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Et si je vous disais que Noam Chomsky avait raison au sujet de la pornographie?

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«La pornographie est l'humiliation et la dégradation de la femme. C'est une activité honteuse à laquelle je ne veux pas être associé », a déclaré Noam Chomsky.

Par Jonathon Van Maren de LifeSiteNews - traduit par Campagne Québec-Vie

Les activistes anti-porno font souvent face à cette accusation : « vous êtes des puritains de droite. Vous haïssez le sexe ». Toutefois, ils ne réalisent pas qu’il y a eu dans l’histoire plusieurs penseurs de gauche (et même de l’extrême gauche) qui considéraient la pornographie pour ce qu’elle était : de l’exploitation, une déshumanisation et une victimisation. Ce sont des intellectuels dont les points de vue entrent souvent en contradiction avec les miens, mais restent tout de même éloquents quand ils s’opposent à l’exploitation des filles et des femmes.

Voici quelques exemples prédominants.

Des féministes qui ont parlé haut et fort à l’encontre de la pornographie, l’écrivaine et intellectuelle Andrea Dworkin était de loin la plus véhémente. Après avoir lu certains de ses ouvrages et avoir parlé, tout comme elle, à des personnes dont la vie a été bouleversée à cause de la pornographie, je peux comprendre l’ardente colère qui ressort de ses conférences, de ses articles et de ses livres. Dans son ouvrage Pornography : Men Possessing Women, elle s’acharne contre ses camarades de la gauche qui acceptent ce phénomène.

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« La pauvreté n’est pas mauvaise et cruelle lorsqu’il s’agit de la pauvreté de femmes dépossédées qui n’ont plus qu’elles-mêmes à vendre; la violence des plus forts contre les plus faibles n’est pas mauvaise ou cruelle lorsqu’il s’agit de sexe; l’esclavage n’est pas mauvais ou cruel lorsqu’il s’agit d’esclavage sexuel; la torture n’est pas mauvaise ou cruelle lorsque les personnes torturées sont des femmes, des putes… La nouvelle pornographie est de gauche et elle est un vaste tombeau ou l’aile gauche se retire pour mourir. La gauche ne peut avoir et ses putes, et sa politique. »[1]

Son approche donne la chair de poule, car elle utilise un langage cru et imagé pour choquer son auditoire alors qu’elle décrit la pornographie pour ce qu’elle est vraiment. En connaissant la mentalité pornographique de nos campus, je me demande ce que le public a ressenti durant sa conférence à l’Université de droit de Chicago :

« La déshumanisation est réelle. Cela se produit dans la vraie vie. Elle touche les personnes stigmatisées. Elle nous a touchés nous, les femmes. On dit que les femmes sont vues comme des objets. On espère que les gens penseront que nous sommes intelligentes lorsqu’on utilise de longs mots. Mais être changé en objet est un phénomène réel et l’objet pornographique est un objet particulier : c’est une cible. Vous êtes changés en cible et le rouge ou le violet marque les endroits où il est censé vous toucher. »

J’aimerais savoir ce que tous les pseudo-marxistes avec qui je suis allé à l’université penseraient s’ils lisaient ce que Noam Chomsky avait à dire au sujet de la pornographie. Lorsque le sujet a fait surface lors d’une entrevue, il s’est montré très réticent :

« La pornographie est l’humiliation et la dégradation de la femme. Il s’agit d’une activité scandaleuse avec laquelle je ne veux pas être associé. Jetez un œil à ces images. Les femmes y sont dégradées au rang de vulgaires objets. Ce n’est pas ce qu’est l’être humain. Il n’y a rien à ajouter. »

Il est allé plus loin lorsque l’argument typique des défenseurs de la pornographie lui a été posé sous forme de question : ces femmes, n’ont-elles pas choisi d’être dans l’industrie de la porno?

« Le fait que des personnes y consentent et en sont payées, a répondu Chomsky, est aussi convainquant que le fait que l’on devrait tous être en faveur des ateliers de misère en Chine, où des femmes sont enfermées et travaillent pendant 15 heures jusqu’à ce que l’usine brûle dans un incendie et qu’elles y meurent. Oui, elles ont été payées et elles y ont consenti, mais cela ne me rend pas en faveur d’une telle pratique. Cet argument ne mérite même pas que l’on se penche sur la question. Quant au fait qu’il s’agit du fantasme de certaines personnes, c’est leur problème. Cela ne veut pas dire que je dois y contribuer. S’ils tirent de la satisfaction de l’humiliation des femmes, alors ils ont un problème. »

La féministe radicale, Naomi Wolf, prend le sujet à un autre niveau. Elle prétend que la pornographie ne dégrade et n’humilie pas seulement les femmes, mais qu’elle cherche à la remplacer complètement. L’homme n’a plus besoin d’elle aujourd’hui puisqu’il n’a qu’à taper le nom d’une femme en particulier, de l’acte sexuel et de n’importe quelle autre fantaisie dans la barre de recherche Google pour que le côté obscène d’Internet lui vomisse ses perversités préférées.

