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Cardinal Burke et Mgr Schneider : clarification au sujet de la signification de la fidélité au Pape


Cardinal Burke et Mgr Schneider.

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)

Si Campagne Québec-Vie vous informe au sujet du déroulement de l'affaire du synode amazonien, c'est que son document préparatoire l'Instrumentum laboris (et par ailleurs le document d'Abu Dhabi) contient des erreurs, dont une certaine reconnaissance de pratiques païennes donc d'une certaine relativisation des religions, allant à l'encontre de la doctrine catholique, et allant par conséquent à l'encontre de notre mission qui comprend les points suivants:

  1. Promouvoir la reconnaissance, par les représentants de tous les corps sociaux, y compris ceux de l’État, de la nécessité du christianisme, en tant que seule religion intégralement vraie, pour une réalisation pleine et entière du bien commun;
  2. Promouvoir la reconnaissance du fait que la foi chrétienne est raisonnable, et que la raison soutient la foi et la morale chrétiennes.

Devant la critique et les accusations de se positionner contre le Pape, qui ont suivi leur lettre ouverte appelant les fidèles à « une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Dieu pour que l'erreur et l'hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l'Amazonie », le cardinal Raymond Burke et Monseigneur Athanasius Schneider ont écrit une seconde lettre ouverte pour signifier leur attachement au Pape et expliquer en quoi cet attachement consiste. Extrait de la lettre ouverte dans L’Homme Nouveau :

Personne ne peut plus honnêtement nier la confusion doctrinale générale qui règne actuellement au sein de l'Eglise. Cela est dû particulièrement aux ambiguïtés à propos de l'indissolubilité du mariage qui est relativisée par la pratique d'admettre à la sainte communion les personnes cohabitant dans des unions irrégulières, dû aussi à l'approbation grandissante des actes homosexuels qui sont intrinsèquement contraires à la nature et à la volonté révélée de Dieu, dû encore aux erreurs concernant le caractère unique de Notre Seigneur Jésus Christ et de son œuvre de Rédemption relativisée par de fausses affirmations à propos de la diversité des religions, dû enfin et surtout à la reconnaissance des diverses formes de paganisme et de leurs pratiques rituelles dans l'Instrumentum laboris préparé pour la prochaine assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie.

Devant cet état de fait, les auteurs de la lettre ouverte, exposent leur devoir de conscience de ne pas rester muets, surtout en tant qu’évêques, de parler avec charité au Pape afin que celui-ci rejette sans équivoque les erreurs doctrinales de l’Instrumentum laboris qui a été rédigé pour la prochaine assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie ; et qu’il ne consente pas à l’abolition du célibat ecclésiastique.

Par leur intervention, disent les auteurs, ils expriment leur amour profond pour les âmes, pour la personne même du Pape François et pour l’office pétrinien, rappelant que s’ils ne le faisaient pas ils commettraient un grave péché d’omission et d’égoïsme, restant par contre dans un état moins exposé à la critique.

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Les auteurs remarquent que s’est perdue assez récemment la distinction traditionnelle entre les divers degrés de déclarations du Pape et le degré d’adhésion de la part des fidèles devant y répondre, faisant ainsi de chaque parole du pontife une vérité quasi infaillible. Ils notent également qu’il est devenu difficile d’avoir une discussion théologique sérieuse concernant les affirmations et les pratiques enténébrant l’intégrité du dépôt de la Foi et de la Tradition apostolique ; d’où une situation pouvant mener au mépris de la raison, donc de la vérité. Ceux qui critiquent les manières des auteurs de la lettre ouverte (et celle d’autres catholiques inquiets), emploient principalement des « arguments » émotionnels pour contrer toute expression d’un certain souci par rapport aux sujets de grande importance théologique et pastorale dans l’Église, qui s’adresse notamment au Pape ; l’accusation de « semer le doute », d'être « contre le Pape », ou même d'être « schismatique » en sont des exemples. 

