M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Décès de la Reine Fabiola, une grande et véritable « féministe »

fabiola.jpgSur le site du journal Le Monde du 5 décembre 2014 :

(photo : wikipédia sans copyright)

L'ancienne reine des Belges Fabiola, veuve du roi Baudouin, est morte vendredi 5 décembre à Bruxelles à l'âge de 86 ans.

(...)

La grande « souffrance » du couple, selon les mots du souverain, fut de n'avoir jamais d'enfant. Fabiola avait fait cinq fausses couches. « Nous avons compris que notre cœur était plus libre pour aimer les enfants, absolument tous », avait-elle confié un jour.

Le roi Beaudouin avait refusé de signer la légalisation de l'avortement en Belgique, refusant de cautionner l'élimination de ses plus jeunes sujets.

La reine Fabiola avait libré un vibrant discours à la Conférence Mondiale des Nations-Unies sur les femmes, à Pékin en 1995, à lire :

 

L'article continue ci-dessous...

Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !

Madame la Présidente,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames,
Messieurs,
Chères Soeurs du monde entier,

Je me sens unie à vous tous et a vous toutes, dans la conscience
douloureuse de voir l'éminente dignité de la femme encore si souvent
bafouée. Mais nous voulons tous que notre réunion contribue, de manière
décisive, à mieux faire respecter cette dignité partout dans le monde.

Je me souviens d'un proverbe arabe qui dit: Viens à moi avec ton coeur
et je te donnerai des yeux". Trois sujets frappent les yeux de mon
coeur:

-La situation des femmes rurales, surtout dans les pays pauvres.-Les
violences faites aux femmes partout dans le monde.

-Le rôle que la famille doit jouer comme lieu d'apprentissage de la
dignité et de l'égalité de la femme.

Tout d'abord, je m'adresse à vous, au nom du Comité Directeur
International pour la Promotion Economique des Femmes Rurales. La
Déclaration à ce sujet, adoptée en 1992 à Genève, a été approuvée par
l'ECOSOC et l'Assemblée Générale des Nations Unies. Notre Comité
International en suit la mise en oeuvre. Avec lui, je vous lance un
appel pressant en demandant que cette conférence donne une priorité aux
femmes rurales pauvres, en particulier dans les pays en voie de
développement

En effet, les discriminations et les injustices que subissent les femmes
sont sans aucun doute les plus graves chez les femmes rurales pauvres.
Elles sont exploitées à différents niveaux pour des travaux rudes dès
leur enfance, souvent exclues de l'enseignement, peu ou pas rémunérées,
et laissées seules à assurer la survie de leurs enfants qui sont, avec
elles, les premières victimes de malnutrition.

Elles ont en outre à affronter des obstacles culturels, sociaux et
économiques et très souvent des pratiques coutumières qui les
maintiennent dans l'infériorité et entravent leur développement.

Cela a conduit à l'exode rural et à la féminisation de la pauvreté qui
affecte aujourd'hui plus de 500 millions de femmes rurales dans le Tiers
Monde.

Cette condition inférieure de tant de femmes constitue en soi une
injustice grave. Cette négation de leur dignité nuit par surcroît à
l'ensemble de la société car elle pénalise ces femmes qui contribuent
pourtant de manière essentielle à la vie économique et sociale de leur
pays, jouant un rôle vital pour le bien-être de leur famille et de toute
la communauté.

L'amélioration de leur situation n'est pas seulement une question de
dignité de la personne humaine, c'est une condition indispensable du
développement durable de leur pays.

Nous recommandons 5 mesures concrètes:

• l'accès des femmes rurales à l'enseignement, ce qui implique la
suppression des corvées abusives des jeunes filles afin qu'elles
bénéficient dès leur plus jeune âge, comme les garçons, d'un
enseignement régulier;

• une formation diversifiée adaptée aux besoins spécifiques des femmes
rurales, et en particulier leur formation sanitaire de base, qui est
synonyme de santé de toute leur famille et qui améliorera leur situation
socio-économique;

• L'accès égal aux services de santé, à la propriété et au crédit, ce
qui nécessite une modification des législations et des coutumes si
souvent discriminatoires à l'égard des femmes;

. la création d'associations féminines non-gouvernementales et
indépendantes qui aident les femmes à assumer de droit des
responsabilités dans leurs familles, leurs communautés et leurs nations;

. la participation concrète, par le biais des associations, aux projets
de développement qui les concernent. Deux exemples frappants sont: la
Grameen Bank au Bangladesh et The Aids Support Organisation ou TASO en
Ouganda, tous deux des lauréats du prix Roi Baudouin pour le
développement.

