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Affaire Poëti: Entre être ou ne pas être Charlie, les Québécois ont choisi l'incohérence.

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La bourde de Robert Poëti cause plus d’émois qu’une caricature obscène impliquant le Pape.

Pour bien comprendre l’enjeu, remettons-nous dans le contexte. Lors de son apparition devant la Chambre de commerce de la Baie-des-Chaleurs, le ministre des Transports, Robert Poëti a proféré une blague réductrice à l’égard des femmes. Quelques jours plus tard, il a dû s’excuser par voie de communiqué, d’avoir associé le magasinage à l’univers féminin. Effectivement, il a invité les hommes présents, à être accompagnés de leur conjointe, lors d’un déjeuner qui aura lieu à Montréal. Pour les motiver à être présentes, il a rappelé aux hommes qu’il y a beaucoup de centres d'achats dans la région métropolitaine. Ces propos lui ont valu une lancée de tomates médiatique.

Ce qui m’agace, ce n’est pas qu’on affirme que ses propos soient réducteurs et sexistes. Non, c’est plutôt l’incohérence du discours québécois qui m’irrite. Au Québec, on est prêt à mettre de la pression sur un ministre pour qu’il s’excuse d’avoir proféré des propos que Patrick Lagacé qualifie de «joke de mononcle». Par contre, les citoyens de la Nouvelle-France plaident la liberté d’expression lorsque Charlie Hebdo diffuse des caricatures obscènes impliquant le Pape. Les Québécois sont donc Charlie à la carte.

Je me pose sérieusement des questions sur la cohérence des citoyens de notre nation. Est-ce que la ministre de la Culture et des Communications serait étiquetée de sexiste si elle avait mentionné, dans une de ses allocutions publiques, que le groupe Rush compose de la musique de «gars»? Mieux encore, si le ministre de l’éducation, du sport et des loisirs avait invité des hommes à accompagner leur conjointe pour assister au Grand-prix de la formule 1, après un déjeuner pour dames, aurait-on exigé de lui des excuses? Je ne crois pas. Il me semble qu’il y a deux poids, deux mesures.

S’il vous plaît, comprenez-moi bien. Dénoncer des propos réducteurs aura toujours sa place. Et tant mieux, si le ministre Poëti a eu l’humilité de s’excuser mais, de grâce, soyons cohérents. Si le Québec se dit véritablement Charlie, qu’il soit tolérant à tout propos de mauvais goût, cohérence oblige. Si on doit dénoncer tout ce qui est inacceptable, faisons-le à tous les niveaux, même lorsque Charlie va trop loin. Mais non, il préfère être Charlie à la carte parce que ça fait bonne figure dans nos bistros.

Ainsi donc, les Québécois s’offusquent lorsque les figures publiques profèrent des blagues de «mononcle», mais ils ne s’indignent pas du tout de voir le Pape être caricaturé de façon dégradante. À défaut d’être cohérents, ne soyons pas surpris que les politiciens usent de la langue de bois et ce, en répétant de plus en plus des phrases préenregistrées. Le tout offusque le bon peuple et finit par le rendre cynique à l’égard de ses élus. De leur côté les politiciens se limitent à répéter des paroles creuses pour éviter des réprimandes. Quel cercle vicieux!

Ce qui est déplorable dans tout ça, c’est qu’au final, c’est la démocratie qui souffre de cette incohérence à la carte…

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