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Excellent texte d'un avocat sur la charte des « valeurs québécoises » paru dans La Presse

Sur le site du journal La Presse du 28 septembre 2013, cette lettre de l'avocat en droit des affaires, Marc-Alexandre Poirier :

 

 

 

 

(...)
 
Cependant, en «encadrant le port de signes religieux ostentatoires», la Charte ne fait aucunement la promotion de la neutralité. En fait, elle véhicule essentiellement une croyance religieuse déguisée.
 
La religion consiste en un ensemble de croyances et de pratiques relatives à la situation existentielle de l'humanité. Pourquoi sommes-nous ici? Quel est notre but? Où allons-nous? Comment devons-nous interagir avec le monde et l'un envers l'autre? Ces questions sont l'objet de toute religion. La religion d'un individu détermine comment il aborde chacune de ces questions. La religion n'est pas le simple choix d'une opinion sur un sujet ou une question en particulier, comme l'environnement ou le contrôle des armes à feu. Ultimement, chacun est religieux en ce que, implicitement ou explicitement, il répond à chacune de ces questions et en intègre la réponse dans sa vie.
 
Quelle est la position reflétée dans la Charte des valeurs québécoises par les limitations au port de signes ou symboles religieux? Implicitement, c'est l'appui à une vision matérialiste du monde enracinée dans la période historique des Lumières. Dans cette perspective, la réalité consiste en des objets matériels connaissables par l'homme à travers la science. Il n'y a rien «de plus» à la réalité, aucun mystère qui ne puisse être résolu ou compris. Pour un matérialiste, le symbolisme religieux traditionnel semble illusoire, stupide et insignifiant. Les signes ou symboles religieux sont tolérés, mais considérés avec condescendance, comme des vestiges d'un temps moins évolué. Ainsi, la décision de porter la kippa ou le hijab n'est pas plus importante que de porter des souliers rouges ou bleus.
 
Mais les signes ou symboles religieux sont beaucoup plus importants que cela. Ils sont, en fait, d'une importance ultime pour les religieux traditionnels. Porter ces signes ou symboles n'est pas un choix. C'est impératif. Cela touche au coeur même de leur identité. En en limitant le port, la Charte des valeurs québécoises fait fi, de manière flagrante, de leur importance subjective.
 
Le gouvernement défend ces limitations sur la base de «l'affirmation des valeurs québécoises», prétendues valeurs qui incluent «la reconnaissance d'un patrimoine historique commun». (nosvaleurs.gouv.ca). Tout cela démontre que la Charte cache une vision matérialiste et nationaliste du monde.
 
(...)
 
Quoi qu'il en soit, cette vision du monde enchâssée dans la Charte est tout, sauf neutre.
 
Le fait est que de limiter le port des signes ou symboles religieux n'est pas une décision neutre, mais plutôt une décision qui favorise le matérialisme et le nationalisme au détriment des religions traditionnelles. Mais le matérialisme et le nationalisme constituent des religions tout autant que le christianisme, l'islam ou le judaïsme.
 
La «neutralité religieuse» ne requiert pas de l'État qu'il limite le port des signes ou symboles religieux, mais plutôt qu'il protège le droit de chaque individu de porter les symboles de sa religion, aussi bien que celui de s'abstenir d'en porter. Parce que ne pas en porter en dit autant sur la religion de quelqu'un qu'en porter. Cela semble avoir échappé aux rédacteurs du projet de charte, de sorte que nous sommes maintenant confrontés à une mesure législative très malavisée au départ.
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