Enfin la communauté internationale doit prendre, elle aussi, certaines
mesures concrètes.

• Les pays riches doivent annuler les dettes publiques des pays les plus
pauvres, comme certains le font déjà, et accroître leur aide au
développement. Ils doivent en outre augmenter et mieux coordonner les
montants consacrés aux projets de développement de la femme, et de la
femme rurale en particulier.

• Il faut aussi tenir compte dès le début, dans l'élaboration des
projets de développement, des problèmes spécifiques qui concernent les
femmes et leurs familles, et veiller à ce que celles-ci soient associées
systématiquement, comme partenaires à l'élaboration des stratégies
nationales et internationales. Pour cela il est important d'établir des
statistiques différenciées par sexe, au niveau national et
international.

• Evitons enfin que les femmes soient obligées d'accepter des programmes
d'ajustements structurels imposés par des organisations internationales
qui ne les traiteraient pas de façon égale.

******

J'en viens maintenant à la violence contre les femmes dans le monde. En
janvier de cette année paraissait le premier rapport des Nations Unies
sur ces violences. Il concerne notamment et je cite "viols, prostitution
forcée; mutilations sexuelles, harcèlement sexuel, battues à la maison,
traitements inégalitaires". fin de citation. Il souligne que la cause la
plus importante de violence contre les femmes est l'indifférence et
l'inaction de certains gouvernements en présence de ces crimes. Je pense
notamment aux pays où se pratique à grande échelle l'infanticide des
filles. Récemment, Amnesty International présentait aussi un important
rapport au sujet de toutes ces violences. II est indispensable que
chaque année les Nations Unies et Amnesty International publient de tels
rapports afin d'accroître la pression de l'opinion publique mondiale sur
les gouvernements.

J'attire spécialement votre attention sur ces femmes des pays en
développement et des pays en transition qui, attirées sous de faux
prétextes sont forcées à la prostitution, principalement dans les pays
développés. Cela existe également entre pays très pauvres et pays moins
pauvres, et entre régions d'un même pays. II faut combattre à l'échelle
nationale, mais aussi internationale, ces trafics de plus en plus
organisés par de véritables maffias internationales. Ils constituent une
nouvelle forme d'esclavage. En avril dernier, le Parlement belge a
adopté une loi réprimant sévèrement ce trafic, suite à l'enquête très
approfondie d'une commission parlementaire.

A ce propos, je demande trois choses:

• Tout d'abord que tous les pays concernés par ces trafics - et qui ne
l'ont pas encore fait - adoptent des législations punissant sévèrement
ces crimes. Le rapporteur des Nations Unies pour les droits de l'homme
devrait faire rapport à intervalles réguliers sur la lutte menée contre
cet esclavage. Les organisations non-gouvernementales ont un rôle
indispensable à jouer dans ce combat.

• En second lieu, comme l'a déjà proposé l'ECOSOC, que l'Assemblée
Générale des Nations Unies adopte la journée du 2 décembre comme jour de
lutte contre toutes les formes d'esclavage moderne et, qu'en décembre
1996, cette journée mondiale soit axée sur la lutte contre le trafic des
femmes et des enfants.

• Enfin, comment ne pas lier au trafic des êtres humains la pornographie
qui est financée et propagée l'échelle internationale, à partir de
l'Occident. Elle est une une atteinte criminelle à la dignité des femmes
et des enfants les réduisant à des objets de commerce. Je demande à ce
propos que les Nations Unies et les autres organisations internationales
concernées, développent un code d'éthique à respecter par tous les
médias, y compris l'informatique.

