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La joie des enfants de la « Grande noirceur »...

Sur le site du journal Le Devoir du 8 octobre 2013, ce texte sur l'insouciance des enfants d'une époque :

(Jean Béliveau, Maurice Richard et Dickie Moore à l'époque de la « grande noirceur ». On raconte qu'ils auraient été obligés de servir la messe et que même Guy Lafleur aurait été tellement endoctriné par ses parents qu'il aimait être enfant de choeur. Pauvres enfants martyrs de la grande noirceur...)

 

(...)Je parle ici d’un phénomène que j’observe en moi, mais aussi chez des parents qui ont le même âge que moi, dont les enfants ont le même âge que les miens, et que je fréquente depuis plusieurs années autour des garderies, parcs, écoles primaires, camps de jour, piscines publiques et autres YMCA : s’il me fallait décrire en un mot cette cohorte de parents et souligner ce qui les distingue non seulement de leurs propres parents, mais aussi de tous les parents de toutes les générations précédentes, je dirais qu’ils sont globalement inquiets. Je le vois d’autant mieux que je côtoie aussi, dans mon quartier, des parents qui le sont apparemment beaucoup moins ; je parle des juifs hassidiques qui élèvent leurs enfants avec une sorte de sérénité dont je conçois bien qu’elle soit digne d’envie, mais que je ne puis m’empêcher de trouver extravagante. Mon fils de quatre ans l’a remarquée et m’a demandé pourquoi ces gens laissaient leurs petits, à peine plus vieux que sa soeur et lui, se promener dans le quartier sans être accompagnés d’adultes, ce qui chez nous, bien entendu, est inconcevable. « Peut-être qu’ils s’occupent mal de leurs enfants », a-t-il avancé à titre d’hypothèse devant mon embarras. Je sentais bien que c’était faux et qu’il aurait fallu dire quelque chose ; mais il m’aurait été difficile de le faire sans condamner implicitement ma propre prudence, à laquelle je suis attaché malgré moi et dont je n’arrive pas à me défaire. On peut vivre dans la même rue et habiter des mondes différents ; l’écart qui me sépare de ces voisins est aussi infranchissable que celui qui me sépare des siècles passés. Ces mères envoient leurs enfants jouer dehors en toute tranquillité parce que dehors, ils sont encore chez eux. En chemin vers le parc ou la boulangerie cachère, ils passeront devant la maison de M. Werzberger, salueront les cousins Moshe et Daniel, diront bonjour à leur tante Feldman et se feront doubler par les bicyclettes de Yehudit et Dinah, les jumelles de madame Ginsberg. Ils ont quitté la maison familiale et gagné la ruelle, le trottoir ou le parc ; mais ils n’ont pas quitté la maison invisible que forment autour d’eux les regards bienveillants de la communauté. Bien entendu, nous ne voulons pas de ces regards, trop attachés que nous sommes à notre individualisme ; mais on peut en comprendre la valeur, et je la comprends d’autant mieux que j’ai connu, enfant, un monde qui ressemblait encore un peu à celui-là, ou qui du moins n’était pas encore aussi étrangement et insidieusement défait que celui dans lequel je tâche d’élever mes enfants aujourd’hui. (...)

Jean Béliveau raconte dans sa biographie que, dans sa jeunesse, il ouvrait le coffre de sa voiture où les enfants du voisinage venaient cueillir quantités de bonbons qu'il avait déposés là à leur intention. Il remarquait avec justesse qu'une personne voulant refaire ce même geste aujourd'hui, se ferait embarquer par la police... C'était, dans les années 50, les années où les enfants étaient martyrisés...

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