Dans ses propres mots :

« La pornographie est responsable de l’abrutissement de la libido masculine quant aux relations avec de vraies femmes et elle conduit les hommes à voir de moins en moins celles-ci comme étant dignes de leur érotisme… Voilà ce que les jeunes femmes me confient dans les campus lorsque le sujet fait surface : elles ne peuvent pas rivaliser avec ce phénomène et elles le savent. Comment une jeune femme, avec ses pores, sa poitrine et même ses propres envies sexuelles (sans parler de l’utilisation d’un langage qui va au-delà du « plus vite, plus fort, mon bel étalon »), peut-elle rivaliser avec une vision cybernétique de la perfection, téléchargeable et manipulable à volonté qui se présente complètement soumise et ajustée aux spécificités du consommateur? Les vraies femmes nues d’aujourd’hui ne sont que de la mauvaise porno…

Les jeunes femmes qui se confient à moi dans les campus sur les effets de la pornographie sur leur vie intime parlent d’un sentiment de ne jamais pouvoir se sentir à la hauteur et qu’elles ne peuvent jamais demander ce dont elles ont envie…  et si jamais elles ne peuvent offrir ce qu’offre la pornographie, elles ne peuvent espérer de garder un homme. Les jeunes hommes, eux, me parlent de ce que c’est d’apprendre la sexualité par la pornographie, que cela ne les a pas aidés à découvrir la manière d'agir avec une vraie femme. Souvent, lorsque je leur pose des questions sur la solitude, un profond et triste silence s’installe dans l’auditoire, autant chez les jeunes hommes que chez les jeunes femmes. Ils ont conscience qu’ils sont seuls même lorsqu’ils sont ensemble, lorsqu’ils sont intimes et que ces images érotiques sont une cause importante de cette solitude. Ce qu’ils ignorent, c'est la façon de sortir de cette solitude pour se trouver l’un l’autre à nouveau… »

L’une des attaques les plus dévastatrices contre la pornographie de la part de la littérature de gauche doit être le chef-d’œuvre de Chris Hedges, Empire of Illusion : The End of Literacy and the Triumph of Spectacle (2009). Je ne suis pas d’accord avec son explication de la raison pour laquelle les choses sont telles qu’elles le sont aujourd’hui, mais il diagnostique magistralement une décadence culturelle dans notre société et ses arguments se font ressentir comme des coups de poing. Dans le chapitre deux, The Illusion of Love, Hedges prend 33 pages à démanteler l’industrie de la porno et à exposer la violence sexuelle avec la précision d’un chirurgien :

« Les films pornos ne sont pas à propos de sexe. Le sexe est retouché puis retiré numériquement de ces films. Il n’y a pas de jeu d’acteur, car aucune de ces femmes n’a le droit à un semblant de personnalité. La seule émotion qu’elles ont le droit de montrer est l’envie insatiable de satisfaire l’homme, spécialement si son désir est celui de la dégradation physique et émotionnelle de la femme. L’éclairage y est âpre et clinique… La pornographie, qui s’affiche en tant que sexe, n’est qu’une pantomime bizarre et décolorée du sexe. Les activités sur l’écran vont au-delà de l’endurance humaine et les scénarios sont absurdes. Les personnes présentes dans le film ne sont que des pantins, des commodités féminines sur demande. Elles n’ont aucune vraie émotion, elles sont privées de l’authentique beauté humaine et ressemblent à du plastique. La pornographie ne promeut pas le sexe si on le définit comme un acte qui est partagé entre deux partenaires. Elle promeut la masturbation, l’auto-excitation qui rejette l’intimité et l’amour. La pornographie consiste en la jouissance personnelle aux dépens de quelqu’un d’autre. »

La seule raison pour laquelle notre société refuse de reconnaitre en la pornographie un cyberviol récréatif est simplement parce que beaucoup trop de personnes en font la consommation. La pornographie est normalisée et fait le sujet de blagues dans presque toutes les comédies de situation à la télévision. Plusieurs acteurs de pornos font des apparitions dans des vidéoclips ou dans des films hollywoodiens. Les congrès de pornographie sont remplis d’hommes tristes et pathétiques voulant capturer des autoportraits en compagnie de jeunes filles deux fois plus jeunes que ceux-ci. Il n’est pas étonnant que certains des plus intelligents guerriers de la gauche voient aujourd’hui leur révolution des années 60 et 70 avec un regard démoralisé : ils n’ont pas réussi à libéraliser le sexe après tout. Ils n’en ont fait cadeau qu’aux entreprises capitalistes et opportunistes qui suivent toujours les révolutions dans le but d’essorer pour mieux vendre.

Ainsi, s’il faut croire plusieurs intellectuels de la gauche et de la droite, ces profiteurs ont presque détruit le sexe. Comme l’a dit Christopher Buckley, le fils aux tendances de gauche d’une icône de la droite, William F. Buckley : « comme le sait toute personne qui a eu une expérience, aussi mince soit-elle, avec la pornographie, elle est pour l’Éros ce que le crack est pour la joie : un stimulant à qualité industrielle, une attache de câble de démarrage sur la libido. »

Quant à la pornographie, Noam Chomsky avait raison. Nous ne devrions pas vouloir être associé avec une telle pratique.



[1] Traduction libre. Je n’ai pas trouvé l’ouvrage en français.



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