectent leurs convictions sur le sens de la vie et transmettent une compréhension de l’Univers correspondant à cette foi.

En interdisant aux garderies de soutenir la première responsabilité des parents de transmettre ce qu’ils croient être le mieux pour leurs enfants, les laïcistes fermés veulent conserver pour eux seuls le privilège d’enseigner publiquement, par l’exemple, un athéisme qui ne tolère aucune contradiction. Vivre à la garderie, à l’école, dans son emploi comme si Dieu n’existait pas est une profession de foi publique de l’athéisme comme seule doctrine officielle de l’État.

D’où les interdictions nécessaires de tout signe religieux : kippa, voile, turban, croix, etc. ne pourront être visibles que dans des endroits privés. Bien sûr, un parti politique qui veut être réélu affirmera que l’on ne touchera pas au patrimoine québécois, c’est-à-dire aux signes religieux catholiques, parce qu’il sait qu’une majorité de la population y est toujours attachée. Mais ce ne sera qu’une exception temporaire. Comme le disait un jour Mme Marois, au sujet de la promesse qu’elle avait fait aux évêques que la déconfessionnalisation des commissions scolaires n’entraînerait pas la déconfessionnalisation des écoles, elle n’a pas trahi sa promesse, elle a « évolué », changé d’avis sur cette question…

Les journalistes n’ont pas d’élections à remporter. Les journalistes du Devoir peuvent donc se permettre d’attaquer ce qui leur paraît intolérable : que l’Église catholique ait la possibilité d’offrir, par la voie d’écoles catholiques privées, un soutien à la transmission de cette foi des parents, tout comme les athées ou agnostiques transmettent leur foi à leurs enfants. La journaliste Josée Boileau affirme que l’Église veut se replier sur sa foi plutôt que de s’ouvrir sur la communauté. Il serait bon de lui rappeler qu’avant la déconfessionnalisation du réseau scolaire, tous les parents avaient l’option de choisir des cours de morale pour leurs enfants, ce qui respectait les convictions des athées et des agnostiques. (Le cours de religion au secondaire impliquait une étude des autres religions comprenant l’athéisme.)  La pareille ne leur a pas été rendue avec ce cours ECR qui par son relativisme, implique que toutes les religions sont un ramassis de fables créées par l’homme pour se soulager de ses craintes sur le sens de la vie et de la mort.

Si quelqu’un ici ne peut donner de leçons sur l’ouverture aux autres, c’est bien Mme Boileau. Par sa volonté de retirer de l’espace public, de la fonction publique aux écoles même privées, le droit de respecter la volonté des parents d’avoir des institutions qui respectent leurs convictions les plus profondes et les soutiennent dans leur mission de transmettre ce qu’ils croient être le mieux pour leurs enfants, Mme Boileau fait figure d’idéologue inquisitoriale.

Seule sa foi a droit de « cité »…

Enfin, pour Mme Boileau, « Vatican II est bel et bien enterré ».

Nous déplorons depuis des années que le Devoir n’ait plus de journalistes qui aient une connaissance minimale de la religion catholique. Si Mme Boileau avait déjà pris la peine de lire les textes du Concile, elle n’aurait pas inséré cette phrase dans un éditorial qui accompagne le dossier des garderies et écoles privées confessionnelles.

Voici un extrait des textes du Concile qui pourrait la faire réfléchir avant de lancer de belles phrases qui ne veulent rien dire… :

« Le droit premier et inaliénable des parents est celui d’éduquer leurs enfants; ils doivent donc jouir d’une liberté véritable dans le choix de l’école. Le pouvoir public, dont le rôle est de protéger et de défendre les libertés des citoyens, doit respecter la justice distributive en répartissant les subsides publics de telle sorte que les parents puissent jouir d’une vraie liberté dans le choix de l’école de leurs enfants, conformément à leur conscience.

(…) Aussi, l’Église félicite-t-elle les autorités et les sociétés civiles qui, compte tenu du caractère pluraliste de la société moderne, soucieuses de la juste liberté religieuse, aident les familles pour qu’elles puissent assurer à leurs enfants, dans toutes les écoles, une éducation conforme à leurs propres principes moraux et religieux. » Déclaration sur l’Éducation chrétienne du Concile Vatican II, #6-7.

Pour paraphraser Mme Boileau, l’intelligentsia minoritaire dont elle fait partie, veut se replier sur sa foi, le laïcisme fermé, sans concession, plutôt que de s’ouvrir sur la communauté et leurs différentes convictions religieuses. Pourtant, rien ne justifie ce désir de coercition de la foi des parents, des croyants autres qu’athées, des différentes communautés culturelles. Pas de justification, mais peut-être la motivation d’une profonde haine de la différence, et surtout, de la différence religieuse…

 

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