Sur le site de Liberté Politique du 17 octobre 2014, cette critique de Thibaud Collin (auteur de « Divorcés remariés, l'Église va-t-elle enfin évoluer? ») d'un rapport qui a été rigoureusement retravaillé pour être par la suite plus fidèle aux discussions en cours. Mais le premier rapport laissait entrevoir l'erreur « psychologique » du rapporteur et de certains pères synodaux :
(...) Cette attitude inclusive tend à gommer le sens du péché, vu comme responsable du blocage que les hommes contemporains éprouvent relativement à l’Évangile. Pourquoi braquer les gens en leur assénant une vérité transcendante lorsqu’on peut les rejoindre là où ils sont et les inviter à gravir les degrés d’un chemin vers un idéal, horizon de la vie humaine telle que Dieu la désire ?
(...)
Nous sommes là au cœur d’une tension théologique qui traverse l’Eglise depuis des décennies. De quoi s’agit-il de guérir ? Le Christ est venu pour sauver les hommes et non pour soigner leurs souffrances psychologiques même si la grâce a une dimension thérapeutique par surabondance. Dès lors, comment la vérité peut-elle s’incarner dans la vie des hommes si ce n’est par leurs actes libres en réponse à l’appel de Dieu ?
Ce lien entre vérité et liberté passe par la formation de la conscience morale, lieu même où la vérité sur son péché se révèle et permet de s’ouvrir à la miséricorde et à une juste réception des sacrements.
Le texte souligne à juste titre que la miséricorde divine est offerte à tous mais il semble en déduire que le seul moyen de la rendre aimable est de valoriser l’état de fait dans lequel les gens vivent. Lorsque le Christ dit à la femme adultère « va et ne pêche plus », il n’enferme pas la personne dans son péché mais en le nommant il lui permet de s’en détacher. C’est donc toute l’économie de la miséricorde qui en contournant l’objectivation du péché, et donc de la liberté, risque de rendre superflue la conversion. (...)
Oui, pourquoi se convertir si nous sommes en communion avec l'Église et le Christ, quels que soient nos actes?
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