Deuxième exemple de violence: la situation des femmes réfugiées dans des
camps ou ailleurs. Sans moyens de subsistance, elles sont des cibles
faciles et vulnérables, souvent victimes de violences sexuelles, ayant
subi les souffrances et les angoisses de l'exode et les blessures
physiques qui entraînent des traumatismes psychologiques, des exclusions
sociales et la plus grande des solitudes. De plus, beaucoup de femmes ne
sont pas reconnues comme réfugiées politiques car elles sont déplacées
dans des camps dans leur propre pays. Nous connaissons tous l'exemple
tragique des camps de Bosnie-Herzégovine.

Je demande à ce sujet que la Convention de Genève de 1951, relative au
statut international des réfugiés, soit complétée par un protocole ou
par une déclaration spécifiant les principes à appliquer pour l'aide de
ces personnes.

******

J'aborde enfin mon troisième point: le rôle irremplaçable que la famille
devrait jouer comme lieu d'apprentissage de la dignité et de l'égalité
de la femme.

C'est au sein de la famille, que dès le début de la vie, la dignité et
l'égalité de chacun devraient être reconnues et vécues dans la vie
quotidienne et protégées par une société démocratique et respectueuse
des droits de l'individu. La dignité humaine implique le droit égal au
bonheur et au développement intégral de la personne, c'est à dire le
droit d'être aimé et d'aimer chacun avec ses différences et avec ses
complémentarités.

Je suis intimement convaincue que l'unité de la cellule familiale qui
remplit la tâche décisive de l'éducation des enfants et où chaque membre
doit avoir une valeur égale, est la base de toutes les sociétés et
constitue un bien commun universel, influençant fondamentalement la vie
économique, sociale et civique.

C'est dans sa famille que chaque enfant doit pouvoir faire l'expérience
à la fois de son identité propre et de sa valeur égale à celle des
autres. La famille, berceau où s'apprennent l'amour et le respect des
personnes, devrait rendre chaque jeune responsable de ses actes et
ouvert aux autres.

Ainsi plus tard, grâce à son apprentissage des valeurs au sein de sa
famille, l'adulte pourra résister aux dangers d'un individualisme
excessif ou d'un conditionnement social et culturel contraire à la
liberté et à la dignité de chacun. Car cette dignité est inaliénable et
universelle. Elle exige que la personne humaine ne soit jamais
subordonnée aux pouvoirs de l'économie, de la politique, de certaines
traditions. Oublier cela mêne a de terribles injustices individuelles ou
collectives.

Or n'assistons-nous pas à des exemples frappants de telles injustices
qui proviennent précisément du non-respect de la femme et de la famille?

• Comment la femme rurale pauvre, qui, dans bien des cas, doit assurer
elle-même, à la fois et souvent comme chef de famille, les fonctions
parentale, d'éducation et de production économique pourrait-elle assurer
seule ce triple rôle sans que l'un d'eux ne doive s'exercer au détriment
des deux autres ?

• Que reste-t-il de la dignité de la femme qui subit des violences au
sein même de sa famille ou de celle de la femme réfugiée qui vit dans
des conditions souvent effroyables?

• Que reste -t-il encore de la dignité de la femme victime du trafic
maffieux ou devenue l'image-objet véhiculée si souvent par l'Occident
matérialiste?

Nous devons, tous ensemble et dans un esprit de dialogue, mener le
combat pour la dignité et l'égalité de la femme. Ce combat ne vise pas
seulement les femmes mais toute la société, car un monde où, dès le
niveau familial, la dignité et l'égalité de la femme seront mieux
respectés, sera un monde moins violent et plus harmonieux.

Mon Bien-Aimé le Roi Baudouin, peu avant sa mort, nous rappelait qu'il
est indispensable que soient réapprises les valeurs de base de notre
civilisation, notamment la solidarité, la justice, la tolérance, le
respect de la famille et de chaque individu, car chaque fois que la
société s'en écarte, disait-il, elle en souffre et en fait souffrir
d'autres.

Toutes ces valeurs contribuent à la dignité humaine. Elles constituent
le bonheur et la vérité de ma vie.

Je vous remercie.



Laissez un commentaire