Ça y est. Après avoir courageusement laissé filtrer l’information aux journalistes pour sonder les réactions, le ministre Bernard Drainville nous apporte cette perte de temps sous forme d’une charte qui sera bientôt condamnée en Cour Suprême pour atteinte aux droits fondamentaux reconnus internationalement. En la présentant comme la défense des « valeurs québécoises » et d’une culture commune, le Parti Québécois désire se présenter comme le champion d’une identité nationale que viendraient attaquer le reste du Canada et le parti libéral provincial, ce dernier apparaissant alors comme étranger à l’univers québécois.
Les sans-dessins…
Et pour « protéger une culture » déjà passablement amochée par la déchristianisation rêvée par le Parti Québécois, on interdit aux personnes travaillant pour l’état de porter un signe religieux. Pardon, il sera permis de porter un signe qui correspondra aux dessins promus par l’artiste attitré du Parti Québécois. Voir le dessin…
Étape par étape…
« Les établissements de santé, les cégeps, universités, municipalités et arrondissements pourront être exemptées pour un maximum de 5 ans renouvelables. » rapporte le Devoir. Le Parti Québécois espère faire passer la pilule en la coupant en petits morceaux. Il ne veut pas non plus s’opposer publiquement aux maires Tremblay du Saguenay, Labeaume de Québec et possiblement Coderre de Montréal, qui ont un capital de sympathie majoritaire au Québec connus pour les deux premiers. De même pour le crucifix qu’on laisse à l’Assemblée nationale, il ne faut pas indisposer la population.
Ce qui ressort de cette charte est par conséquent un texte visiblement incohérent, où l’on tente de faire un premier pas pour éliminer le droit à l’expression d’une appartenance religieuse, tout en évitant les aspects qui susciteront un tollé. On permet aux hôpitaux juifs par exemple de conserver la kippa, on garde le crucifix à l’assemblée, et on supprime le voile, le prétexte par excellence pour éliminer toute manifestation de transcendance dans les murs de l’État. Le Parti Québécois appelle cette éradication : neutralité. « Neutraliser » les religions autres que le matérialisme pratique serait un terme plus exact.
Il est particulièrement choquant de voir le Parti Québécois gaspiller les ressources de temps et d’énergie de l’État sur une question simple qui était très bien circonscrite par un projet de loi interdisant les signes religieux contrevenant à la sécurité publique.
Et pendant que le Parti Québécois s’amuse à ramasser des voix en appelant au fantasme collectif d’une charte qui sera rejetée par la Cour suprême, les problèmes préoccupants de l’euthanasie qu’il veut légaliser et celui de l’aggravation de l’état déplorable de l’économie québécoise sont passés sous silence.
Le machiavélisme du Parti Québécois en fait un parasite du peuple québécois. Que l’on soit souverainiste ou pas, ces tactiques pour prendre le pouvoir sont indignes d’un futur gouvernement. Il ne peut malheureusement y avoir de commission d’enquête sur ce gaspillage de fonds public : la folie ne permet pas l’imputation. Le Parti Québécois procrastine par conséquent en toute impunité.
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