Mais même le Pape saint Pierre s’est fait reprendre, expliquent les auteurs de la lettre, dans L’Homme Nouveau :

Chacun doit garder à l'esprit le fait que l'apôtre Paul reprochait publiquement au premier pape à Antioche une chose de moindre gravité comparée aux erreurs qui, de nos jours, sont répandues dans la vie de l'Eglise. Saint Paul prit à partie le premier pape à cause de son attitude hypocrite et du danger conséquent de remettre en question la vérité qui disait que les prescriptions de la loi mosaïque n'étaient plus d'obligation pour les chrétiens. Comment l'apôtre Paul réagirait-il aujourd'hui s'il lisait le document d'Abu Dhabi qui affirme que Dieu veut dans sa sagesse de façon égale la diversité des sexes, des nations et des religions (parmi lesquelles se trouvent des religions qui pratiquent l'idolâtrie et qui blasphèment contre le Christ) !? Une telle affirmation entraîne vraiment une relativisation du caractère unique de Jésus Christ et de son œuvre rédemptrice ! Que diraient saint Paul, saint Athanase et les autres grandes figures de la chrétienté en lisant cela et les erreurs exprimées dans l'Instrumentum laboris pour la prochaine assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie ? Il est impossible de penser que ces figures demeureraient silencieuses ou se laisseraient intimider par les reproches et les accusations de parler « contre le Pape ».

Lorsque le pape Honorius Ier, au VIIème siècle, montra une attitude ambiguë et dangereuse concernant le développement de l'hérésie du monothéisme qui niait que le Christ possédât une volonté humaine, saint Sophronius, patriarche de Jérusalem, envoya un évêque de Palestine à Rome, lui demandant de parler, de prier et de ne pas demeurer silencieux jusqu'à ce que le Pape condamnât l'hérésie. Si saint Sophronius vivait aujourd'hui, il serait certainement accusé de parler « contre le Pape ».

L'affirmation sur la diversité des religions dans le document d'Abu Dhabi et tout spécialement les erreurs dans l'Instrumentum laboris pour la prochaine assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie contribuent à la trahison du caractère unique incomparable de la personne de Jésus Christ et de l'intégrité de la Foi catholique. Et ceci a lieu devant les yeux de toute l'Eglise et du monde. Une situation similaire exista au IVème siècle, lorsque, avec le silence de la presque totalité de l'épiscopat, la consubstantialité du Fils de Dieu fut rejetée en faveur des affirmations doctrinales ambiguës à moitié ariennes, une trahison à laquelle participa même le pape Liberius pour un temps assez court. Saint Athanase ne se lassa jamais de dénoncer publiquement une telle ambiguïté. Le pape Liberius l'excommunia en 357 « pro bono pacis », c'est-à-dire « pour le bien de la paix », pour avoir la paix avec l'empereur Constance et les évêques orientaux semi ariens. Saint Hilaire de Poitiers rapporta ce fait et dénonça le pape Libère à cause de son attitude ambiguë. Il est à noter que le pape Libère, contrairement à tous ses prédécesseurs, est le premier pape dont le nom n'est pas inclus dans le Martyrologe romain.

Les auteurs de la lettre ouverte réaffirment leur fidélité au Pape François, regardant vers l’exemple de saint John Fisher et saint Thomas More qui sont restés fermes jusqu’au martyr dans leur attachement à la vérité catholique et la primauté pétrinienne. La lettre ouverte se termine en rappelant que plus grande sera la défense de la vérité, plus grand sera en fait le soutien au ministère pétrinien. Extrait de L’Homme Nouveau :

Plus les fidèles, les prêtres et les évêques maintiendront et défendront l'intégrité du dépôt de la foi, plus ils soutiendront en fait le Pape dans son ministère pétrinien. Car le Pape est le premier dans l'Eglise auquel s'applique cette admonition des Saintes Ecritures : « Prends modèle sur les saines paroles que tu as entendues de moi, en la foi et la charité qui est dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt, par l'Esprit-Saint qui habite en nous. » (IIème Epître à Timothée, I. 13-14).



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